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Regard de Foi sur le Coran

Ce livre est traduit par l’auteur de l’original arabe. Il est adressé à tous ceux qui veulent se libérer du joug du fanatisme imposé par les traditions religieuses périmées et les préjugés arbitraires. Il est dédié à tous les hommes de bonne foi, assoiffés de vérité et de justice, à la recherche de la fraternité.

«Apportez vos preuves si vous êtes sincères»
(Coran XXVII; La Fourmi,64)

DÉDICACE

À MARIE,
NOTRE MÈRE LA VIERGE
MÈRE DU MESSIE,
À FATIMA,
LA MÈRE DES CROYANTS,

ET

AUX CROYANTS INDÉPENDANTS
DE TOUS RITES, RELIGIONS ET RACES.

colombes
Deux oiseaux de la même espèce représentant la Bible et le Coran

Introduction

La plupart des gens croient qu’il y a une différence entre le Coran et la Bible. Toutefois, l’Inspiration divine est une dans la Bible et le Coran. Dieu, qui a inspiré la Bible, Ancien et Nouveau Testaments, a également inspiré le Coran. Ce dernier atteste l’authenticité de la Bible. La différence n’est donc pas dans l’Inspiration mais dans l’interprétation. Dieu dit dans le Coran:

«Vous qui avez reçu le Livre (la Bible) croyez à ce que Dieu a fait descendre du Ciel (le Coran) confirmant ce qui est avec vous (la Bible)…» (Coran IV; Les Femmes,47)

Ce livre est une étude succincte du concept authentique de l’Inspiration divine. Il invite à s’ouvrir avec foi à l’Inspiration coranique. Et par celle-ci, à l’Évangile et à la Torah, attestés par le Coran.
(Le Coran emploie le mot «Torah» pour l’ensemble des Livres de l’Ancien Testament.)

C’est un regard de foi sur l’Inspiration divine en général pour rassembler les croyants par la découverte de l’unité de l’Inspiration biblico-coranique. En effet, le Coran confirme ses deux prédécesseurs, la Torah et l’Évangile, et témoigne que Dieu est seul et unique inspirateur de la Bible et du Coran:

«…Notre Dieu et le Vôtre est Un, et nous lui sommes soumis.» (Coran XXIX; Araignée,46)

(Le mot «soumis» est la traduction du mot arabe «musulman». Islam signifie Soumission (à Dieu).)

Pourtant, nous trouvons que les confessions religieuses ont divisé Chrétiens et Musulmans par leurs traditions héritées d’âge en âge. Cette division, due à ces mêmes traditions humaines, ne s’est pas limitée aux communautés musulmanes et chrétiennes, mais a gagné l’intérieur de chacune de ces deux communautés soeurs, séparant Chrétiens des Chrétiens et Musulmans des Musulmans. C’est pourquoi je prie le lecteur de s’ouvrir avec objectivité au contenu de ce livre, s’élevant au-delà de la mentalité du rite auquel il appartient, dépassant toute mentalité confessionnelle étroite, car le but de cette étude est de se libérer de l’esprit de clan confessionnel et du racisme spirituel, inconsciemment infiltrés en chacun de nous. Nous ne pouvons nous libérer de cet esprit malsain que par la connaissance de ce que Dieu a vraiment révélé dans les Livres inspirés. Cette connaissance est seule capable de nous libérer des chaînes des traditions et des préjugés qui nous dévient des enseignements de la Bible et du Coran.

Ces traditions et ces préjugés sont passés, avec le temps, dans les veines des hommes et sont hérités de père en fils, acceptés sans que leur authenticité ou leur rectitude soient discutées. Certains «croyants» s’y sont cramponnés au point de tuer tout opposant, considérant ces vaines traditions comme des absolus intouchables, sans même s’assurer de leur véracité. Nous avons tous souffert de cet état de fait, ignorant que ces traditions n’avaient aucun fondement divin.

Il est donc important de se convaincre de la nécessité de retourner à la Bible et au Coran pour se rendre compte de la vérité ou de la fausseté de ces rumeurs répandues par certains pour susciter des intrigues comme l’a bien noté le Coran:

«C’est Lui qui t’a envoyé le Livre (le Coran). Parmi les versets qui le composent les uns sont fermement établis et contiennent des préceptes; ils sont la base du Livre, les autres sont allégoriques. Ceux qui ont du penchant à l’erreur dans leur coeur s’attachent aux allégories pour semer la discorde et par désir de les interpréter: mais Dieu seul en connaît l’interprétation. Les hommes affermis dans la science diront: nous y croyons (au Coran), tout ce qu’il renferme vient de Dieu. Seuls les hommes sensés réfléchissent.» (Coran III; La Famille d’Imran,7)

Certains chefs religieux se sont octroyé le droit de monopoliser l’interprétation de l’Inspiration divine. Or, l’Inspiration n’est le monopole d’aucun homme. Selon le verset ci-haut mentionné: «Dieu seul en connaît l’interprétation», et c’est Lui, «Dieu qui guide» ses élus, comme le dit encore le Coran au chapitre XLII; La Délibération,52.

En effet, les savants religieux juifs se sont octroyé le droit d’interpréter, eux seuls, la Bible, empêchant les croyants d’appliquer les prophéties messianiques – pourtant claires – qui s’y trouvent, à Jésus.

Des chefs religieux et des théologiens chrétiens monopolisent également le droit d’interpréter l’Évangile, refusant d’appliquer les prophéties explicites qui s’y trouvent pour dénoncer l’injuste entité israélienne, manifestement visée par ces prophéties. Cette attitude coupable – qui est un contre-témoignage à Jésus – est due à la solidarité des Chrétiens avec Israël et le sionisme international, pourtant dénoncé par St Jean comme étant l’Antichrist à paraître (1 Jean 2,22).

De même, beaucoup de chefs et de savants musulmans monopolisent le droit d’interpréter le Coran en faveur d’une tradition figée qui les arrange. Ils exposent des interprétations personnelles, non divines, qui laissent transparaître un esprit fanatique et séparatiste. Ce faisant, ils empêchent les hommes de comprendre les versets coraniques indépendamment de leurs conceptions étroites, si éloignées de l’intention divine. Ils s’arrêtent aux versets «allégoriques» et les interprètent en leur faveur «pour semer la discorde».

Le Coran impose aux croyants d’aborder les sujets sacrés à partir de la connaissance des «Livres lumineux», Dieu les ayant inspirés comme guide. L’homme ne doit donc pas suivre, de manière irréfléchie, toute suggestion de nature à susciter des dissensions sans recourir à un «Livre lumineux», comme le commande le Coran:

«Il est des hommes qui discutent de Dieu sans connaissance; ils suivent tout démon rebelle…Il est des hommes qui discutent de Dieu sans connaissance, sans être guidés par un Livre lumineux.» (Coran XXII; Le Pèlerinage,3 et 8)

C’est pourquoi, dans notre discussion, nous avons recours à deux «Livres lumineux», la Bible et le Coran, afin que notre foi ne soit pas construite sur les sables mouvants des rumeurs qui nous rendent la proie de «tout démon rebelle» et fanatique. Nous voulons construire notre foi sur le rocher de la connaissance et de la certitude. Alors nous nous épanouirons car nous serons exposés aux rayons émanant de la source divine, et non soumis aux fables et traditions purement humaines. Celles-ci sont de nature à nous condamner, n’ayant aucune base dans les «Livres lumineux». C’est la raison pour laquelle elles ont été un échec, en produisant les fruits amers de la division entre frères. L’Intention divine, au contraire, est de rassembler les croyants par l’Inspiration unique, non de les séparer par des traditions que Dieu désapprouve.

«Seigneur, épanouis mon coeur…» (Coran XX; Tâhâ,25)

Or le coeur ne s’épanouit qu’en se libérant du joug de la foi ignorante, fruit des traditions figées. Si nous aspirons au salut, nous devons nous dépouiller de cette foi malsaine pour embrasser la foi réelle, celle bâtie sur la connaissance des «Livres lumineux». Cette connaissance sera notre guide dans nos discussions sur les sujets divins.

Pour comprendre la vraie spiritualité de l’Islam, nous devons prendre conscience de l’abîme immense qui sépare le Coran de la plupart des Musulmans. Cet abîme n’a d’égal que celui qui sépare la Bible de la grande majorité des Juifs et des Chrétiens. Les responsables de ce fossé sont les adeptes des traditions rituelles et cultuelles, soucieux de sauvegarder un héritage religieux humain, un culte matériel au détriment du culte «en esprit et en vérité» prescrit par Jésus (Jean 4,24).

Le Prophète Muhammad a dit dans ses «Nobles Discussions»:

«Viendra un temps pour les hommes où ne restera du Coran que son dessin et de l’Islam que son nom. Ils se réclament de l’Islam et ils sont les plus éloignés de lui.»

Feu le Cheikh Muhammad Abdo a dit aussi à ce propos:

«Ce que nous voyons actuellement de l’Islam n’est pas l’Islam. On n’a retenu des oeuvres de l’Islam qu’un semblant de prières, de jeûne, de pèlerinage et peu de paroles déviées en partie de leur sens. Les gens sont arrivés à la stagnation que j’ai mentionnée à cause des hérésies et des fabulations qui ont atteint leur religion, les considérant comme religion. Que Dieu nous préserve de ces gens-là et de leurs calomnies sur Dieu et Sa religion car tout ce qu’on reproche aujourd’hui aux Musulmans n’appartient pas à l’Islam. C’est quelque chose d’autre que l’on a appelé Islam.» (Tiré de son livre: «L’Islam et le Christianisme»)

Le Messie, pareillement, a posé la question à ses Apôtres en parlant de la foi à la fin des temps:

«Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre?» (Luc 18,8)

Il nous avertit que l’amour de Dieu disparaîtra du coeur de beaucoup d’hommes à cause de l’injustice et de l’impiété qui prévaudront à la fin des temps (Matthieu 24,12). C’est pourquoi, Il mit en garde les croyants en disant:

«Ce n’est pas en me disant: Seigneur, Seigneur qu’on entrera dans le Royaume des Cieux mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les Cieux. Beaucoup (de faux croyants) me diront en ce jour-là (me voyant en colère contre eux): Seigneur, Seigneur n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? En ton nom que nous avons chassé les démons? En ton nom que nous avons fait bien des miracles? Alors je leur dirai en face: Jamais je ne vous ai connus; écartez-vous de moi vous qui commettez l’iniquité.» (Matthieu 7,21-23)

L’apôtre Paul certifie lui aussi dans ses lettres:

«…qu’à la fin des jours surviendront des moments difficiles. Les hommes seront égoïstes, amants de l’argent, vantards, orgueilleux, sans coeur… ayant les apparences de la piété, mais reniant ce qui en est la force…» (2 Timothée 3,1-5)

Ainsi, l’Inspiration divine nous met partout en garde contre les pratiques vaines et superficielles auxquelles sont attachés beaucoup de croyants. Ces cultes illusoires sont stériles aux yeux du Juge divin qui n’accorde pas sa miséricorde à cause de tels actes d’inspiration païenne, mais se laisse toucher par la bonté, l’amour et l’effort qu’Il nous voit fournir pour parvenir à connaître la vérité et pratiquer la justice.

Dans l’Inspiration évangélique, le critère de la foi à la fin des temps est l’apparition d’une «Bête» annoncée par l’apôtre Jean dans le livre de l’Apocalypse. Cette «Bête», l’Antichrist, est l’incarnation des forces du mal et de l’injustice dans le monde. Elle apparaît en Palestine jusqu’au coeur de Jérusalem (Apocalypse 11,2 et 20,7-9), où elle rassemble son armée et ses sujets «pour la guerre», non pour la paix. Le critère de la foi réside dans le degré d’enthousiasme mis à combattre cette Bête. Plus la foi est grande, plus s’accroît le discernement spirituel à reconnaître l’identité de ce monstre et s’intensifie l’engagement à le combattre à mort. Par contre, une foi vacillante ou absente, conduit l’homme à se soumettre à la Bête en se disant, devant son apparente puissance: «Qui égale la Bête? Qui peut lutter contre elle?» (Apocalypse 13,4). L’Inspiration évangélique annonce aux croyants la bonne nouvelle de leur victoire sur la Bête, l’Antichrist.

J’ai révélé et démontré dans mon livre: «L’Apocalypse démasque l’Antichrist», que l’entité israélienne est cette «Bête» qui a rassemblé ses troupes sionistes des quatre coins de la terre… pour la guerre… en Palestine. L’État d’lsraël, cet «ersatz» fait de toutes pièces, construit sur le crime et le sang, symbolise l’injustice et le mal. Il s’en va à sa perte.

Les vrais croyants, aujourd’hui, sont ceux qui discernent l’identité de la «Bête» de l’Apocalypse et comprennent qu’en elle s’incarne le «mal absolu» selon l’expression de l’Imam Moussa Sadr qui ajoute: «Collaborer avec Israël est un péché». De nos jours, les croyants sont ceux qui se soulèvent contre l’ennemi de Dieu, le sioniste posté en Palestine occupant tout le territoire et débordant son injustice jusqu’au Liban Sud.

La «Bête» apocalyptique est la mesure redoutable par laquelle Dieu sonde le coeur des croyants pour condamner ceux qui collaborent avec elle et bénir éternellement les coeurs nobles et courageux qui la combattent avec foi. Ainsi, l’unité entre tous les croyants s’opère aujourd’hui par leur union contre Israël, l’ennemi de Dieu et de Jésus, son Messie. Le combat contre l’État d’Israël équivaut à un nouveau baptême.

