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Le cours biblique

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Leçon 5 – Le livre de l’Exode

Avant de lire mes explications, il serait préférable que tu lises en entier le livre de l’Exode afin de te familiariser avec son contenu. Ensuite reviens sur les points suivants:

Le long séjour des Israélites en Égypte

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Tiré du livre «Moïse et Pharaon» Dr M. Bucaille

Ce long séjour des Juifs de quatre siècles en Égypte leur fit oublier le monothéisme et ils rendirent un culte aux divinités égyptiennes. Au désert, lors de leur retour vers la Palestine, nous les voyons adorer de nouveau le veau «Apis», un des dieux égyptiens de l’époque (Exode 32). Ceci démontre à quel point ils s’étaient éloignés du plan de Dieu en Abraham. Ce plan visait à envoyer le Messie au monde par les descendants d’Abraham.

Il fallait donc que Dieu isole cette communauté contaminée par l’idolâtrie en la sortant d’Égypte, tout comme il avait isolé Abraham 700 ans auparavant en le sortant de Harân vers Canaan, plus au Sud, pour sauvegarder sa foi encore embryonnaire du paganisme environnant (Genèse 12,1-5). Tu dois savoir que le mot «israélite» se rapporte à la religion juive, à la communauté spirituelle, mais «israélien», par contre, se réfère au nationalisme juif, à l’État hébreu, et signifie une identité politique jamais voulue par Dieu.

La communauté israélite, syrienne d’origine, représente la matrice sociale qui donnera naissance au Messie, Jésus de Nazareth, venu treize siècles plus tard. Telle est la seule raison de sa création et de son importance.

La vocation de Moïse

Sortir les Juifs d’Égypte n’était pas une petite entreprise: il fallait d’abord convaincre les Juifs eux-mêmes de sa nécessité morale. Moïse est choisi par Dieu à cette fin et, dès sa naissance, il est orienté pour mener à bien cette vocation, ayant fréquenté le palais du Pharaon.

Moïse est de la tribu de Lévi (Exode 2,1). Son nom en hébreu signifie «Sauvé-des-eaux» («Moï»: eau et «shé»: sauvé). La fille du Pharaon «le traita comme un fils» (Exode 2,10) et il grandit donc au palais, imprégné du culte de la religion pharaonique. C’est pour cette raison que Juifs et Musulmans ont cette fille du Pharaon en haute estime.

Quand Dieu apparaît à Moïse dans le buisson ardent (Exode 3,1-15), celui-ci ne reconnaît pas le Dieu de ses ancêtres et ne sait pas comment le présenter aux Israélites qui, eux aussi L’avaient oublié. Il fallait cette nouvelle manifestation divine à Moïse pour poursuivre le plan établi avec Abraham.

Croyant que Dieu avait un nom comme les dieux de la mythologie, Moïse lui demanda le sien. Dieu répondit que son Nom était «Je suis Celui qui est», l’Être par excellence, contrairement aux dieux de la mythologie qui «ne sont pas» des divinités car ils n’existent pas. Dieu demande à Moïse de Le faire connaître aux Juifs qui L’avaient oublié sous le Nom de «Yahvé». Ce nom signifie «Je Suis». En hébreu ce nom s’écrit en 4 lettres (YHVH) et pour cela est connu comme le «Tétragramme» (les 4 lettres). Il se trouve souvent inscrit au-dessus de certains édifices religieux juifs (synagogues). «C’est le Nom que Je porterai à jamais, sous lequel m’invoqueront les générations futures» dit le Créateur (Exode 3,15). Il ne faut pas s’arrêter à la résonance littérale de ce Nom, comme font certains Juifs, mais à sa signification profonde, JE SUIS, malheureusement négligée par les croyants.