L’Inspiration coranique a également annoncé l’apparition d’une Bête à la fin des temps:

«Lorsque la sentence prononcée contre eux (les incroyants) sera prête à recevoir exécution, nous ferons sortir de la terre une Bête qui leur dira: En vérité! Les hommes n’ont point cru fermement à nos miracles.» (Coran XXVII; La Fourmi,82)

C’est aussi la «Bête» de l’Apocalypse (chapitres 13 et 17). Muhammad a annoncé dans ses «Nobles Discussions» l’apparition de l’Antichrist et des siens en Palestine, y «déferlant de partout», comme ce fut le cas des Juifs. Le Prophète poursuit en disant qu’ils traverseront le lac de Tibériade et que ces «charlatans» tromperont beaucoup de croyants. Les vrais croyants les combattront et en triompheront. J’ai démontré dans mon livre «L’Antichrist dans l’Islam», la relation entre ce «Messie» charlatan et l’entité israélienne, étayant mes arguments par les «Nobles Discussions» recueillies dans l’ouvrage du Cheikh Sobhi Saleh «Manhal el Waridin».

Beaucoup de fausses doctrines se sont infiltrées dans les rangs des croyants, s’implantant comme traditions fermes indiscutables. Parmi celles-ci figurent:

  1. la prétention – à laquelle croient nombre de Chrétiens – que le Coran contredit l’Évangile
  2. la prétention – à laquelle croient nombre de Musulmans – que l’Évangile est falsifié et qu’une contradiction existe entre les 4 évangiles.

Certains Musulmans ne prêtent pas foi à l’Évangile sous prétexte qu’il fut écrit après l’Ascension du Messie. Ils ignorent que la Puissance d’inspiration de Dieu ne s’arrête ni à la présence physique du Messie dans le monde, ni à un temps et à un lieu précis. Toutes ces idées démontrent l’ignorance et l’infantilisme des gens capables de croire ces balivernes.

Nous avons voulu, dans cette étude, pénétrer dans le monde de l’Inspiration par la porte du Coran. Par celui-ci, nous avons abouti à la Bible. C’est alors que nous avons découvert l’unité de l’Inspiration biblico-coranique. C’est la raison pour laquelle nous ne comprenons pas pourquoi ceux qui croient en l’un des deux Livres combattent ceux qui croient en l’autre. Il est illogique d’accepter l’un sans l’autre.

Le Coran est un texte arabe de la Bible

Le piège, dans lequel sont tombés Chrétiens et Musulmans, est de considérer que la religion du Coran s’oppose à celle de la Bible. Le Coran n’est pas responsable de cette méprise. Au contraire, il se présente comme un résumé du message biblique, inspiré à Muhammad en «langue arabe claire», adressé aux habitants de l’Arabie, parce qu’ils n’ont pas eu – comme les gens de la Bible – des messagers divins pour les aviser. Le Coran dit:

«Le Coran est une révélation du Souverain de l’univers. L’Esprit fidèle l’a descendu (du Ciel) sur ton coeur (Muhammad), afin que tu fusses un des Apôtres en langue arabe claire. Il (le Coran) se trouve dans les Livres (la Bible) des premiers (Juifs et Chrétiens).» (Coran XXVI; Les Poètes,192-196)

Il faut noter que l’Inspiration coranique se trouve déjà dans la Bible qui a précédé le Coran. Le Coran ne diffère donc pas de la Bible, puisqu’il en émane. Il n’en diffère qu’ayant été révélé «en langue arabe claire»:

«Nous avons ainsi révélé en arabe une Sagesse…» (Coran XIII; Le Tonnerre,37)

«Nous te révélâmes un Livre (le Coran) en langue arabe afin que tu avertisses la mère des villages (La Mecque) et ses alentours.» (Coran XLII; La Délibération,7)

«Il (le Coran) est la vérité venue de ton Seigneur pour que tu avertisses un peuple qui n’a point eu de prophète avant toi et pour qu’il soit dirigé dans le droit chemin.» (Coran XXXII; L’Adoration,3)

En dépit de ces versets clairs, certains fanatiques, désireux de convertir l’humanité à un Islam intégriste, s’élèvent pour «défendre» le Coran, proclamant qu’il n’est pas seulement pour les Arabes, mais pour le monde entier. Ceux-ci devraient plutôt se référer aux textes coraniques dont l’Inspiration est adressée aux Arabes de «la Mère des villages». Toutefois, mais dans un esprit bien différent, nous soutenons que le Coran est effectivement une lumière pour le monde entier, son message n’étant autre que le message biblique. Ceci ressort du verset précité:

«Il (le Coran) se trouve dans les Livres des premiers.» (Coran XXVI; Les Poètes,196)

Muhammad, comme tous les prophètes, fut envoyé comme guide universel, au-delà des confessions religieuses d’aujourd’hui.

Le mot «Coran», en arabe, signifie lecture, ce Livre saint étant une «lecture» arabe de la Bible dont l’original est en hébreu (pour l’Ancien Testament) et en grec (pour le Nouveau Testament). Les Arabes de l’époque de Muhammad ignoraient ces deux langues. Ils justifiaient leur ignorance de la Bible prétextant l’incapacité de la lire. Ils prétendaient encore, avec orgueil, que s’ils avaient pu prendre connaissance du message biblique, ils auraient été – à cause de leur intelligence supérieure – plus érudits que les Juifs et les Chrétiens. Pour couper court à ces arguments, Dieu a donc inspiré le Coran «en langue arabe claire», les informant du contenu des «Livres des premiers». En effet, Dieu dit:

«…Vous ne direz plus: Deux peuples (les Juifs et les Chrétiens) ont reçu avant nous les Écritures et nous étions incapables de les étudier. Vous ne direz plus: Si l’on nous eût envoyé un livre, nous aurions été plus éclairés qu’eux. Une déclaration évidente (le Coran) est donc venue vers vous de la part de votre Seigneur. Elle est l’orientation et la preuve de la miséricorde divine. Et qui est plus méchant que celui qui traite de mensonge les Signes de Dieu et s’en détourne? Nous punirons ceux qui se détournent de nos Signes d’un supplice douloureux, parce qu’ils se sont détournés de nos Signes.» (Coran VI; Le Bétail,156-157)

Les versets du Coran – qui est une version arabe de la Bible – ont été «modelés» avec précision, dans un style et une mentalité arabe, pour s’adapter aux Arabes:

«C’est un Livre (le Coran) dont les versets ont été modelés (ou exposés) pour former un Coran (une lecture) arabe pour les hommes qui ont de l’intelligence. On ne te dit rien (Muhammad) qui n’eût été dit aux envoyés (bibliques), tes prédécesseurs… Si nous avions fait de ce Coran un livre écrit en langue étrangère, ils (les Arabes) auraient dit: Si du moins les versets de ce Livre étaient modelés en langue étrangère et en langue arabe (afin de les comprendre). Dis (donc aux Arabes): Il (le Coran en arabe) est une orientation et un remède pour ceux qui croient…» (Coran XLI; Les Versets Clairement Exposés,3 et 43-44)

De même que le Coran est une lecture biblique modelée pour les Arabes, cet ouvrage que j’ai traduit de l’arabe vise à présenter à l’Occident le message coranique modelé à la mentalité occidentale.

Le Coran étant une lecture arabe de la Bible, il n’ajoute rien de nouveau ou de contraire à celle-ci, puisque Dieu n’y révèle rien à Muhammad «qui n’eût été dit aux envoyés, ses prédécesseurs» comme rapportés par les versets ci-dessus.

Le Coran, pourtant, ne contient pas tout le message biblique, car Dieu dit à Muhammad:

«Avant toi, nous avions envoyé des Apôtres. Nous t’avons raconté l’histoire de quelques-uns d’entre eux, et il y en a d’autres dont Nous ne t’avons rien dit…» (Coran XL; Le Croyant,78)

Les prophètes et les Apôtres, qui ne sont pas mentionnés dans le Coran, le sont dans la Bible. C’est la raison pour laquelle j’ai dit que le Coran se présente lui-même comme une Inspiration résumée de la Bible et n’en diffère donc pas dans son essence.

C’est pourquoi, lorsque du temps de Muhammad, certains Musulmans demandèrent à des Chrétiens de devenir musulmans, ceux-ci répondirent qu’ils étaient musulmans avant le Coran; le mot musulman signifiant en arabe, résigné à Dieu:

«Ceux à qui nous avons donné le Livre (la Bible) avant lui (avant le Coran), y croient. Quand on le leur lit, ils disent: Nous y croyons! C’est la vérité (qui vient) de notre Seigneur. Nous étions musulmans avant sa venue… Ceux-ci recevront une double récompense…» (Coran XXVIII; Le Récit,52-54)

Remarquez l’expression «nous étions musulmans avant sa venue». Ceci signifie que ces Chrétiens n’ont pas hésité à se déclarer musulmans, soumis à Dieu, avant la révélation du Coran. L’attitude du Coran et de Muhammad fut d’octroyer une «double récompense» à ces croyants qui, sans renoncer au christianisme, se reconnaissaient, sans retenue, tout aussi Musulmans que Chrétiens. La conclusion logique qui se dégage de ces versets, est que l’Islam, dans l’optique du Coran, n’est qu’un autre nom du christianisme. Ceci est confirmé par le Coran lui-même:

«… Il (Dieu) ne vous a imposé aucune gêne dans la Religion, la Religion de votre père Abraham. C’est lui (Abraham) qui vous a donné le nom de ‘Musulmans’ autrefois déjà, et ici même (dans le Coran), afin que le Prophète soit témoin contre vous…» (Coran XXII; Le Pèlerinage,78)

Lors d’une visite dans une société soi-disant musulmane, je fus mêlé à une discussion au cours de laquelle je dis: «Je suis musulman avant le Coran». Un des religieux intégristes présents se mit en colère et dit: «Ces paroles sont des blasphèmes!». Je répondis: «La différence entre le Coran et vous, est que vous jugez que mes paroles sont blasphématoires tandis que le Coran, au contraire, me bénit de les dire et me donne une double récompense». Ceci n’est qu’un des multiples exemples vécus dans divers milieux dits chrétiens ou musulmans. Ces expériences m’ont appris à discerner entre la vraie foi et le chauvinisme religieux.

En témoignage de l’unité de l’islam et du christianisme, citons ces exemples:

  • Le Coran considère musulmans les Apôtres de Jésus venus au monde sept siècles avant lui:

    «Et quand j’ai révélé ceci aux Apôtres: ‘Croyez en Moi et en mon Messager’. Ils dirent: ‘Nous croyons, et sois témoin qu’en vérité nous sommes musulmans (soumis)’.» (Coran V; La Table,111)

    (Les traductions françaises du Coran mentionnent tantôt «soumis» tantôt «résignés» pour le mot arabe «musulmans».)

  • Abraham, venu vingt-sept siècles avant le Coran, est considéré par celui-ci comme étant Musulman:

    «Abraham n’était ni un Juif, ni un Nazaréen (Chrétien) mais il était un vrai Musulman (soumis)…» (Coran III; Famille d’Imran,67).

  • Le Prophète Muhammad dit dans le Coran:

    «Je suis le premier des Musulmans.» (Coran VI; Le Bétail,163)

L’interprétation officielle rapportée par les «Jalalein» explique que Muhammad est le premier Musulman parmi les Arabes.
(L’interprétation du Coran «Al Jalalein» est officiellement admise dans le monde musulman et arabe comme faisant autorité.)

Le Coran console le coeur de tout vrai croyant par les versets précités du chapitre XXVIII, Le Récit, en relatant l’ouverture des Chrétiens de cette époque au Coran et la double bénédiction répandue par celui-ci sur eux. Où trouver, aujourd’hui, dans un monde fanatisé par les divers cultes et rites, pareille grandeur d’âme de part et d’autre? Si un Chrétien ose affirmer de nos jours qu’il est musulman avant le Coran, il suscite contre lui la colère de nombreux Chrétiens et Musulmans traditionalistes. Ici apparaît l’abîme entre le dessein originel de Dieu et les traditions humaines déviées.

Le Coran commande aux Musulmans:

«Ne controversez avec les gens du Livre (la Bible) que par le meilleur (des arguments), à moins qu’ils ne soient des hommes injustes. Dites: Nous croyons à ce qui nous a été envoyé (le Coran) ainsi qu’à ce qui vous a été envoyé (la Bible). Notre Dieu et votre Dieu est Un et nous Lui sommes musulmans (soumis).» (Coran XXIX; L’Araignée,46)

Le Musulman doit donc croire à la Bible. Il doit s’efforcer, sans relâche, avec un coeur pur, à découvrir le «meilleur des arguments» pour soutenir cette foi. C’est cela la «Voie Droite» (Coran I; La Fatiha,6).

Être chrétien ou être musulman sont donc deux appellations d’une même vérité. Car, être chrétien signifie témoigner que Jésus est vraiment le Messie. C’est ce qu’atteste le Coran. Être musulman, c’est se livrer à Dieu, Lui être soumis: c’est l’attitude que tout vrai Chrétien doit avoir.

Nous regrettons et nous nous étonnons du comportement de certains pays musulmans qui bannissent la Bible hors de leurs frontières. Ignorent-ils que le Coran les condamne? Le Coran ne prêche pas une autre religion ni ne révèle un autre Dieu que Celui dont l’Inspiration se trouve dans la Bible. Ceux qui sont capables de comprendre cette simple vérité franchissent un pas-de-géant dans la Voie de Dieu.

Certains pensent que le Coran dispense de la Bible et vont jusqu’à la mépriser. D’autres se suffisent de la Bible et dédaignent le Coran. Les uns et les autres ont leurs arguments et leurs prétextes. Tous tombent ainsi dans le piège du racisme religieux contrevenant aux commandements de Dieu dans tous les livres inspirés.

Le Coran n’a jamais prétendu être un substitut aux Écritures bibliques et rapproche le lecteur juif ou chrétien de celles-ci:

«Dis aux gens du Livre (la Bible): Vous ne vous appuierez sur rien de solide tant que vous n’observerez pas la Torah et l’Évangile.» (Coran V; la Table,68)

Le Coran pousse les Arabes eux-mêmes à connaître la Bible; Dieu y dit à Muhammad:

«Tu ne savais pas ce qu’était le Livre (la Bible) ou la foi. Nous en avons fait une lumière à l’aide de laquelle nous dirigeons ceux d’entre nos serviteurs qu’il nous plaît.» (Coran XLII; La Délibération,52)

En dépit du témoignage, maintes fois répété, du Coran en faveur de la Bible, plusieurs savants musulmans ont interprété les versets coraniques sans recourir à la Bible. Pour cette raison, leurs interprétations sont étrangères à l’esprit et à la logique de l’Inspiration, comportant les germes de la dissension et de la séparation entre croyants. L’Inspiration coranique se trouve «dans les Livres des premiers» et n’est donc pas isolée de l’Inspiration biblique. Le Prophète Muhammad ignorait «la Bible et la foi», Dieu lui a donc révélé le Coran pour l’instruire du message biblique en langue arabe.

Toute personne qui lit la Bible et le Coran avec objectivité, sans préjugés, se rendra compte de la parité des deux messages et des deux Inspirations et croîtra en sagesse et en perspicacité.

Certaines histoires relatées dans la Bible se retrouvent dans le Coran. Et le Coran rapporte uniquement des histoires bibliques depuis la création jusqu’à la fin des temps en passant par Noé, Abraham, les douze tribus, la rupture de l’Alliance par les Juifs, et le Messie Jésus, fils de Marie. Pourquoi donc s’éloigner d’un des deux Livres puisque la Bible contient un surcroît de Lumière qui explique l’Inspiration coranique?

Un grand nombre de personnes discutent de religion et s’y adonnent avec enthousiasme, mais cet enthousiasme ignorant n’est pas éclairé par le contenu des Livres inspirés, ils s’égarent ainsi dans les filets du fanatisme. Pareille attitude est une abomination aux yeux de Dieu et de ses prophètes.

Qui veut discuter religion doit savoir prendre du recul et consulter la Bible et le Coran de près avant de se lancer dans un dialogue que le fanatique transforme en défi et en combat. L’Inspiration divine, par contre, commande de discuter «par le meilleur» des arguments et des comportements. Combien de responsables religieux foulent au pied ce commandement coranique, ignorant les Livres et s’écartant de l’Inspiration au nom même de celle-ci? Ils sèment ainsi la discorde dans les rangs des frères croyants.

Suite à ces réflexions, nous comprenons l’essence de l’Islam à partir de la définition que le Coran en donne. Nous le dépouillons ainsi des idées traditionalistes – ajoutées comme des parasites, au long des siècles et des événements – qui ont défiguré la pureté de ses traits.

Nous avons parfaitement saisi, qu’aux yeux du Coran, le Musulman:

«est celui qui soumet son visage à Dieu en faisant le bien. Celui-ci a saisi l’Anse solide.» (Coran XXXI; Luqman,22)

Telle est l’essence de l’Islam coranique. Or, c’est le bien qu’on fait en soumettant sa face à la Bible, car Dieu s’y trouve comme dans le Coran. Heureux les hommes, qui qu’ils soient, qui se soumettent à Dieu en lisant ses Livres et en y croyant. «Ils ont saisi l’Anse solide».

Il nous faut relever ici le fait suivant: les Arabes, avant Muhammad, étaient dans l’impossibilité d’étudier la Bible car elle était en hébreu et en grec. Aujourd’hui, la Bible est traduite en arabe et en beaucoup d’autres langues comprises par les Arabes (comme la langue anglaise), ils n’ont plus de prétexte pour l’ignorer.

Dans l’esprit de ce qui fut dit aux gens de la Bible, nous disons aujourd’hui aux gens du Coran: «Vous ne vous appuierez sur rien de solide tant que vous n’observerez pas la Torah et l’Évangile» car sans eux vous ne saisirez pas l’Esprit divin dans le Coran (voir Coran V; La Table,68).

En effet, la plénitude de l’Esprit coranique ne peut être comprise sans recourir à la Bible qui en est la source.

Nous croyons que le Judaïsme de la Torah, le Christianisme de l’Évangile et l’Islam du Coran ont une seule et même essence. Nous n’hésitons pas à proclamer notre foi en l’Islam et en son noble prophète Muhammad. Nous leur devons d’affermir notre témoignage à Dieu, au Messie et à l’Évangile.

Nous voulons, par cette étude, inculquer, sans compromis, l’esprit de compréhension mutuelle et d’harmonie entre les vrais croyants de toutes confessions en exposant l’accord total entre la Bible et le Coran.

Mes compagnons et moi-même, bien conscients des difficultés et des persécutions auxquelles nous aurons à faire face de la part des fanatiques des diverses confessions, avons néanmoins fait serment d’aller de l’avant avec patience et détermination. Au nom de Dieu, nous cheminons, faisant fi de toutes les interprétations étriquées et tiraillées des faiseurs de troubles. Nous nous sommes efforcés inlassablement de rechercher le «meilleur des arguments», et ne le perdons pas de vue, afin de ne satisfaire que Dieu et notre conscience, cheminant ainsi dans cette «Voie Droite» du salut spirituel.

Les croyants de tous les courants spirituels et de toutes les religions qui parviendront à se libérer des préjugés envers les Livres saints, découvriront avec joie qu’ils sont fils d’un même Dieu, qu’ils sont frères et amis, après avoir longtemps cru qu’ils étaient ennemis mortels.

Les principes de l’étude

Notre étude de l’Inspiration divine est fondée sur les principes immuables suivants:

  1. Le retour au texte coranique lui-même
  2. La recherche du sens spirituel du texte
  3. La pédagogie divine dans l’Inspiration
  4. L’unité de l’Inspiration

En respectant ces principes dans l’étude de l’Inspiration biblico-coranique nous parviendrons à pénétrer l’intention divine pour finalement découvrir l’unité des deux révélations.

Le retour au texte coranique

Dieu exige des croyants la prudence dans la recherche des vérités spirituelles. Il leur demande de toujours s’appuyer sur les Livres inspirés et d’ignorer les rumeurs propagées par les fauteurs de troubles. Dieu met en garde en disant:

«Il est des hommes qui discutent de Dieu sans connaissance, sans avoir reçu aucune direction, sans être guidés par un Livre lumineux.» (Coran XXII; Le Pèlerinage,8)

Le Livre lumineux auquel nous avons recours pour comprendre l’esprit du Coran est le Coran lui-même, étayant nos arguments par ce Livre inspiré et par la Bible, afin de manifester l’unité qui existe entre les Livres inspirés. C’est intentionnellement que nous ne prêtons aucune attention aux vaines protestations de ceux qui se plaisent aux controverses superficielles pour épargner leur temps et le nôtre.

Cette nécessité d’avoir recours à un Livre lumineux fut ressentie par les Apôtres du Messie eux-mêmes, pour convaincre les Juifs que Jésus était vraiment le Messie annoncé par les prophètes de l’Ancien Testament. En effet, l’Inspiration évangélique dit que les Juifs qui ont cru au Messie ont

«…accueilli la Parole (annoncée par les Apôtres) avec joie et scrutaient quotidiennement ce qui était écrit dans les Livres afin de s’assurer de l’exactitude de ce qu’ils entendaient.» (Actes 17,11)

Le Messie avait agi de même avec ses Apôtres après sa résurrection:

«Il leur interpréta dans toutes les Écritures, à commencer par Moïse et parcourant tous les prophètes, ce qui Le concernait.» (Luc 24,27)

Le croyant avisé doit donc constamment se référer aux Livres lumineux s’il recherche une direction solide afin de fonder sa foi sur la connaissance, à l’exemple des Apôtres, ses prédécesseurs.

La recherche du sens spirituel du texte

Dieu nous a commandé de rechercher toujours le sens spirituel des textes inspirés, nous mettant en garde contre le piège de l’interprétation littérale et restreinte qui dévie de l’intention divine. L’Inspiration divine a pour but d’embraser nos coeurs et stimuler notre intérêt pour la vie spirituelle éternelle qui dépasse sans commune mesure la vie corporelle. C’est pourquoi le Coran, après l’Évangile et la Torah, nous incite et nous sensibilise à nous attacher à l’esprit à travers la lettre. Le Coran dit en effet:

«Il en est qui servent Dieu, mais à la lettre. Si un bien les atteint, ils s’en rassurent, et si un mal les atteint, ils tombent sur la face, perdant ce monde et l’autre. Voici manifestement le perdant.» (Coran XXII; Le Pèlerinage,11)

Nous retrouvons la même mise en garde dans l’Évangile dans un style différent:

«… C’est Dieu qui nous a qualifiés pour être ministres d’une Alliance Nouvelle, non de la lettre, mais de l’Esprit; car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie.» (2 Corinthiens 3,6)

Le Messie nous recommande de ne pas comprendre l’Inspiration à la lettre, de ne pas nous attarder sur le sens littéral, mais de nous élever à l’intention divine qui se manifeste par des paroles prophétiques:

«C’est l’esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.» (Jean 6,63)

L’Ancien Testament nous invite aussi à dépasser la lettre pour rejoindre l’Esprit. Nous citons comme exemple la circoncision et le jeûne. Le prophète Jérémie (VIe siècle avant Jésus-Christ) dit à propos de la circoncision:

«Circoncisez-vous pour Yahvé, ôtez le prépuce de votre coeur.» (Jérémie 4,4)

Ce grand prophète avait donc compris que l’intention divine à propos de la circoncision visait la purification du coeur, non l’ablation du prépuce, un acte spirituel, non physique, qui lave l’âme des pensées et des tendances impures. C’est pourquoi St Paul dit encore à ce propos:

«La circoncision n’est rien, rien non plus l’incirconcision; ce qui compte, c’est d’observer les commandements de Dieu.» (1 Corinthiens 7,19)

En effet, ceux qui observent les commandements de Dieu ont été

«circoncis d’une circoncision qui n’est pas de main d’homme par l’entier dépouillement du corps charnel.» (Colossiens 2,11)

Telle est la circoncision spirituelle opérée par la main de Dieu pour purifier l’âme par le repentir et la grâce. Celle-ci ne peut être comparée à la circoncision physique faite de main d’homme, incapable de laver l’âme des souillures.

La circoncision, le jeûne, les sacrifices, le pèlerinage… etc sont tous des symboles «allégoriques» qui évoquent des réalités spirituelles; ils font partie des «allégories» qu’il faut interpréter spirituellement, non littéralement, comme continuent à faire

«ceux qui, ayant du penchant à l’erreur dans leur coeur, s’attachent aux allégories pour semer la discorde et par désir de les interpréter alors que nul autre que Dieu n’en connait l’interprétation. Ceux qui sont bien enracinés dans la science disent: Nous y croyons, tout est de Notre Seigneur. Mais seuls s’en rappellent sans cesse les doués d’intelligence.» (Coran III; La Famille d’Imran,7).

L’interprétation des «allégories» n’est connue que de Dieu comme le révèle le Coran. Comment donc certains osent-ils les interpréter de manière et dans un style qui suscitent la zizanie et la division entre frères? Quant à nous, nous n’avançons pas une interprétation propre à nous, mais nous avons eu recours à la Parole de Dieu dans la Bible, et particulièrement dans les Livres de l’Évangile. Là nous avons trouvé l’interprétation de Dieu Lui-même concernant les «allégories», et ce par sa propre «Parole qu’Il a jetée en Marie» (Coran IV; Les Femmes 171). La Parole de Dieu s’incarna en Elle pour éclairer le monde sur les intentions de Dieu dans son Inspiration. Cette Parole bénie ne se trompe pas; elle surpasse et confond toute interprétation humaine. Seuls «les doués d’intelligence» qui sont ouverts librement et sans contention sur l’ensemble de l’Inspiration biblico-coranique parviendront à s’instruire de cette Parole Divine. Tous ceux qui se sont laissés prendre dans les filets du fanatisme peuvent se libérer de cet esclavage infernal s’ils se laissent guider par la Parole totale de Dieu. Ils éviteront ainsi le jugement sévère de Dieu et glorifieront alors sa sainte Inspiration biblico-coranique en répétant avec le Coran:

«Nous y croyons, tout est de notre Seigneur.» (Coran III; La Famille d’Imran,7)

Quant au jeûne, le prophète Isaïe (VIIIe siècle avant Jésus-Christ) l’avait depuis longtemps expliqué en disant que l’intention divine ne visait pas le boire et le manger, mais les oeuvres de justice:

«Ne savez-vous pas quel est le jeûne qui me plaît? Oracle du Seigneur Yahvé: rompre les chaînes injustes, délier les liens du joug: renvoyer libres les opprimés, briser tous les jougs, partager ton pain avec l’affamé, héberger les pauvres sans abri, vêtir celui que tu vois nu et ne pas te dérober devant celui qui est ta propre chair.» (Isaïe 58,6-7)

Oui, en effet, nous croyons que le vrai jeûne est de retenir la langue des paroles vaines, des calomnies qui portent atteinte aux hommes, de s’abstenir de manger les biens d’autrui. Telle est la nourriture dont il faut s’abstenir, comme avait dit le Christ:

«Écoutez et comprenez, ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur, mais ce qui sort de la bouche procède du coeur, et c’est cela qui rend l’homme impur. Du coeur, en effet, procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. Voilà les choses qui rendent l’homme impur.» (Matthieu 15,10-20)

Le Coran, inspiré pour confirmer l’Évangile, confirme ces paroles bouleversantes de Jésus. En effet, il y est rapporté dans la Sourate la Famille d’Imran les paroles adressées par Jésus aux Juifs:

«Je suis venu à vous avec un Signe de votre Seigneur… confirmant ce qui se trouve dans la Torah et afin de rendre licite pour vous une partie de ce qui vous était interdit.» (Coran III; Famille d’Imran,49-50)

Les disciples de Dieu comprirent qu’aucune nourriture n’est proscrite ni considérée impure par Dieu. La Torah et le Coran ne mentionnent ces interdits que pour préparer au concept du pur et de l’impur dans les actions et les comportements humains, s’adressant à des hommes qui ignoraient Dieu, le bien et le mal. C’est pour cette raison que Dieu revient sur ce sujet, et clarifie son intention sur le pur et l’impur dans la Sourate de la Table, expliquant que:

«Aujourd’hui, les bonnes choses vous sont permises. La nourriture de ceux auxquels le Livre (Bible) a été donné vous est permise et votre nourriture leur est permise.» (Coran V; La Table,5)

Dieu confirme encore cette intention plus loin dans la même Sourate:

«Ô vous les croyants, ne déclarez pas interdites les bonnes nourritures que Dieu vous a promises. Ne soyez pas des transgresseurs. Dieu n’aime pas les transgresseurs. Mangez ce que Dieu vous a accordé de licite et de bon.» (Coran V; La Table,87-88)

Il faut constater que ce commandement s’adresse aux croyants afin qu’ils le pratiquent: «Ô vous qui croyez», et non aux incroyants qui transgressent la volonté de Dieu en ne la pratiquant pas. Nous sommes de ceux qui croient aux paroles de Jésus qui a déclaré «licite une partie de ce qui était interdit» des nourritures, comme précédemment expliqué. Nous ne sommes pas des transgresseurs. Nous croyons aussi en Muhammad, son compagnon de mission céleste, qui fut envoyé pour confirmer l’Évangile et les paroles de Jésus qui s’y trouvent.