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Le Tétragramme

Jésus nous apprit à nous adresser à Dieu comme des fils envers leur Père et à Lui demander: «Père, que ton Nom soit sanctifié» (Matthieu 6,9) c’est-à-dire purifié. Il ne parlait pas du nom Yahvé, un mot articulé, mais de l’Être de Dieu, ce qu’Il est vraiment. L’intention du Christ n’est donc pas de «sanctifier» Dieu qui est déjà parfait, mais de purifier la connaissance que nous avons de Lui, l’idée que l’homme se fait de Lui. Dieu n’est pas comme le présentent la plupart des religieux de tous bords qui ont de Lui une fausse conception et donnent une image erronée de sa Personne. Beaucoup refusent de croire en Lui à cause de cela et un grand nombre d’athées rejettent cette fausse image plutôt que Dieu. Et s’ils venaient à connaître Dieu tel qu’Il est vraiment, ces athées feraient de meilleurs croyants que les clergés qui ont profané le nom du Créateur en faisant le mal au Nom de Dieu. Les prophètes ont dénoncé cette profanation et ceux qui, par leurs injustices, portent préjudice au Nom de Dieu et défigurent son image:

«Vous ne profanerez plus mon saint Nom par vos offrandes et vos idoles…» (Ézéchiel 20,39).

«…ils ont profané mon saint Nom, faisant dire à leur sujet: C’est le peuple de Yahvé… Mais j’ai eu égard à mon saint Nom que la maison d’Israël a profané… Je sanctifierai mon grand Nom qui a été profané parmi les nations, que vous avez profané parmi elles.» (Ézéchiel 36,20-23; Romains 2,24)

«…ils vendent le juste à prix d’argent… ils écrasent la tête des petites gens et font dévier la route des humbles… fils et père vont à la même fille pour profaner mon saint Nom.» (Amos 2,6-7)

«Vous ne faites que profaner mon Nom» (Malachie 1,12).

Dieu a sanctifié son Saint Nom par l’image réelle qu’Il nous donna de Lui-même en la Personne de son Messie qui dit: «La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, Toi, le seul véritable Dieu, et ton envoyé, Jésus» (Jean 17,3). Jésus a sanctifié le nom de Dieu, nous Le faisant connaître tel qu’Il est: Amour, Bonté et Simplicité. Dieu est un tendre Père pour ceux qui s’approchent de Lui par Jésus qui déclara devant ses Apôtres leur avoir «révélé le Nom de Dieu et qu’il Le leur révélerait encore dans l’avenir» (Jean 17,26) dans la mesure où leur âme se purifiera. Que le Saint Nom de Dieu soit en nous tous sanctifié. Amen.

Aujourd’hui encore ce Saint Nom est partout profané et les Chrétiens ont défiguré, à leur tour les noms de Dieu et de son Messie.

Remarque que Moïse épousa une madianite, non une juive. C’est pourquoi les Juifs ne considèrent pas ses deux fils comme juifs (Exode 2,16-22 et 18,6). En effet, les rabbins ne reconnaissent comme juifs que ceux dont la mère est juive. C’est pourquoi le livre des Nombres rapporte que «Miryam, ainsi qu’Aaron, parla contre Moïse à cause de la femme kushite (madianite) qu’il avait prise. Car il avait épousé une femme kushite» (Nombres 12,1). Note encore que le beau-père de Moïse est appelé «Réuel» (Exode 2,18) et ailleurs «Jethro» (Exode 3,1 / 4,18). Ceci est dû aux diverses traditions orales.

Moïse se trouvait à Madian, ayant fui d’Égypte après avoir tué un Égyptien pour défendre un Juif (Exode 2,11-15). Il savait donc qu’il était lui-même juif, la fille du Pharaon l’en avait informé. Elle avait découvert son identité juive à cause de la circoncision (Exode 2,6).

Remarque que Moïse, intimidé par sa mission, et ayant la parole difficile, demande à Dieu de lui adjoindre son frère Aaron, meilleur parleur (Exode 4,10-17). Beaucoup de prophètes ont hésité à assumer la difficile mission que Dieu leur confiait (Jérémie 1,6-7).

Sur le chemin du retour en Égypte, Moïse emmena avec lui sa femme et son fils sur un âne. Durant une halte, Moïse eut une crise de conscience à cause de l’incirconcision de son fils. L’écrivain, croyant à l’importance de la circoncision, interprète cette crise comme une rencontre avec Dieu qui veut tuer Moïse à cause de son fils incirconcis. Cippora, l’épouse de Moïse, qui n’était pas juive, ignorait cette pratique étrangère au pays de Madian et ne comprit pas le trouble de son mari. Devant l’insistance de celui-ci, elle circoncit elle-même son fils avec un silex tranchant et, d’un geste irrité, «toucha le sexe de Moïse avec le prépuce coupé de son fils en disant: Vraiment tu es pour moi un époux de sang!!» (Exode 4,24-26). On peut comparer cette crise injustifiable à celle qu’avait eu Abraham qui voulut offrir Isaac en sacrifice à Dieu.