En vertu de cette foi qui est la nôtre, nous sommes décidés à ne pas interdire ce que Dieu déclare licite, car Dieu dit encore dans la Sourate de la Table:

«La nourriture de ceux qui croient et qui font le bien ne comporte pas de péché, s’ils craignent Dieu et s’ils croient et font le bien. Dieu aime ceux qui font le bien.» (Coran V; La Table,93)

Faire le bien! C’est cela le pur que Dieu prescrit. Faire le mal! Voilà l’impur que Dieu interdit. Aussi, dans la Sourate VI, les Troupeaux, Dieu demande à Muhammad de dire:

«Venez! Je vous dirai ce que votre Seigneur vous interdit: Ne Lui associez pas d’autres dieux… Éloignez-vous des péchés abominables… Ne tuez personne injustement; Dieu vous l’a interdit… Voilà ce que Dieu vous ordonne: Ne touchez pas à la fortune de l’orphelin… Donnez le poids et la mesure exacte… Lorsque vous jugez, soyez équitables. Voilà ce qu’Il vous ordonne. Peut-être réfléchirez-vous! Telle est ma Voie Droite. Suivez-là…» (Coran VI; Les Troupeaux,151-153)

À noter qu’il n’est pas question de nourriture pure et impure dans ces prescriptions divines de la Voie Droite. Il nous faut donc actuellement dépasser ces prohibitions culinaires et matérielles, pour mettre en pratique ce que Jésus dit dans l’Évangile de Matthieu et la Sourate de la Famille d’Imran. Seul un coeur mûri dans la foi saine, à l’écoute des directives de Dieu, parvient à se libérer des chaînes de la lettre pour se lancer dans cette «Voie Droite» de l’esprit prescrite par le Coran.

Ceci s’applique aussi au jeûne du Ramadan. Ce jeûne n’est pas obligatoire comme le prétendent les fanatiques puisque, comme le prescrit le Coran lui-même, «ceux qui pourraient jeûner et qui s’en dispensent, devront, en compensation, nourrir un pauvre» (Coran II; La Vache,184). Le vrai jeûne est donc de ne pas «manger l’argent des autres», comme le prescrit le Coran ci-dessous. Ceux qui mènent une vie bien réglée, bien équilibrée en toute chose sont ceux qui jeûnent leur vie durant.

Nous avons vu des personnes qui jeûnent pour se rabattre sur la nourriture comme des fauves sur des tables bien garnies, et pour finir par vomir après leur repas pantagruéliques, déréglés, du soir à l’aube…

Heureux ceux qui comprennent l’intention divine et pratiquent l’équilibre et la maîtrise en toute chose.

C’est la raison pour laquelle le Coran prescrit:

«Il n’y a pas de contraintes en religion.» (Coran II; la Vache,256)

Cela s’applique aussi, bien sûr, au jeûne.

L’Inspiration coranique souligne aussi le fait que le jeûne est de s’abstenir d’entendre des propos mensongers et de manger l’argent des gens:

«Ceux dont Dieu n’aura point purifié le coeur seront couverts d’opprobre dans ce monde et souffriront dans l’autre un châtiment terrible. Écouteurs de mensonges, mangeurs d’argent illicite.» (Coran V; La Table,41-42)

Dieu dit aussi dans son Livre Saint:

«Ne mangez pas à tort vos biens entre vous; n’en faites pas présent aux juges pour manger une partie de l’argent des gens injustement; vous le savez bien.» (Coran II; La Vache,188)

Il apparaît clairement de ces versets que la purification voulue est celle du coeur, et que le jeûne est de s’abstenir d’écouter le mensonge et de «manger» l’argent injustement sans jamais se rassasier, non de s’abstenir de manger des mets matériels pour un temps limité.
Moïse donna aux Juifs une Loi, la Torah. Certains s’entêtent, aujourd’hui encore, à comprendre cette Loi à la lettre, refusant de s’ouvrir à l’intention divine. Cette fermeture les a isolés de Dieu; elle est la raison principale du refus de Jésus par les Juifs. Ceux-ci s’attendaient à un Messie militaire belliqueux, un politicien autoritaire et un économiste génial. Or, le Messie est venu leur parler de repentir, d’amour d’autrui, non de combat armé, du mépris de l’argent, non de son importance. Il a encore expliqué le concept spirituel de l’ablution (purification physique par l’eau), du jeûne, du repos sabbatique et de la Loi mosaïque en général. Mais les Juifs fanatiques se sont cramponnés à la lettre de la Loi, non à son esprit, et refusèrent de reconnaître le Messie qui les invitait à se laver à la source des Eaux spirituelles, non matérielles, les sources du repentir, seules capables de purifier le coeur des impuretés réelles.

Voilà pourquoi Dieu nous invite dans le Coran à un sérieux examen de conscience. Ceci justifie ou condamne chacun de nous:

«Dis: Voyez-vous les biens que Dieu a fait descendre sur vous afin de pourvoir à vos besoins? Et vous, vous en avez fait des interdits et des licites. Dis: Est-ce Dieu qui vous a permis (de dire cela), ou bien avez-vous inventé contre Dieu ces mensonges? Que penseront, le Jour de la Résurrection, ceux qui forgeaient un mensonge contre Dieu? Dieu gratifie les hommes, mais la plupart d’entre eux ne Le remercient pas.» (Coran X; Jonas,59-60)

Ces versets redoutables révèlent que c’est l’homme qui, par sa sottise, a distingué, «contre Dieu», l’interdit et le permis. Que sera la réponse de chacun de nous face à cette question posée par le Coran: Est-ce Dieu qui distingue entre ce qui est permis et ce qui est interdit dans les biens que Lui-même nous dispense, ou bien est-ce l’esprit étroit des mauvais croyants qui attribuent ce mensonge à Dieu?

Par ailleurs, et de toutes manières, le Coran révèle que Dieu est libre d’effacer ce qu’Il veut dans les Livres révélés:

«Un Livre a été envoyé pour chaque époque bien déterminée. Dieu efface ou confirme ce qu’Il veut. La Mère du Livre se trouve auprès de Lui.» (Coran XIII; Le Tonnerre,38-39)

Ainsi, nous avons vu que le Messie a déclaré «purs tous les aliments» (Marc 7,19). Par la suite, à propos de tous les animaux, Dieu répéta à Pierre, par trois fois:

«Ce que Dieu a purifié, toi, ne le dis pas souillé.» (Actes 10,15-16)

Paul, à son tour, a clarifié la question du pur et de l’impur en ces termes:

«Ne va pas, pour un aliment, détruire l’oeuvre de Dieu. Tout est pur assurément…» (Romains 14,20)

Il confirme encore cette vérité à son disciple Tite:

«Tout est pur pour les purs. Mais pour ceux qui sont souillés et qui n’ont pas la foi, rien n’est pur. Leur esprit même et leur conscience sont souillés. Ils font profession de connaître Dieu, mais, par leur conduite, ils Le renient…» (Tite 1,15-16)

Le conflit entre l’interprétation littérale et spirituelle est permanent. Dieu ne nous demande pas d’avoir simplement foi en son Inspiration, mais la bonne foi: celle qui se soumet à son Intention. Dieu est esprit et désire l’élévation de notre esprit. Sans cela nous ne pourrons, quoi que nous fassions pour purifier le corps, nous élever vers Dieu. L’ablution physique fait partie des «allégories» et n’est que le symbole de la nécessité d’une purification spirituelle, mais elle est incapable de la produire. Cette purification s’obtient par la foi et les bonnes oeuvres.

Les croyants qui recherchent le sens spirituel de l’Inspiration atteindront les sommets de la vie spirituelle; par contre, ceux qui s’attachent à la lettre sont des nains mentionnés par le Coran dans le verset suivant:

«Il y a des gens qui adorent Dieu à la lettre (harf). Si un bien leur arrive ils s’en réjouissent tranquillement, si une épreuve les atteint, ils chutent sur leur face perdant ce monde et l’autre. Voilà la perdition évidente.» (Coran XXII; Le Pèlerinage,11)

Le mot «harf» en arabe a un sens premier, précis de «lettre». Or, certains traduisent ce mot par «bord» qui est le sens second. Si l’intention divine était «bord», le mot arabe plus précis aurait été «hâfat». L’intention divine vise manifestement ceux qui croient avec un esprit craintif, attaché «à la lettre» par crainte du châtiment, sans chercher à comprendre l’intention de l’Esprit Saint par amour de Dieu. Or «la lettre tue», dit l’Évangile. «C’est l’Esprit qui vivifie» (2 Corinthiens 3,6).

Comment, le croyant attaché à la lettre, peut-il ne pas «tomber» sur la tête, confus et ébranlé, lorsque deux passages d’une même inspiration sont contradictoires? En vérité, cette contradiction n’est qu’apparente et se place sur le plan de la lettre. Mais ces mêmes textes concordent au niveau spirituel et dans l’intention divine.

Ainsi, s’élever vers l’intention spirituelle est une nécessité de salut, sans laquelle on plonge dans les marais de la lettre, se souillant par l’impureté du fanatisme et de l’ignorance, comme c’est, hélas, le cas de beaucoup. Cette nécessité de s’élever à l’intention divine et au sens spirituel des textes apparaît dans deux passages sur la création apparemment dissemblable:

«… Il a créé les cieux et la terre, et tout ce qui se trouve en eux dans l’espace de six jours puis Il s’installa sur son Trône.» (Coran XXV; Al Furquan,59)

Il est question ici d’une création en six jours. Mais nous trouvons dans un autre chapitre:

«Dis-leur: Ne croyez-vous pas en Celui qui a créé la terre dans l’espace de deux jours…» (Coran XLI; Les Versets Clairements Exposés,9)

Les interprétations qui s’efforcent de concilier littéralement la création en six jours et celle en deux jours sont des interprétations comiques et fantaisistes. Elles sont des plus obscures à force de détours et de contorsions et ne parviennent pas à convaincre l’homme réfléchi, doté d’une mentalité mûre et avisée. Elles s’éloignent certainement de l’intention de Dieu dans son Inspiration.

Nous retrouvons également dans l’Ancien Testament deux histoires sur la création. Le premier récit parle de la création en six jours, où Dieu créa l’homme et la femme le sixième jour, après avoir créé les animaux et les plantes (Genèse 1). Le deuxième récit dit exactement le contraire: Dieu créa Adam d’abord; Il le plaça ensuite, seul, dans le paradis, puis créa le reste des animaux et, enfin, créa Ève d’une côte d’Adam. Le récit ne mentionne même pas un nombre de jours pour la création (Genèse 2).

Y-a-t-il donc contradiction dans l’Inspiration? Non! L’Inspiration divine ne se contredit pas: il nous faut comprendre que Dieu, par ces récits, veut simplement révéler à l’homme polythéiste l’existence d’un Créateur unique. Cette simple vérité, à elle seule, suscita la haine à l’encontre de ceux qui l’ont prêchée. Le but des textes est de révéler aux hommes la connaissance du Créateur unique et de mettre fin à la vaine adoration des idoles et au culte offert aux multiples dieux de la mythologie.

Ce Dieu unique nous invite, par la diversité des récits de la création, à dépasser la lettre et à nous élever pour atteindre l’esprit. L’important n’est pas de savoir comment l’univers fut créé, mais de savoir qu’il n’y a qu’un seul Dieu créateur à adorer. Il ne s’agit pas de satisfaire une curiosité scientifique, en recherchant dans les textes sacrés des vérités d’ordre numérique et temporel (nombre de jours de la création, etc.), mais de comprendre le message spirituel: l’Existence d’un seul Dieu et du bon moyen de l’adorer. C’est ce que l’Inspiration veut nous révéler.

La pédagogie divine dans l’Inspiration

Dieu, comme un père envers ses enfants, a toujours eu recours à la pédagogie dans l’Inspiration pour guider les croyants, les menant graduellement de là où ils se trouvent jusqu’à la maturité psychologique et spirituelle où Il les veut. Tout croyant avisé et perspicace constate que, dans le Coran, Dieu use de pédagogie envers les Arabes du VIIe siècle après Jésus-Christ. Cette même pédagogie fut appliquée par Dieu envers les Juifs et les Chrétiens dans l’Ancien et le Nouveau Testament.

Les Arabes de la péninsule Arabique ne connaissaient pas la vie spirituelle à cause de leur ignorance des vérités divines révélées. Avant l’apparition du Prophète Muhammad, ils adoraient à La Mecque plus de trois cent soixante idoles réunies dans la Quâba, monument cubique abritant la «Pierre Noire» que les Arabes croient être descendue du Ciel.

Ces dieux de la mythologie arabe mangeaient, se mariaient entre eux et procréaient. Les Arabes croyaient donc en une mythologie comparable à celle des Grecs avant la pénétration du Christianisme en Europe.

Il n’était pas possible de donner aux Arabes la plénitude de la lumière d’un seul trait, à cause de leur éloignement total de la Vérité divine. De même qu’il est impossible à l’oeil humain, demeuré longtemps dans l’obscurité, de s’ouvrir subitement à la lumière du soleil sans être ébloui, voire aveuglé, de même fallait-il donner graduellement la Lumière divine à ceux demeurés longtemps dans les ténèbres.