Si le Nom de Dieu était sanctifié en eux, ni Abraham n’aurait pensé à offrir son fils, ni Moïse à circoncire le sien. Il est important de comprendre Dieu pour ne pas s’appesantir par des actes, des rites et des cultes qu’Il ne désire pas.

L’affaire de la circoncision est peut-être la cause de la séparation entre les deux époux car après cet incident, Moïse est seul en Égypte, sans sa femme et ses deux fils. Il les retrouva plus tard, après sa sortie d’Égypte, quand son beau-père alla à sa rencontre avec ses deux fils: «Jéthro, beau-père de Moïse, emmena Cippora, l’épouse de Moïse, après qu’elle eut été congédiée…» (Exode 18,1-6). Note bien que Moïse «se porta à la rencontre de son beau-père, se prosterna devant lui et l’embrassa… (Exode 18,7)». Il n’est pas dit dans le récit que Moïse se hâta d’embrasser sa femme et ses deux fils qui étaient pourtant présents. Cette négligence est voulue par les narrateurs juifs pour déprécier l’épouse et les deux fils considérés comme non-juifs.

Remarque que Jethro reconnaît que Dieu «est plus grand que tous les dieux… et lui offre un sacrifice» (Exode 18,11-12). Mais il n’avait pas compris qu’il est le Dieu unique. Après ce sacrifice, «Aaron et tous les anciens d’Israël vinrent, en la compagnie du beau-père de Moïse, participer au repas pris en présence de Dieu» (Exode 18,12). Il suffit donc de croire en Dieu pour être en sa présence, en son affectueuse compagnie. Les Juifs auraient toujours dû agir comme Moïse avec Jethro: faire connaître Dieu et ses merveilles à ceux qui ne le connaissaient pas dans un esprit de fraternité et d’amitié.

Les 10 plaies d’Égypte

Il ne faut pas voir dans ces plaies des réalités historiques. À travers ces fabulations nous pouvons concevoir la puissance de Dieu qui triomphe du mal. Constate que les sorciers égyptiens parvinrent à imiter certains des prodiges accomplis par Moïse, mais c’est toujours ce dernier qui l’emportait en fin de compte. Dieu a le dessus sur le diable. C’est, en effet, le serpent de Moïse qui engloutit celui des magiciens: malgré cela le cœur du Pharaon demeura incrédule et froid, commentent les scribes (Exode 7,12-13). Les magiciens purent reproduire, avec leurs sortilèges, le miracle des grenouilles, mais ne purent arrêter le fléau provoqué par eux-mêmes et le Pharaon dut recourir à Moïse qui parvint à y mettre fin par la prière (Exode 8,1-11). Avec le fléau des moustiques, Moïse remplit le pays de ces insectes et «toute la poussière du sol se changea en moustiques» (manière imagée de décrire l’intensité de cette plaie). Les sorciers égyptiens furent incapables de rivaliser avec l’envoyé de Dieu et reconnurent que «le Doigt de Dieu est là» devant la puissance qui les dépassait (Exode 8,12-15). Enfin, quand Dieu frappe les Égyptiens par une épidémie d’ulcères, les magiciens eux-mêmes en sont atteints et ne purent comparaître devant le Pharaon (Exode 9,8-12). Malgré cela le Pharaon demeura imperturbable et refusa de laisser sortir les Juifs, contrairement à sa promesse. Le texte dit: «Yahvé endurcit le cœur de Pharaon» (Exode 9,12): c’est une façon erronée d’expliquer l’entêtement du Pharaon car Dieu n’endurcit le cœur de personne, mais en ce temps, les croyants pensaient que Dieu était l’instigateur de toutes nos décisions. C’est faux! Dieu respecte notre liberté et c’est pourquoi Il nous juge. Autrement Il serait injuste.