Dieu, selon son habitude, agit avec sagesse pour Se révéler aux Arabes non seulement «en langue arabe claire», mais aussi progressivement. Il agit comme le maître instruit son élève à l’école, le faisant passer par les classes primaires, secondaires, jusqu’aux diplômes supérieurs.

Le Créateur avait procédé pareillement avec Abraham, Moïse et les Juifs dans la Torah, ensuite avec les Chrétiens dans l’Évangile, révélant petit à petit l’essence de son Être unique et spirituel. Cette pédagogie se retrouve dans le Coran où Dieu révèle aux Arabes les vérités bibliques avec une finesse et une délicatesse infinies, comme un père éduque son enfant vers la maturité. Pour illustrer ceci, nous allons exposer deux exemples de la pédagogie divine, l’un sur les sacrifices d’animaux, et l’autre sur le mariage.

Les sacrifices

Du temps de Moïse, les Juifs s’étaient souillés en Égypte avec l’idolâtrie. Ils adoraient les dieux égyptiens et leur offraient sacrifices après sacrifices. Pour les éloigner de ces pratiques païennes auxquelles ils s’étaient habitués pendant plus de quatre siècles, et afin de les rapprocher graduellement du Dieu unique, Moïse, dans la Torah, leur donna un culte. Celui-ci consistait dans les sacrifices offerts, non aux dieux égyptiens, mais au Dieu unique qu’ils avaient oublié. Le but de ces sacrifices n’était pas de contenter Dieu, mais d’éloigner les Juifs de l’adoration des idoles. Ce fut le premier pas qui devait les rapprocher de la véritable adoration.

Moïse n’était ni capable d’annuler brusquement et définitivement la pratique des sacrifices, ni capable de convaincre les Juifs de leur inaptitude à obtenir la miséricorde divine. Ils ne pouvaient à cette époque-là, comprendre l’essence du repentir consistant à s’approcher de Dieu par le pardon, non par les sacrifices. Dieu permit donc ces sacrifices comme un premier pas pour les rapprocher de Lui.

Le deuxième pas eut lieu plus de cinq siècles après la sortie des Juifs d’Égypte. Dieu inspira alors à ses prophètes la vanité des sacrifices et holocaustes d’animaux, déclarant que l’unique sacrifice agréé par Lui est le sacrifice spirituel de soi-même. La vraie offrande qui plaît à Dieu, est une âme repentie qui se résigne entièrement à la volonté divine. David, le roi prophète s’adresse ainsi à Dieu dans le Psaume 51 (50):

«Seigneur ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera Ta louange. Car Tu ne prends aucun plaisir aux sacrifices, Tu n’agrées pas d’holocauste. Le sacrifice à Dieu est un esprit repenti. D’un coeur brisé, broyé, ô Dieu, Tu n’as point de mépris.» (Psaume 51 (50),17-19)

Dans un autre Psaume Dieu dit encore:

«Est-ce donc que Je mange la chair des taureaux? Est-ce que Je bois le sang des béliers? En guise de sacrifice offre à Dieu des actions de grâces, ainsi tu acquitteras tes voeux envers le Très-Haut; appelle-Moi au jour de l’angoisse, Je t’affranchirai et tu Me rendras gloire.» (Psaume 50(49),13-15)

Dans la Bible, Dieu déclara par la bouche du Prophète Jérémie (VIe siècle avant Jésus-Christ) qu’Il n’avait jamais exigé les sacrifices et les holocaustes, mais qu’Il désirait qu’on suive ses commandements. En effet, Jérémie dit aux Juifs en ironisant:

«Ainsi parle Yahvé Sabaot, le Dieu d’Israël: Ajoutez vos holocaustes à vos sacrifices et mangez-en la chair! Car Je n’ai rien dit ni prescrit à vos pères, quand Je les fis sortir d’Égypte concernant l’holocauste et le sacrifice. Mais voici ce que Je leur ai ordonné: Écoutez ma voix, alors Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple. Suivez en tout la voie que Je vous prescris pour votre bonheur.» (Jérémie 7,21-23)

Le prophète Michée, lui aussi, au VIIIe siècle avant Jésus-Christ, avait dénoncé la vanité des sacrifices et poursuivit en disant:

«On t’a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que Yahvé réclame de toi: rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer avec tendresse et de marcher humblement avec ton Dieu.» (Michée 6,6-8)

Le Coran nous invite à son tour à dépasser les sacrifices d’animaux et à comprendre l’intention réelle de Dieu. Parlant des sacrifices, il dit:

«Dieu n’est touché ni par leur chair, ni par leur sang, mais il est touché par votre piété…» (Coran XXII; Le Pèlerinage,37)

En dépit de cela, nous voyons les «croyants» accourir par millions vers les lieux de pèlerinage où un nombre incalculable de moutons et autres sont offerts à Dieu qui n’est touché «ni par leur chair, ni par leur sang». Cette coutume est plutôt d’ordre social que spirituel, visant le plus souvent à plaire à une société hypocrite qui fait fi de toute vraie piété dans la vie quotidienne.

Le mariage

Le mariage polygamique chez les Arabes de l’Antiquité était anarchique, tout comme le divorce. Dominé par le caprice des hommes et leurs instincts, le mariage exposait la femme à la plus grande insécurité et à de nombreux dangers: le divorce étant libre, la femme ne recevait aucune indemnité. Le rôle indigne de la femme dans les harems de l’Orient arabe antique dispense de commentaire.

Le Coran vient donc, dans une première étape, restreindre le nombre des épouses et imposer une loi au divorce, en vertu de laquelle l’homme doit dédommager la femme divorcée. Le mariage est limité à quatre épouses légitimes, à condition toutefois d’être équitable envers elles, sinon l’homme doit en épouser une seule. Ici apparaît la pédagogie divine, car la limitation du mariage est en soi une grande évolution pour l’homme arabe de l’époque, évolution par laquelle étaient déjà passé les gens de la Bible. Le Coran dit:

«Si vous craignez d’être injuste envers les orphelins, n’épousez que peu de femmes, deux, trois ou quatre. Mais si vous craignez d’être injustes (envers elles), n’en épousez qu’une seule… et assignez aux femmes (épouses) leurs dots de bon gré.» (Coran IV; Les Femmes,3-4)

Il est à noter que le premier verset commence par attirer l’attention de l’homme vers les orphelins, ouvrant ainsi une voie vers l’altruisme. Ensuite, parlant du mariage, le Coran non seulement le restreint, mais impose aussi à l’homme une dot à donner à chaque épouse. D’une part, ce fait n’encourage pas la polygamie, et d’autre part, il élève le rang de la femme exigeant une dot du mari, non de la femme, tel que cela se pratiquait longtemps même en occident chrétien. Le Coran permet aux femmes de se désister librement de cette dot en faveur du mari:

«Assignez aux femmes leurs dots de bon gré, et s’il leur plaît de vous en remettre une partie, disposez-en commodément à votre aise.» (Coran IV; Les Femmes,4)

Après avoir restreint le mariage, le Coran recommande la monogamie. Reprenant plus loin le même sujet, il présente la monogamie comme le moyen unique et exemplaire d’éviter toute injustice envers les épouses:

«Vous ne pourrez jamais êtres équitables envers vos femmes, même si vous y veillez.» (Coran IV; Les Femmes,129)

Il est clair que Dieu invite l’homme, par ce verset, à la monogamie. Après l’avoir progressivement conduit de l’union déréglée avec la femme, en passant par le mariage conditionné par l’égalité envers quatre épouses, Dieu finit par lui prescrire la monogamie car il ne pourra jamais être équitable envers plusieurs épouses, «même s’il y veillait». Tout croyant sincère, qui cherche à plaire à Dieu, non à satisfaire ses propres désirs, comprendra cette pédagogie divine, s’il a mûri dans la foi.

Ainsi, c’est avec beaucoup de finesse et de délicatesse que le Créateur introduit la monogamie dans les mentalités arabes. Pourtant, la première impression, qui demeure encore prédominante chez beaucoup de Musulmans, est que la polygamie est permise par le Coran. En vérité, celle-ci n’est que tolérée jusqu’à ce que l’homme atteigne une certaine maturité psychologique et spirituelle. Dieu donne ainsi à l’homme, cette créature qu’il sait fragile, le temps suffisant pour réaliser, par l’expérience, l’importance de la monogamie pour la vie spirituelle et temporelle.

En observant la société arabe moderne, nous constatons la réussite du plan pédagogique de Dieu dans la pratique de la monogamie. Les Arabes, en grande majorité, n’ont aujourd’hui qu’une seule épouse et la polygamie est plutôt déconsidérée. Pareillement, le divorce est méprisé par la plupart des familles arabes; il constitue généralement le dernier recours dans des cas graves et sérieux. Grande est la différence entre la société islamique d’aujourd’hui et la société préislamique après le passage du souffle vivifiant du Coran.

L’Évangile, lui aussi, adopte la même attitude pédagogique vis-à-vis du mariage et du divorce: les Pharisiens qui pratiquaient librement le divorce, questionnèrent le Messie à ce propos, pour l’embarrasser:

«Est-il permis de répudier (divorcer) sa femme pour n’importe quel motif? Il répondit: N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme et qu’Il a dit: ainsi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair? Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer. Pourquoi donc, lui disent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner un acte de divorce quand on répudie? C’est, leur dit-il, en raison de votre dureté de coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; mais à l’origine il n’en fut pas ainsi…» (Matthieu 19,3-8)

Il faut souligner l’attitude choquée des Apôtres eux-mêmes en entendant les paroles du Maître et lui dirent:

«Si telle est la condition de l’homme envers la femme, il n’est pas avantageux de se marier. Il leur répondit: Tous ne comprennent pas ce langage, mais ceux-là seulement à qui c’est donné. Il y a, en effet, des eunuques qui sont nés ainsi du sein de leur mère, il y a des eunuques qui le sont devenus par l’action des hommes, et il y a des eunuques qui se sont rendus tels en vue du Royaume des Cieux. Comprenne qui pourra!» (Matthieu 19,10-12)

Deux faits importants ressortent de cette histoire: le premier, c’est Moïse qui a permis de donner une lettre de divorce, pas Dieu. Moïse a autorisé cela comme un pas pédagogique, une concession temporaire en raison de l’immaturité psychologique des hommes de cette époque, concession qu’il fallait dépasser plus tard pour revenir à l’état d’origine voulu par Dieu, comme l’a expliqué Jésus. Mais les Juifs, attachés aux tendances humaines, se sont accrochés à la lettre de la Loi, refusant de s’élever à l’intention divine.
Le deuxième fait à retenir est que le Messie, à partir de son discours sur le mariage et le divorce, est allé plus loin, louant la chasteté de ceux «qui se sont rendus eux-mêmes eunuques pour posséder le Royaume de Dieu». Cette expression n’implique pas une opération chirurgicale ni un célibat perpétuel mais un mariage fidèle empreint de sentiments profonds et spirituels. Il ne s’agit plus d’assouvir les instincts purement sexuels, mais de les maîtriser, jusqu’à la rencontre du compagnon ou de la compagne choisi (e) par Dieu. Ils se font ainsi spirituellement «eunuques», c’est-à-dire chastes, et fidèles dans le mariage unique toute leur vie.

Le Coran, lui aussi, parle de la chasteté disant:

«Que ceux qui ne peuvent trouver un parti vivent dans la continence jusqu’à ce que Dieu les ait enrichis de sa faveur (en envoyant le conjoint ou la conjointe).» (Coran XXIV; La Lumière,33)

Les Arabes du temps de l’anarchie méprisaient la continence et la chasteté avant le mariage. Cette vertu était ignorée, voire méprisée, au point que ceux qui la pratiquaient étaient accusés de manque de virilité. C’est le cas, aujourd’hui encore, dans des pays soi-disant chrétiens.

Les enseignements coraniques ont porté leurs bons fruits dans le coeur de beaucoup d’Arabes. Le Coran est l’instigateur de l’évolution de la société islamique même si certains de ses enseignements sont restés infructueux chez beaucoup de Musulmans qui se sont fermés à l’esprit coranique. De même, l’Évangile n’a pas porté ses fruits dans le coeur de beaucoup de Chrétiens qui méprisent la chasteté et la sainteté du mariage.

L’unité de l’Inspiration

L’Inspiration dans la Bible et le Coran est une. Elle émane d’un même Dieu qui s’est révélé, manifestant Lui-même son existence dans les livres de l’Ancien et du Nouveau Testaments et du Coran. C’est cela que le Coran affirme en disant aux gens de la Bible:

«Notre Dieu et le Vôtre est Un. Et nous lui sommes soumis (Musulmans)…» (Coran XXIX; L’Araignée,46)

D’un seul Dieu émane une seule Inspiration immuable, sans falsification. Qui affirme le contraire est un blasphémateur.

Pour découvrir l’unité de l’Inspiration des versets bibliques et coraniques, il faut dépasser les expressions et les styles littéraires différents pour en saisir le sens spirituel profond, pénétrant ainsi l’Esprit de Dieu. Ayant saisi ce point important, nous pourrons alors être témoins du monothéisme, car il n’est ni logique, ni convenable de témoigner de l’existence d’un seul Dieu sans être témoin de son unique Inspiration.

Les fanatiques cherchent à diviser cette Inspiration, répandant des rumeurs visant à susciter la haine et les troubles. Les principales rumeurs sont les suivantes:

  • Le Coran n’est pas inspiré par Dieu
  • Le Coran abolit la Bible
  • L’Évangile est falsifié
  • L’Évangile se contredit à cause des prétendues différences entre les quatre Évangiles etc.

Ces calomnies n’ont aucun fondement dans le Coran. Beaucoup de savants honnêtes ont dénoncé ces rumeurs, dont feu le Cheikh Muhammad Abdo, ancien primat de la mosquée El-Azhar en Égypte. Celui-ci certifia plus d’une fois l’authenticité du texte biblique.