Retiens de cette histoire imaginée que les démons ont le pouvoir de faire des prodiges sur cette terre pour tromper les hommes. Mais les vrais croyants sont capables de déjouer les sortilèges sataniques. Le diable est «le singe de Dieu» mais ses singeries finissent toujours par être dévoilées quand on sait discerner la vraie lumière de Dieu et qu’on sait attendre avec foi et force inébranlable pour voir la fin de la puissance du mal.

La Pâque

En hébreu Pâque se prononce «Pessah», et en arabe «Fesseh». C’est une fête juive annuelle célébrée au printemps. Elle coïncide parfois avec la Pâques chrétienne (écrite avec un s pour la distinguer).

La Pâque juive, qui signifie «passage», «faire le pas», commémore la sortie des Juifs de l’Égypte après le «passage» de l’ange de la mort qui frappa les premiers-nés égyptiens, suivi du «passage» de la communauté juive par la mer Rouge, fuyant l’armée du Pharaon.

La Torah demande aux Juifs de célébrer un repas annuel pour commémorer cette fête du passage du pays de l’esclavage à la «terre promise». Ce repas consiste en un agneau aux herbes amères. C’est le souper de Pâque que les Juifs nomment le «sédère»: «…Vous la mangerez en toute hâte, c’est une Pâque (passage) en l’honneur de Yahvé. Vous en ferez mémoire…» (Exode 12,11-14). Les Juifs commémorent cette Pâque chaque année par un sédère familial. Ils partagent l’agneau pascal et le vin avec des formules de bénédiction.

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Moïse et Pharaon

Jésus fut reconnu comme le nouvel Agneau pascal par Jean le Baptiste: «Voici l’agneau de Dieu», dit-il (Jean 1,36). Il faut donc oublier l’agneau de la Pâque d’Égypte pour un autre «Agneau» et une nouvelle Pâques. Jésus est le Messie envoyé par Dieu pour nous sortir de la mort spirituelle et nous faire «passer» à la Vie Éternelle. Il est la Pâques pour tous les hommes qui croient en lui et lui demeurent fidèles. C’est pourquoi, la veille d’être livré à la croix, et en mangeant le sédère avec ses disciples, Il s’offrit lui-même, non l’agneau, comme nourriture efficace pour le pardon des péchés et pour la vie éternelle: «Mangez, ceci est mon corps (ma chair ou ma viande, non celle de l’agneau traditionnel)… Buvez, ceci est mon sang répandu pour le pardon des péchés» (Matthieu 26,26-28): «Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde» dit encore Jean-Baptiste (Jean 1,29). Jésus avait encore dit: «Je suis le pain vivant descendu du Ciel: qui mange ce pain vivra à jamais. Le pain que moi je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde…» (Jean 6,51-58). Le sédère chrétien, ou le «Repas du Seigneur» (1 Corinthiens 11,20) nous fait passer de ce monde périssable à l’Autre, et ce dès ici-bas… Notre Véhicule est le Christ vivant dans l’Eucharistie. C’est pour nous aider à sublimer notre vie que Jésus nous demande de répéter cet acte en disant: «Faites ceci en mémoire de moi.» (Luc 22,19).

Remarque que les Juifs, lors de leur sortie d’Égypte, «dépouillèrent» les Égyptiens de leurs bijoux (Exode 12,35)… Ces bijoux subtilisés servirent à l’édification du Veau d’or adoré par eux (Exode 32,1-6). Cette dépossession du bien d’autrui revient souvent dans la Bible (Nombres 33,50-56).

La prêtrise juive

Avant Moïse, la notion de prêtrise était inconnue dans la communauté juive. Dieu n’en avait jamais parlé à Abraham. Pendant des siècles après lui, la première communauté monothéiste n’avait pas de prêtres, les fidèles offrant eux-mêmes leurs sacrifices. La prêtrise fut instaurée après le séjour des Israélites en Égypte et fut inspirée et copiée de la mythologie égyptienne. Il ne faut pas oublier que Moïse grandit dans le palais pharaonique, imbu du culte égyptien dont il avait connu les prêtres de près. Il voulut instituer un sacerdoce juif similaire à l’égyptien. Ce dernier consistait à offrir aux dieux et aux idoles des animaux en sacrifice. Seuls des prêtres étaient habilités à ce culte après une formation stricte. Moïse s’en inspira, mais au lieu de présenter les sacrifices aux idoles, il en fit une obligation de les offrir à Dieu.