Pour découvrir l’unité de l’Inspiration, il faut respecter deux principes:

  1. Replacer l’Inspiration dans son contexte historique, géographique et social.
  2. Discuter par «le meilleur» des arguments comme le demande le Coran.

Les meilleures interprétations du Coran sont celles qui confirment la Bible. Telle est la «Voie Droite» (Coran I; La Fatiha,6). En revanche, les interprétations coraniques qui contredisent l’esprit biblique doivent être rejetées, car elles sont en contradiction avec le Coran qui authentifie les Écritures bibliques descendues avant Lui. Ces fausses interprétations sont le chemin tortueux que prennent «les égarés qui encourent la colère de Dieu».

Replacer l’Inspiration dans son contexte

Afin de comprendre une inspiration, qu’elle soit biblique ou coranique, il faut connaître le prophète auquel Dieu a inspiré le message, la raison pour laquelle ce message a été donné, ainsi que son contexte social et historique. En effet, Dieu dit dans le Coran:

«Nous envoyâmes chaque prophète s’exprimer dans la langue de son peuple afin de l’éclairer.» (Coran XIV; Abraham,4)

C’est pourquoi, il faut connaître le peuple, le temps, la langue de tout prophète et la société dans laquelle il fut envoyé ainsi que le contexte historique pour comprendre la portée du message inspiré.

Dans le cas du Coran, l’Inspiration fut donnée dans la péninsule Arabique, pour informer ses habitants de l’existence d’un Dieu unique et de l’inexistence de leurs dieux mythologiques. Le Coran annonce aux Arabes que ce même Dieu s’est fait connaître auparavant aux gens de la Bible et que, par le Coran, Il se présente à eux et leur présente cette Bible en «langue» ou «lecture arabe claire», afin qu’ils suivent le même chemin que leurs prédécesseurs (Juifs et Chrétiens):

«Dieu veut vous expliquer clairement ses volontés et vous guider dans le chemin de ceux qui vous ont précédés…» (Coran IV; Les Femmes,26)

Le chemin de l’Islam est donc celui de la Bible. Aussi, Dieu invite les Arabes à croire non seulement au Coran, mais encore à la Bible. Ici se manifeste l’unité de l’Inspiration:

«Croyez en Dieu, en son apôtre (Muhammad) au Livre qu’Il lui a envoyé (le Coran), et aux Écritures descendues avant lui (la Torah et l’Évangile).» (Coran IV; Les Femmes,136)

Croire en la Bible et au Coran est une condition à la foi monothéiste et à la réalisation de l’unification de l’Inspiration. C’est en croyant à l’authenticité de la Bible que nous découvrons l’interprétation correcte du Coran, puisque celui-ci atteste l’authenticité de la Bible.

Comment certains prétendent-ils donc que la Bible, et particulièrement les Évangiles, sont falsifiés, alors que le Coran lui-même dit explicitement le contraire? En effet, le Coran signale:

«Ceux à qui nous avons donné le Livre (la Bible), le lisent correctement. Ceux-ci y croient, et ceux qui n’y croient pas seront voués à la perdition…» (Coran II; La Vache,121)

Notre croyance en l’unité de l’Inspiration divine et en sa protection par Dieu nous impose une foi dans la Bible et le Coran qui en émane. Les adeptes de la falsification de la Bible contredisent le Coran. En effet, comme nous venons de voir, Dieu dit:

«Ceux qui n’y croient pas seront voués à la perdition.» (Coran II; La Vache,121)

Nous attirons l’attention du lecteur sur le fait que le Coran témoigne en faveur de la lecture «correcte» de l’Évangile, c’est-à-dire «comme il a été inspiré», selon l’interprétation coranique du «Jalalein». Le fait que le prophète arabe Muhammad ait toujours eu recours à «ceux qui lisent les Écritures» (la Bible), lorsqu’il doutait de sa mission, augmente encore notre foi et notre attachement à ces Saintes Écritures. Dieu le guidait Lui-même vers «les gens de la Bible»:

«Si tu es (ô Muhammad) dans le doute sur ce qui t’a été envoyé d’En Haut, interroge ceux qui lisent les Écritures envoyées avant toi. La vérité de la part de Dieu est descendue sur toi: ne sois pas de ceux qui doutent.» (Coran X; Jonas,94)

Nous avons essayé de nous suffire du Coran dans notre recherche de la Vérité, mais celui-ci nous incite à nous référer à l’Évangile disant:

«Dis: Ô gens du Livre (Bible): Vous ne vous appuyez sur rien, tant que vous n’observez pas la Torah et l’Évangile.» (Coran V; La Table,68)

À partir du témoignage du Coran en faveur de la Bible, nous nous sommes fixés pour objectif de manifester l’unité de l’Inspiration dans ces deux Livres inspirés. Nous nous sommes efforcés sans relâche de trouver le point de rencontre entre le Coran et la Bible et, grâce à Dieu, nous y sommes parvenus.

La discussion par le «meilleur» des arguments

Au cours de notre étude, nous sommes parvenus à la conclusion suivante: toute interprétation coranique contraire à la Bible s’oppose à l’esprit du Coran et doit être écartée, puisque le Coran vient confirmer la Bible et non la contredire.

Dans le Coran se trouvent 15 versets qui révèlent que le Coran fut inspiré pour confirmer la Bible. En voici deux exemples:

«Croyez à ce que J’ai révélé confirmant ce que vous avez déjà reçu (Bible).» (Coran II; la Vache,41)
(Voir aussi Coran II; la Vache,89,91,97,101)

«Il a fait descendre sur toi le Livre, en toute vérité, confirmant ce qui était avant lui (Bible), et Il fit descendre la Torah et l’Évangile auparavant comme orientation salutaire pour les hommes…» (Coran III; la Famille d’Imran,3)
(Voir aussi Coran III,81 / IV;47 / V;48 / VI;92 / X;37 / XII;3 / XXXV;31 / XLVI;12,30)

Notre ligne de conduite s’inspire du commandement coranique lumineux: «Discuter par le meilleur» des arguments (Coran XXIX; Araignée,46). Or le «meilleur» des arguments est celui qui démontre que le Coran confirme la Bible et réside dans la découverte de l’unité de l’Inspiration biblico-coranique. Telle est la «Voie Droite» des élus (Coran I; La Fatiha,6), et «l’Anse la plus solide» (Coran II; La Vache,256). Aussi, nous nous sommes efforcés de traiter les sujets avec amour et la plus grande circonspection afin de ne pas tomber dans le piège des controverses par le pire des arguments, comme beaucoup le font. Ceux-ci sont responsables de l’éloignement de beaucoup de personnes du Coran en raison de leurs comportements insensés et fanatiques. Ils défigurent le vrai visage et la pureté de l’Islam et portent la responsabilité du détournement des âmes et de la division des rangs. Ils auront à répondre de leur attitude coupable le Jour du Jugement devant le Trône de Dieu, s’étant lancés dans le chemin tortueux que prennent «les égarés qui encourent la colère de Dieu».

Commentaire

Le Coran répète avec force le commandement biblique adressé aux gens de la Bible, Juifs et Chrétiens, de répandre la connaissance de la Bible et non de l’étouffer:

«Lorsque Dieu contracta l’Alliance avec ceux auxquels le Livre (Bible) a été donné, Il leur commanda: ‘Vous l’expliquerez aux hommes, vous ne le garderez pas caché, mais ils l’ont rejeté derrière le dos; ils l’ont vendu à vil prix. Quel détestable troc!’» (Coran III; la Famille d’Imran,187)

Les chefs des peuples de la Bible négligèrent de répandre sa Lumière divine. Ils gardèrent le message divin hermétiquement fermé, inexpliqué, tant et si bien que le peuple croit aveuglément, sans comprendre les raisons de sa foi, ignorant les prophéties et même l’existence de celles-ci. Le Coran, bien sûr, après la Bible, condamne ces guides responsables traîtres, Juifs et Chrétiens, et révèle leur négligence.

Toutefois, que penser des chefs musulmans et arabes qui exilent la Bible hors de leurs frontières tandis que le Coran, fort heureusement, est accueilli partout? Le Coran exige pourtant, d’eux aussi – et ils sont supposés le savoir – que le Message biblique aussi soit clairement révélé partout et à tous les hommes et répandu dans le monde entier, menaçant ceux qui en étouffent la Lumière des pires châtiments:

«Ceux qui cachent les Signes manifestes et l’orientation salutaire que nous avons révélés aux hommes dans le Livre, ceux-là Dieu les maudit et les maudissent ceux à qui il est donné de maudire.» (Coran II; la Vache,159)

«Ceux qui cachent ce que Dieu a révélé du Livre et qui le troquent à vil prix, ceux-ci n’avaleront dans leurs entrailles que le feu. Dieu ne leur parlera pas le Jour du Jugement, Il ne les purifiera pas. Un châtiment douloureux leur est réservé.» (Coran II; la Vache,174)

Tout autre commentaire est superflu.

Les points de litige

Dans ce chapitre, nous examinerons les points de litige les plus importants, objets de discussions entre les différentes confessions. Celles-ci abordent, sans effort sincère, la recherche de l’unité de l’Inspiration biblico-coranique. Nous regrettons qu’il se trouve des responsables religieux qui se hâtent de parler des vérités révélées sans connaissance de leur part, de manière superficielle et enfantine, dépourvus de toute pudeur et de toute maturité spirituelle.

Les principaux arguments et préjugés auxquels ont recours certains chrétiens fanatiques pour refuser le Coran et son noble Prophète sont les suivants:

  • Le Coran contredit certaines vérités évangéliques.
  • La vie de Muhammad (polygamie et guerres) démontre qu’il n’est pas un prophète.

Nous allons démontrer que le Coran ne s’attaque à aucune des doctrines évangéliques. Un grand nombre de Chrétiens a été mené à croire ces erreurs à cause de la fausse interprétation présentée par des Musulmans de certains textes coraniques.

En partant des principes d’interprétation mentionnés dans le premier chapitre, nous démontrerons dans les pages qui suivent le plein accord et l’unité des Inspirations biblique et coranique. Les Chrétiens n’ont donc aucune raison justifiable de refuser le Coran, comme les Musulmans de mépriser la Bible. Nous présenterons ensuite les grandes lignes de la vie du Prophète Muhammad, l’innocentant de toutes les fausses accusations portées contre lui.

Nous avons mentionné succinctement les raisons qui ont éloigné bon nombre de Chrétiens du Coran. Voici maintenant les points saillants sur lesquels s’appuient certains Musulmans pour s’attaquer au christianisme:

  1. La Divine Trinité, les trois aspects du Seul et Unique Dieu.
  2. Le titre de Fils de Dieu attribué au Messie.
  3. La divinité du Messie.
  4. La crucifixion et la mise à mort du Messie.
  5. La falsification de la Bible (Ancien et Nouveau Testaments).

L’important dans ces points est de savoir ce qu’en dit l’Inspiration divine, car notre discussion s’appuie sur la base solide d’un «Livre lumineux» comme le conseille le Coran. Si nous retrouvons ces points dans les Livres inspirés nous y croirons, sinon nous les rejetterons. Après avoir répondu à chacun de ces points, nous aurons, par ce fait même, réfuté les arguments présentés par certains Chrétiens pour refuser le Coran ainsi que les arguments de certains Musulmans pour rejeter la Bible et ses enseignements.

La Divine Trinité, les trois aspects du Seul et Unique Dieu

Dieu s’est révélé dans la Torah, dans l’Ancien Testament, comme étant l’unique Créateur, point d’autre dieu que Lui. L’Évangile vient confirmer cette vérité en y ajoutant une nuance encore plus profonde. Dieu est unique, mais n’est pas, pour autant, isolé de Lui-même et solitaire. En compagnie de sa Propre Personne, Il se dévoile ainsi Un-en-Trois «Aspects»: Le Père, sa Parole ou le Fils, et son Esprit. En effet, Saint Jean dit au début de son Évangile:

«Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par Lui et sans Lui rien ne fut… Et le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous.» (Jean 1,1-14)

Telles sont les paroles de l’Inspiration évangélique. Elles nous informent que Dieu a une Parole qui est Dieu Lui-même. Dieu et sa Parole sont donc une seule et même essence, de même que l’homme et sa parole sont une seule personne. La Parole qui s’est faite chair est Jésus le Messie, connu par le Coran comme étant la «Parole de Dieu».
Dans l’Évangile, le Messie a recommandé à ses Apôtres de baptiser les croyants au Nom du Père, du Fils (la Parole de Dieu) et du Saint-Esprit:

«Allez donc. De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.» (Matthieu 28,19)

Remarquez que le Messie n’a pas dit de baptiser «aux noms» au pluriel, mais au singulier, «au Nom». Dieu est unique et son Nom se mentionne au singulier, non au pluriel. Tout croyant conclut de ces paroles que Dieu est Père-Fils-Saint Esprit, ou bien en d’autres termes, Dieu-Sa Parole-Son Esprit.

Le Messie, avant de quitter ce monde, voyant ses Apôtres tristes en pensant à cette séparation, leur dit qu’Il leur enverra l’Esprit Consolateur qui Le remplacera comme Compagnon permanent:

«Je prierai le Père et Il vous donnera un autre Consolateur pour qu’Il soit avec vous à jamais: l’Esprit de Vérité (l’Esprit Saint)… Je ne vous laisserai pas orphelin, Je reviendrai vers vous.» (Jean 14,16-18)

Les croyants comprirent par ces paroles que le Consolateur qui devait venir, après l’Ascension de Jésus, était l’Esprit de Dieu, qui est aussi l’Esprit de Jésus: Dieu Lui-même. C’est pourquoi le Messie avait dit: «Je ne vous laisserai pas orphelin, Je reviendrai vers vous», c’est-à-dire sous la forme de son Esprit Consolateur. Il voulait leur faire comprendre que cet Esprit et Lui-même sont un. C’est pourquoi le Messie est reconnu par l’Islam comme «Parole de Dieu» et «l’Esprit de Dieu»:

«Le Messie Jésus fils de Marie est l’Apôtre de Dieu et Sa Parole qu’il déposa en Marie. Il est un Esprit venant de Dieu.» (Coran IV; Les Femmes,171)

Certains croyants pensent que cet Esprit Consolateur promis par le Messie à ses Apôtres n’est autre que le prophète Muhammad. Cette interprétation est en désaccord avec le Coran et l’Évangile. En effet, l’Inspiration évangélique dit que dix jours après son ascension, Jésus envoya l’Esprit Saint sur les Apôtres et «Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint et commencèrent à parler en d’autres langues» (Actes 2,4).