Au départ, il n’y avait pas d’institution sacerdotale, ni même de sacrifice puisque Abraham s’adressait à Dieu simplement, sans avoir recours à un culte spécial (Genèse 18,22-33).

Quand le sacerdoce juif fut institué, «tout premier-né parmi les enfants d’Israël» devait être consacré prêtre (Exode 13,2). Par la suite, Moïse consacra les lévites, eux seuls, au service du culte «à la place de tous les premiers-nés des enfants d’Israël». Les premiers-nés des autres tribus furent «rachetés» par leurs parents; l’argent de cette «rançon fut remis à Aaron et à ses fils, sur l’ordre de Yahvé, comme Yahvé (?!) l’avait commandé à Moïse (!)» (Nombres 3,44-51). Il ne faut pas oublier que Moïse et Aaron sont de la tribu de Lévi, tribu privilégiée par eux, non par Dieu. C’est à elle que revenait tout cet argent… sous prétexte d’un ordre divin. Je ne pense pas que Dieu soit pour quelque chose dans ce culte et ce sacerdoce calqués sur la mythologie égyptienne. Car Dieu avait annoncé l’avènement de l’unique sacerdoce qu’il agrée, à savoir celui du Messie, Jésus, et selon l’ordre de Melchisédech, non de Lévi (Psaumes 110 (109),4). Voir à ce sujet ce que dit Paul dans sa lettre aux Hébreux 5,1 à 7,19.

La prêtrise selon Jésus prend son plein essor à l’époque apocalyptique. Avec la révélation du message du livre de l’Apocalypse, Jésus institue une prêtrise nouvelle en faveur de tous ceux qui croient en son contenu: «Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux… car tu rachetas pour Dieu, au prix de ton sang, des hommes de toute race; tu as fait d’eux pour notre Dieu une royauté de prêtres régnant sur la terre» (Apocalypse 5,9-10). C’est donc par l’ouverture du livre de l’Apocalypse que Jésus fait ses nouveaux prêtres libérés des conceptions sacerdotales passées.

Le cantique de Moïse (Exode 15)

Après la traversée de la mer Rouge, les Juifs «entonnèrent en l’honneur de Yahvé un chant» de joie et de gratitude car «il a jeté à la mer cheval et cavalier» de l’armée égyptienne (Exode 15,1-21). C’est le cantique de Moïse bien connu dans la communauté juive. Il est chanté en dansant à l’occasion des victoires israéliennes, comme l’avait fait jadis Myriam, sœur de Moïse (Exode 15,20-21).

Le chapitre 15 de l’Apocalypse mentionne le «cantique de Moïse» ainsi que le «cantique de l’Agneau». Ce dernier cantique sera lancé par les disciples de Jésus, ceux des derniers temps, après leur triomphe sur la Bête, l’ennemi du Christ, l’Antichrist. Cette victoire correspond au passage de la Mer Rouge, étant une glorieuse traversée des difficultés provoquées par les ennemis de Jésus. Ils entameront, alors, leur cantique de triomphe, le cantique de l’Agneau. C’est pourquoi Jean voit «comme une mer de cristal (une ‘mer’ spirituelle et non plus la Mer Rouge) mêlée de feu (le feu de l’épreuve) et ceux qui ont triomphé de la Bête debout près de cette mer de cristal… ils chantent le cantique de Moïse et le cantique de l’Agneau» (Apocalypse 15,2-3).

La manne (Exode 16)

Les Israéliens eurent faim dans le désert. Dieu leur donna à manger de la manne par miracle, leur recommandant de s’en suffire quotidiennement et de ne pas en mettre en réserve pour le lendemain. Ceci est un enseignement: il faut se confier totalement en Dieu, se suffisant du pain quotidien sans se soucier du lendemain, comme l’a enseigné Jésus (Matthieu 6,11 / Matthieu 6,25-34).

L’épisode de la manne fut repris par Jésus dans l’Évangile où il se présente lui-même comme la manne céleste, le vrai pain du ciel qui nourrit l’âme: «Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel… Je suis le pain vivant descendu du Ciel…» (Jean 6,32-51).

Une manne nouvelle est réservée pour les temps apocalyptiques (Apocalypse 2,17). C’est une manne «cachée», mystique dont seront nourris les disciples apocalyptiques de la fin des temps: l’Eucharistie en famille (Apocalypse 3,20 / Apocalypse 12,6 / Apocalypse 12,14).

La Loi de Moïse (Exode 20-31)

La loi de Moïse (Torah) se divise en deux parties:

  1. les 10 commandements (ou le Décalogue)
  2. la loi des œuvres ou la pratique du culte (circoncision, nourriture pure et impure, etc.).

Le Décalogue

La plupart de ces commandements existaient déjà et figurent dans la loi du roi Hammurabi (Tu ne tueras point, ne voleras point, etc.). Ce qui est nouveau, ce sont les 3 premiers commandements concernant le Dieu unique: «Tu n’auras pas d’autres dieux que moi…etc.» Le Décalogue sera toujours valable et Jésus l’a résumé dans le mot «amour», car celui qui aime ne tue pas, ne vole pas et n’insulte pas. Médite bien les paroles du Christ dans Matthieu 22,36-40 et de Paul dans Romains 13,8-10: «Les préceptes de la loi se résument en cette formule: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait point de tort au prochain». De même St Augustin avait dit: «Aime et fais ce que tu voudras», sachant bien que la personne qui aime vraiment ne commet pas de délits. On ne recommande pas à une mère aimante de ne pas faire du tort à ses enfants… Cela va de soi.

La loi des «œuvres»

La loi des œuvres prescrit des pratiques ou œuvres cultuelles, tels la circoncision, le sabbat, la nourriture pure et impure, les sacrifices etc. C’est une loi qui est non seulement dépassée, mais qui n’a jamais été inspirée par le Créateur, comme le révèle le prophète Jérémie: «Je n’ai rien dit ni prescrit à vos pères, quand je les fis sortir du pays d’Égypte, concernant l’holocauste et le sacrifice», dit Dieu (Jérémie 7,22).

Toutes ces pratiques furent inventées par les prêtres et les scribes à leur avantage matériel. Scribes et prêtres ont ajouté, le long des siècles, plus de 600 pratiques à respecter sous peine de péché. À part la circoncision etc., allumer la lumière le samedi, se coiffer à partir du vendredi après le coucher du soleil, marcher plus d’un kilomètre le samedi, toucher une femme ayant ses périodes ou un objet qu’elle aurait touché…etc. tout cela est considéré impur et nécessite une purification que le prêtre doit opérer moyennant argent… naturellement. C’est encore Jérémie qui dénonça «la plume mensongère des scribes» (Jérémie 8,8).

Isaïe avait déclaré encore que le culte pratiqué par les Juifs était vain parce qu’il est d’inspiration humaine, non divine: «Ce peuple ne m’approche qu’en paroles… tandis que son cœur reste loin de Moi; sa religion envers Moi n’est que commandements humains, leçons apprises» (Isaïe 29,13). Jésus, s’appuyant sur les paroles de ce grand prophète, condamne la tradition pratiquée par les Pharisiens et les scribes et traite ceux-ci d’hypocrites: «Hypocrites! Isaïe a joliment bien prophétisé contre vous quand il dit: ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu’ils me rendent, les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains» (Matthieu 15,7-9). Ces vains préceptes ne sont autres que ceux de la Torah, la loi mosaïque. Ce culte inutile et lourd est une contrefaçon de la Parole de Dieu. Isaïe l’explique en disant à ce propos: «Ils n’ont vu dans la parole de Dieu que loi sur loi, précepte sur précepte, ordre sur ordre, règle sur règle, une vétille par ci, une vétille par là, de sorte qu’en marchant ils trébuchent» (Isaïe 28,13). Jésus dénonça les scribes et les Pharisiens parce qu’ils «lient de pesants fardeaux (les préceptes de la Torah) et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du petit doigt» (Matthieu 23,4).