Ce verset et le reste des versets évangéliques et coraniques concernant l’Esprit Saint ne peuvent s’appliquer au prophète Muhammad. En outre, l’Évangile et le Coran révèlent que l’Esprit Saint est venu sur Marie, la Vierge, afin qu’elle soit enceinte du Messie:

«L’ange lui répondit (à Marie): l’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très Haut te prendra sous Son ombre…» (Luc 1,35)

«Le Messie, Jésus fils de Marie, est l’Apôtre de Dieu et sa Parole qu’Il déposa en Marie. Il est un Esprit venant de Dieu.» (Coran IV; Les Femmes,171)

«Nous envoyâmes vers elle (Marie), notre Esprit, qui se présenta à Elle sous la forme d’un homme parfait.» (Coran XIX; Marie,17)

Cet Esprit ne peut être Muhammad qui n’était pas encore né. Cette fausse interprétation, sans fondement scripturaire, ne peut donc être retenue.

Dans l’Ancien Testament, Dieu révéla la Trinité d’une manière qui ne fut comprise qu’avec la Révélation évangélique. Le livre de la Genèse raconte l’apparition de Dieu à Abraham sous la forme de Trois Personnes:

«Yahvé lui apparut au Chêne de Mambré, tandis qu’il était assis à l’entrée de la tente au plus chaud du jour. Ayant levé les yeux, voilà qu’il vit trois Personnes qui se tenaient debout près de lui; dès qu’il les vit, il courut à l’entrée de la tente à leur rencontre et se prosterna à terre. Il dit: Monseigneur, je t’en prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, veuille ne pas passer près de ton serviteur sans t’arrêter. Qu’on apporte un peu d’eau et vous vous laverez les pieds et vous vous étendrez sous l’arbre…» (Genèse 18,1-5)

Le fait étrange dans cette histoire biblique est qu’Abraham parle à ces trois «Personnes», tantôt au singulier, tantôt au pluriel et paraît confus devant cette vision Trinitaire de Dieu. Beaucoup de Chrétiens ont confondu, à l’aube du christianisme, entre «Trinité» (un seul Dieu en trois «Personnes») et le trithéisme (trois dieux).

Dieu nous invite, dans l’Inspiration évangélique, à discerner sa Parole et son Esprit dans son Essence divine. L’Être divin est Dieu ou le Père, la Parole qui émane (ou naît) de Lui et en Lui – spirituellement bien sûr – est le Fils, et la Mentalité de Dieu – ou son état d’Esprit – est l’Esprit Saint. Cette Parole et cet Esprit sont la Parole et l’Esprit de Dieu non la parole et l’esprit d’autres dieux. C’est cela la Trinité, un seul Dieu en trois «Personnes», ces Personnes pouvant être distinguées mais non séparées.

Certaines gens se demandent pourquoi tous ces discernements et ces paroles compliquées? Nous leur répondons: «C’est Dieu qui prit l’initiative de Se faire connaître, de nous informer de ce qu’Il juge utile à propos de son Être divin. Notre devoir est de nous efforcer de comprendre pour reconnaître enfin, que ce n’est pas si compliqué qu’on le pense».

Quant au trithéisme, c’est une doctrine qui diffère totalement de la Trinité, puisqu’elle enseigne l’existence de trois dieux en trois essences divines différentes, chaque dieu ayant sa propre essence: tel que le dieu du bien, le dieu du mal et le dieu du châtiment, les trois dieux étant éternels, et séparés l’un de l’autre. Ceci est, bien entendu, une hérésie condamnée par les Apôtres, par les dirigeants chrétiens des premiers siècles et par le Coran. Les Mormons ainsi que certaines sectes hindoues croient au trithéisme.

Certains Juifs mal intentionnés ont combattu le christianisme dès le départ en divisant les rangs par des hérésies dont celle du trithéisme. D’autres ont même prétendu que Marie, la mère du Messie, était une des trois divinités. Ce trithéisme, amalgame de christianisme corrompu et de paganisme, s’est répandu durant les premiers siècles de notre ère. C’est pourquoi le Coran condamne cette apostasie en disant:

«Infidèle est celui qui dit: Dieu est un troisième de trois. Il n’y a point d’autre dieu que le Dieu unique.» (Coran V; La Table,73)

(Interprétation du «Jalalein»: «Dieu est l’un de ces trois, les deux autres sont Jésus et sa mère. Une partie des Chrétiens pense cela.»)

Constatez qu’une partie seulement des Chrétiens est visée par le Coran. Le Coran explique encore que les trois dieux adorés par cette secte chrétienne sont Dieu, Jésus et Marie:

«Dieu dit: Ô Jésus fils de Marie, as-tu jamais dit aux hommes: Prenez pour dieux moi et ma mère plutôt que le Dieu unique? Loué sois-Tu, je n’ai pas à dire ce qui n’est pas vrai.» (Coran V; La Table,116)

«Ô gens du Livre (la Bible); ne dépassez pas les limites dans votre religion, ne dites de Dieu que ce qui est vrai. Le Messie, Jésus fils de Marie, est l’Apôtre de Dieu et sa Parole qu’il déposa en Marie et un Esprit venant de Lui. Croyez donc en Dieu et en ses envoyés. Ne dites pas qu’il y a trois (Dieu, Jésus et Marie; ‘Jalalein’). Cessez (de dire cela). Ceci vous sera plus avantageux, car Dieu est unique. Loué soit-il.» (Coran IV; Les Femmes,171)

Aujourd’hui, aucune confession chrétienne ne croit que Marie est une déesse ni que «Dieu est troisième de trois». Ces paroles sont hérétiques. L’Évangile n’a jamais dit cela, car il n’y a qu’un seul Dieu dont l’essence est Dieu, sa Parole et son Esprit. Ceci ne signifie pas trois dieux, mais un seul Dieu en trois «Personnes». Tous ceux qui parviennent à discerner entre Trinité et trithéisme démontrent qu’ils ont atteint une grande maturité de réflexion. Car tout Chrétien est d’accord avec le Coran pour dire:

«Infidèle est celui qui dit: Dieu est le troisième de trois. Il n’y a point de Dieu si ce n’est le Dieu unique.» (Coran V; La Table,73)

Nul Chrétien digne de ce nom ne peut dire de telles paroles hérétiques. Au contraire, il doit réprimer ce genre de pensées, Dieu n’étant ni «troisième», ni «deuxième», ni «premier de trois»: Dieu est un, il n’y a d’autre Dieu que Lui, loué soit-Il! Nous sommes tous avec le Coran pour rejeter le trithéisme. Si le Coran avait l’intention de nier la Trinité, il aurait dit: «Infidèles sont tous ceux qui disent: Dieu est un en trois». Que les Chrétiens, aujourd’hui, sachent donc que le Coran ne les accuse pas de blasphème en raison de leur foi, ni les vise dans les versets précités. Que les Musulmans sachent aussi cela du Coran et de leurs frères chrétiens. Pourquoi donc cette répulsion mutuelle quand il y a accord parmi les Saintes Écritures?

Voici un éclaircissement simple sur la Trinité: l’homme et sa parole sont une même essence, comme le sont l’homme et son esprit. Donc l’homme, sa parole et son esprit sont une même essence. De façon similaire Dieu, sa Parole et son Esprit sont Un. L’homme qui donne sa parole, se donne lui-même tout entier: sa parole, son âme et son esprit. En additionnant l’homme à sa parole et à son esprit, on n’obtient pas trois hommes mais un seul homme dans ses trois aspects. L’homme est donc, lui aussi, une trinité et une image réduite de la Trinité Divine. Rien d’étonnant à cela puisque Dieu créa l’homme à son Image.

Il existe dans l’homme un mouvement spirituel vital entre lui et lui-même. Il se consulte, il examine son esprit et s’interroge en raisonnant. Il est en accord avec ses actions ou les rejette; l’homme n’est pas isolé de sa pensée, à moins d’être en conflit avec lui-même, atteint de maladies psychologiques qui cloisonnent sa personnalité, laissant paraître les symptômes du déséquilibre. L’homme est une trinité. Ce mouvement spirituel signalé dans l’homme est parfaitement harmonieux en Dieu.

Un autre exemple de la Divine Trinité: Le Soleil, sa Lumière et sa Chaleur sont trois aspects d’une même entité. Le Soleil représente Dieu le Père, sa Lumière représente son Verbe vivant et vivifiant envoyé comme lumière au monde et sa Chaleur représente l’Esprit Saint vivant ressenti en nous. Ceux qui ne profitent pas du Soleil et de la Vie sont ceux qui ferment volontairement les persiennes de leurs demeures.

L’Inspiration évangélique nous a appris que le Créateur est Un mais non séparé de sa Personnalité. Ouvert à Lui-même, Il est en compagnie de sa propre Personne, parfaitement en paix avec Lui-même, pleinement conscient de son Être. Dieu s’aime sachant qu’Il est la Beauté sans tare. Tous ceux qui méditent sur Dieu avec pureté de coeur ressentent l’harmonie infinie de l’Être divin et découvrent le triple mouvement de son Essence unique infiniment aimable.

Dieu, la Pensée qu’Il a de Lui-même et l’Amour de son Être parfait sont appelés dans l’Évangile: Le Père (Dieu), le Fils (sa Parole ou sa Pensée exprimée en Lui-même) et son Esprit (l’ambiance d’amour dans laquelle Dieu baigne)

Le Coran nous invite à discerner entre Trinité et trithéisme. Ceux qui répondent à cet appel avec dépouillement franchissent un pas spirituel et psychologique géant qui les rend aptes à s’unir éternellement à Dieu, prenant part à son Amour et à sa Vie sans fin.

Le Messie et son titre de Fils de Dieu

Beaucoup sont choqués par le titre de «Fils de Dieu» attribué à Jésus car, disent-ils, Dieu n’a pas d’enfants comme les hommes. Or, la qualité de Fils de Dieu liée au Messie signifie que Celui-ci n’a pas de père humain. À la question: «Qui est la mère du Messie?», la réponse est: «Marie». Et «Qui est son père?», la Bible et le Coran sont d’accord pour reconnaître qu’aucun homme n’ayant connu Marie, nul n’a le droit de prétendre à la paternité physique de Jésus. L’Évangile et le Coran sont d’accord pour reconnaître ce fait. Telle est l’intention de l’Évangile en donnant au Messie le qualificatif de Fils de Dieu, Joseph étant son père adoptif.
Cette vérité est confirmée par l’Ancien Testament et par plusieurs prophéties. Au Xe siècle avant notre ère, Dieu envoya le prophète Nathan vers le roi David pour lui annoncer la naissance du Messie de sa descendance. Dieu dit à son propos:

«Je serai pour Lui un Père et Il sera pour Moi un Fils.» (2 Samuel 7,14)

Au VIIIe siècle av.J.-C. le prophète Isaïe annonça:

«Voici la jeune fille (vierge) est enceinte et elle va enfanter un fils.» (Isaïe 7,14)

Ces prophéties ne furent comprises qu’avec la naissance du Messie, Jésus, de la jeune vierge Marie. L’Évangile rapporte que l’Ange Gabriel annonça à Marie qu’elle donnera naissance à un garçon. Elle s’en étonna et lui demanda:

«‘Comment cela sera-t-il, je ne connais point d’homme?’ L’Ange lui répondit: ‘L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre; c’est pourquoi l’Être saint qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.’» (Luc 1,34-35)

Il faut scruter la parole de l’Ange qui révèle la raison pour laquelle le Messie est appelé «Fils de Dieu», expliquant que «l’Esprit Saint» viendra sur Marie, «c’est pourquoi il sera appelé Fils de Dieu», n’étant fils d’aucun homme.

L’Évangile de Matthieu nous apprend encore que l’Ange apparut ensuite à Joseph pour lui certifier la virginité de Marie, car il en doutait. L’Ange lui dit:

«Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie ta femme: car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit-Saint; elle enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus… Or tout ceci advint pour que s’accomplît cet oracle prophétique du Seigneur (à Isaïe): Voici que la vierge concevra et enfantera un fils.» (Matthieu 1,20-23)

Dieu inspira aussi ce fait dans le Coran, attestant la naissance miraculeuse du Messie de la vierge Marie par une action divine, non humaine. Marie répondit à l’Ange:

«Comment aurai-je un fils? Nul homme ne s’est approché de moi et je ne suis point une dissolue. Il (l’Ange) répondit: il en sera ainsi: ton Seigneur a dit: Ceci est facile pour moi. Il sera notre Signe devant les hommes et la preuve de notre miséricorde. L’arrêt est fixé. Elle devint enceinte de l’Enfant et se retira dans un endroit éloigné.» (Coran XIX; Marie,20-22)

Ainsi le Coran certifia aux Arabes que la mère du Messie est vierge, car elle mit au monde un garçon sans intervention humaine, mais sur initiative et intervention divines. Ce cas unique dans l’histoire humaine a valu au Messie, et à Lui seul, le titre de «Fils de Dieu»; car tout autre homme a un père et une mère. À la différence d’Adam, Jésus avait une mère, alors que lui fut créé, dit la Bible, de la boue (ou de la poussière). Adam n’a ni père, ni mère.