Le prophète Osée n’hésita pas à révéler ce que Dieu lui avait dit sur son refus des sacrifices d’animaux et sur l’inutilité du culte mosaïque: «…Car c’est l’amour qui me plaît et non les sacrifices, la connaissance de Dieu plutôt que les holocaustes.» (Osée 6,4-6). Le prophète Michée déclara lui aussi: «Avec quoi me présenterai-je devant Yahvé?… Me présenterai-je avec des holocaustes, avec des veaux d’un an?…‘On t’a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que Yahvé réclame de toi: rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu’.» (Michée 6,6-8)

St Paul dénonça, lui aussi, cette loi des rites et des cultes, et déclara qu’elle était une «malédiction» de laquelle Jésus nous a sauvés (Galates 3,13): il dit qu’elle était inutile au salut et qu’on est sauvé non par la pratique des œuvres de cette loi, mais par la foi en Jésus (Romains 3,28). Tous les efforts de Jésus et des Apôtres visent à la libération des croyants de la pratique de cette loi de superstition.

L’Arche de l’Alliance et le Candélabre (Exode 25)

Au désert, Moïse fit construire une tente comme sanctuaire pour la prière. À retenir surtout l’Arche de l’Alliance et le Candélabre à 7 branches. Le premier était une caisse portable qui contenait les deux pierres des 10 commandements, le second est un chandelier à sept branches, symbole de la lumière divine. Le chiffre sept est à retenir car il symbolise la plénitude, donc la pleine clarté par la lumière divine.

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Arche d’Alliance
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Candélabre à 7 branches

L’Arche d’Alliance joua un grand rôle dans l’histoire juive. Elle fut perdue après la destruction du Temple, ainsi que le candélabre. L’Arche est actuellement activement recherchée par les archéologues juifs. Pourtant Jérémie avait prédit qu’au temps messianique «on ne parlera plus de l’Arche de l’Alliance, on n’y pensera plus, on ne la reverra plus» (Jérémie 3,16). La disparition de cette Arche est un signe que le temps messianique est bien accompli avec Jésus. C’est, en effet, après lui, en l’an 70 que les Romains détruisirent le temple et l’Arche disparut.

Le veau d’or (Exode 32)

Les Juifs, impatients dans le désert qu’ils traversaient avec souffrance et privation, rejetèrent le Dieu unique pour lequel ils avaient abandonné le confort en Égypte. Découragés et révoltés, ils se firent un dieu-idole visible, un veau d’or qui évoque le dieu Apis (adoré en Égypte sous la forme d’un veau). Au lieu de les en éloigner, Aaron y consentit, lui le prêtre. D’où la colère de Moïse qui, dans sa fureur, brisa les 2 tables des 10 commandements.

Dans notre itinéraire spirituel, nous avons nous aussi à passer par des hauts et des bas. Méfions-nous de la fatigue et de la lassitude dans notre désert spirituel, comme font d’autres au point de se faire une fausse image de Dieu, une image qui leur convient et peut satisfaire des penchants matérialistes qui éloignent de Dieu. La patience nous mûrit et nous purifie.

Questionnaire

  1. Qu’as-tu compris du nom de Dieu Yahvé?
  2. Quelle différence entre les miracles de Moïse et ceux des magiciens égyptiens?
  3. Qu’est-ce que la Pâque?
  4. Qu’est-ce qui est stable dans la loi de Moïse?
  5. L’Arche d’Alliance et le Candélabre.
  6. Que penses-tu des sacrifices d’animaux à offrir?
  7. Que penses-tu des habits sacerdotaux prescrits par «Dieu» (Exode 28)?
  8. Que penses-tu des rites de consécration des prêtres (Exode 29)?

Réflexion

L’Exode dit que les Juifs, en Égypte, au temps de Moïse, étaient devenus «nombreux et puissants à l’extrême au point de remplir le pays» (Exode 1,7). C’est à Joseph, leur ancêtre, qu’ils durent cette puissance, ayant été lui-même très haut placé et «puissant à l’extrême». Il avait désigné ses frères ainsi que d’autres Juifs à de hautes fonctions dans l’État dès leur entrée en Égypte. Avec le temps, devenus nombreux et puissants, ils voulurent gouverner le pays entier, d’où la réaction du Pharaon.

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La péninsule du Sinaï et les principaux lieux mentionnés dans l’Exode
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