Comment comprendre ce que le Coran révèle dans la sourate suivante à propos de l’Unité de Dieu:

«Dis: Dieu est Un. C’est le Dieu Éternel, Il n’a point enfanté et n’a point été enfanté. Il n’a point d’égal.» (Coran CXII; Le Culte Pur,1-4)

Notre réponse: Ces paroles sont adressées aux Païens de La Mecque à propos des dieux mythologiques, non aux Chrétiens à propos du Messie. En effet, ces Païens croyaient que leurs dieux mangeaient, se mariaient et engendraient des enfants. Le Coran vient leur dire que Dieu n’est pas comme leurs idoles, mais qu’Il est éternel, non engendré ni engendrant un autre dieu à l’aide d’une compagne déesse, comme lui, qui partage sa divinité comme c’est le cas dans la mythologie.

Le Coran lui-même nous incite à expliquer ces versets comme nous l’avons fait: Dieu n’a pas de concubines avec lesquelles il couche pour avoir des enfants comme c’était le cas des dieux de La Mecque:

«Le Créateur du ciel et de la terre, comment aurait-il un enfant, Lui qui n’a point de compagne, qui créa tout et connaît tout!» (Coran VI; Le Bétail,101)

Ce verset coranique ne vise pas Jésus mais ceux qui:

«ont désigné des associés à Dieu: les djinns, alors que c’est Lui (Dieu) qui les a créés! Et ils Lui ont taillé des fils et des filles (mythologiques), sans savoir (qu’ils sont dans l’erreur)! Loué soit-Il! Il est plus haut que ce qu’ils décrivent!» (Coran VI; Le Bétail,100)

C’est dans ce même sens qu’il faut aussi interpréter les versets suivants:

«Ils ont dit: ‘Le Miséricordieux S’est attribué un Fils (en s’alliant à une compagne)’. Vous avancez là une chose abominable…» (Coran XIX; Marie,88)

Pour cette raison, Muhammad dit encore dans le Coran:

«Si le Miséricordieux avait vraiment un enfant, je serais le premier à l’adorer.» (Coran XLIII; Le Décor,81)

L’intention divine évidente dans ce verset vise les enfants de ces «djinns» (esprits et dieux mythologiques arabes), non le Messie né de la Parole de ce Dieu unique dont Muhammad fut «le premier adorateur» ayant été «le premier Musulman» de la péninsule Arabique comme l’explique le Coran.

Il était difficile aux Arabes des temps préislamiques de comprendre les vérités évangéliques spirituelles. Ils étaient noyés dans les plaisirs sensuels et croyaient que leurs dieux se mariaient et avaient des concubines comme eux-mêmes ainsi que «des fils et filles» comme le révèle le chapitre «Le Bétail». Le Coran vient leur expliquer, dans leur langue et leur mentalité, en se mettant à leur niveau, l’existence d’un Dieu unique qui a créé toutes choses. Ce Dieu n’a nul besoin de concubine pour enfanter un fils par acte sexuel, car sa puissance spirituelle est telle que, par une parole, Il crée ce qu’Il veut.

Les Arabes n’étaient pas préparés à comprendre et à accepter une création faite par ordre divin. Dieu vint présenter ce fait à travers le Coran, leur expliquant la différence entre le comportement de leurs dieux mythologiques et celui de l’unique vrai Dieu Créateur:

«Dieu n’a pas à avoir d’enfant (par rapport physique comme les dieux de La Mecque) Loué soit-Il! Quand Il décide d’une chose, Il dit: Sois et elle est.» (Coran XIX; Marie,35)

Le Coran dit encore dans la Sourate «Les Groupes»:

«Si Dieu avait voulu avoir un fils, Il aurait choisi qui Il aurait voulu au sein de ce qu’Il a créé.» (Coran XXXIX; Les Groupes,4)

Or, le Coran révèle, en effet, que Dieu choisit Marie dans le but d’avoir un fils:

«Les anges dirent: Ô Marie! Dieu t’a choisie en vérité; Il t’a purifiée, Il t’a choisie entre toutes les femmes de l’univers.» (Coran III; La Famille d’Imran,42)

L’Ange dit à Marie: «… Je ne suis que l’envoyé de ton Seigneur pour te donner un garçon pur. Elle dit: Comment aurais-je un garçon quand nul homme ne m’a touchée…? Il dit: Ton Seigneur a dit: Cela m’est facile! Nous ferons de Lui un Signe pour les hommes et une miséricorde venue de Nous. Et cela fut conclu. Elle devint enceinte de l’enfant.» (Coran XIX; Marie,19-22)

C’est exactement ce qui arriva avec le Messie. Le Coran déclare, en effet, comme nous avons vu, que Dieu a choisi la Vierge Marie afin de créer, dans son sein, et par Sa Parole divine, son Messie béni. C’est là donc, dans le sein de Marie, que Dieu dit au Messie: «Sois!» et Il fut. Sur le champ, la Vierge choisie fut enceinte de la Parole de Dieu, comme le révèle la Sourate «La Famille d’Imran»:

«Les anges dirent à Marie: Dieu t’annonce une Parole de Lui; son nom est le Messie.» (Coran III; La Famille d’Imran,45)

Le Coran vient ainsi confirmer la révélation évangélique à propos du Messie:

«… et la Parole devint chair et habita au milieu de nous, et nous vîmes sa gloire, une gloire d’un Fils unique venant du Père, plein de grâce et de vérité.» (Jean 1,14)

Rapportons enfin ce dernier verset coranique:

«Les Juifs ont dit: ‘Uzaïr (Esdras) est Fils de Dieu’. Les Chrétiens ont dit: ‘Le Messie est Fils de Dieu’. Telle est la parole qui sort de leur bouche; ils répètent ce que les incrédules disaient auparavant. Que Dieu les anéantisse! Ils sont tellement stupides.» (Coran IX; le Repentir,30)

Nous devons comprendre ce verset en tenant compte du fait que le Coran vient confirmer la Bible et non point l’infirmer. Agir autrement serait se laisser dévier vers le pire des arguments et non pas s’orienter vers le meilleur des arguments qui est «la Voie Droite» prescrite par le Coran. Dans cette Voie lumineuse, nous comprenons ce verset de la manière suivante. Ils disent: «Le Messie est le Fils de Dieu, mais cette parole sort uniquement de leurs bouches», elle n’est pas enracinée dans leur coeur et n’entraîne aucune conséquence spirituelle positive dans leur comportement quotidien. Ils continuent de vivre comme des Païens. Si cette parole jaillissait du fond du coeur, elle aurait changé leur vie. Or, ils agissent en tout comme ces Païens polythéistes. Ils «répètent» en employant hélas le nom du Messie, ce que les incrédules disaient avant eux à propos de leurs divinités qui enfantaient des fils et des filles. Ces «stupides» ressemblent ainsi en tout aux Païens et subiront la même condamnation. Aujourd’hui, encore, nous ne pouvons que constater la décadence morale de la grande majorité des dits Chrétiens qui disent «de leurs bouches le Messie est Fils de Dieu», mais agissent eux-mêmes en fils du diable. Le Christ avait bien raison de dire:

«Hypocrites! Isaïe a bien prophétisé de vous, quand il a dit: Ce peuple m’honore des lèvres mais leur coeur est loin de Moi. Vain est le culte qu’ils me rendent.» (Matthieu 15,7-9)

Le Coran ne fait que rapporter dans son langage ces paroles du Messie adressées aux faux croyants.

L’intention de l’Inspiration divine, en donnant au Messie le titre de Fils de Dieu, est donc claire: elle signifie qu’Il n’a pas de père humain. Tel est le véritable sens spirituel confirmé par la Bible et le Coran. Celui qui veut discuter de manière fanatique divise les rangs des croyants et en porte l’entière responsabilité devant le Trône de Dieu. Quant à nous, engagés dans «La Voie Droite», nous avons démontré, grâce aux Écritures, la véritable intention divine et l’unité de l’Inspiration biblico-coranique, employant ainsi «le meilleur» des arguments qui unit les rangs des croyants.

La divinité du Messie

Nul n’imaginait que Dieu puisse s’abaisser au point de prendre la nature humaine pour apparaître dans ce monde et parler à l’homme qu’Il a créé, en homme comme lui. L’être humain, en proie à l’orgueil, refuse souvent de croire que la Majesté divine s’abaisse au niveau de l’être créé.

Que dit l’Inspiration biblico-coranique à propos de l’incarnation divine?

L’Ancien Testament prépare les croyants à cette vérité en deux étapes, graduellement. Dans la première étape, la Torah révèle la vérité sur l’existence du Dieu Unique. Dans la deuxième étape, Dieu parla aux Prophètes du Messie qu’Il allait envoyer, Le présentant sous des traits surnaturels exceptionnels.

Dans la première étape

Les hommes d’avant la Bible adoraient avec crainte et appréhension des dieux mythologiques dictateurs. La Bible vient présenter un Dieu unique, tendre, miséricordieux, pardonnant les péchés de ceux qui se repentent (Exode 34,5-7). Il est apparu parlant à Abraham, à Moïse et aux Prophètes, alors que les hommes adorant les idoles tremblaient de peur devant leurs dieux et s’anéantissaient devant eux pour manifester leur soumission. Dans la Bible, au contraire, Dieu apprit aux hommes à L’aimer comme un père qui veille sur ses enfants; de même qu’Il leur apprit à ne Le craindre que s’ils sont injustes:

«Yahvé, Yahvé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce à des milliers, tolère faute, transgression et péché mais ne laisse rien impuni…» (Exode 34,5-7)

Le Coran, à son tour, confirme cette vérité, révélant que:

«Dieu est bon et miséricordieux.» (Coran I; Fatiha,1)

Dans la deuxième étape

Dieu promit, dans la Bible, d’envoyer le Messie comme Signe de Sa miséricorde, pour arracher l’homme à l’enfer de l’ignorance, du fanatisme, de l’égoïsme et de l’orgueil. Il annonça à ses prophètes la venue d’un Messie humble, mais dans cette humilité réside sa grandeur. Dieu a attribué au Messie des noms symboliques révélant sa vraie nature divine et sa personnalité humaine exceptionnelle. Isaïe (VIIIe siècle av.J.-C.) dit à son propos:

«Le Seigneur Lui-même vous donnera un Signe: Voici, la jeune fille (vierge) est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera le nom Emmanuel.» (Isaïe 7,14)

Le nom «Emmanuel» signifie «Dieu avec nous» (Matthieu 1,23). Ainsi, avec le Messie, c’est Dieu Lui-même qui est avec nous. Isaïe attribue aussi à cet enfant d’autres noms exceptionnels:

«…Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on le nomme: Conseiller Merveilleux, Dieu Fort, Père Éternel, Prince de la paix.» (Isaïe 9,5)

Dieu n’a jamais donné les noms de «Dieu Fort» et «Père Éternel» à un autre prophète. Nul homme raisonnable n’oserait les porter. Au contraire, nous trouvons dans le monde arabe des noms comme: Abdallâh, qui signifie «Esclave de Dieu», Abdul-Massih, «Esclave du Messie», Abdul-Nabi, «Esclave du Prophète». Par les noms divins donnés au Messie, Dieu révèle à travers l’Ancien Testament, sa propre venue dans la personne du Messie.

La nécessité de l’incarnation de Dieu apparaît dans le cri déchirant qu’Isaïe Lui adresse, L’invitant à venir Lui-même sur la Terre:

«Ah, si Tu déchirais les Cieux, et si Tu descendais!» (Isaïe 63,19)

D’autres prophéties, notamment celles du Prophète Michée (VIIIe siècle av.J.-C.), annoncent la naissance du Messie à Bethléem. Michée prédit aussi que ses origines sont éternelles:

«Et toi (Bethléem) Ephrata, le moindre des clans de Juda, c’est de toi que naîtra Celui qui doit régner sur Israël, ses origines remontent au temps jadis, au jour d’Éternité.» (Michée 5,1)

Comment le Messie, né 750 ans après Michée, a-t-il des origines éternelles? Cette prophétie ne fut comprise qu’avec son accomplissement. En effet, dans une vive diatribe entre Jésus et les Juifs, Il déclara:

«En vérité, en vérité, je vous le dis avant qu’Abraham fût, Je Suis.» (Jean 8,58)

Nous savons qu’Abraham précéda le Messie sur notre terre de deux mille ans. Comment donc Celui-ci peut-Il affirmer exister avant Abraham, si ce n’est, comme dit Michée, que ses origines sont éternelles? Cette éternité apparaît également lorsque Jésus priait ouvertement devant ses Apôtres, disant à son Père:

«Je T’ai glorifié sur la terre… Et maintenant, Père, glorifie-moi de la gloire que j’avais auprès de Toi avant que fût le monde.» (Jean 17,4-5)

Le Messie s’adresse à son Père à haute voix afin d’enseigner dans quel esprit il faut recourir à Dieu: avec tendresse et délicatesse. Il révèle également son essence divine, Lui qui existait auprès de Dieu «avant que fût le monde». Dans l’Inspiration évangélique, plusieurs versets mentionnent l’éternité de l’Esprit du Messie, non de son corps humain, bien sûr, qui, comme toute chair, fut créé dans le monde.

Certains s’étonnent de l’incarnation divine et s’interrogent avec une mentalité totalement matérialiste: «Dieu s’étant incarné dans le Messie sur la terre, comment pouvait-il de ce fait, diriger le monde et les étoiles depuis le ciel!» Ceci est une vision naïve, puérile et restreinte de la Toute-Puissance de Dieu. Dieu n’a pas besoin de quitter le ciel pour apparaître sur terre.

À notre époque, ce fait est plus compréhensible que par le passé. La psychologie a, en effet, découvert les puissances inconnues et insoupçonnées de l’esprit humain. Un homme spirituel peut se déplacer avec son esprit et apparaître à des milliers de kilomètres de son corps. De même, certaines personnes peuvent contrôler, à distance, la pensée d’autrui, voire orienter des individus et des collectivités à distance. Si telle est la puissance de l’esprit humain créé, qui n’a pas encore découvert toutes ses facultés, que pouvons-nous dire de l’Esprit Créateur dont nous ne réalisons pas encore l’étendue infinie de sa Puissance? Dieu peut, en effet, s’incarner sur terre sans, pour autant, quitter le ciel.

Toutefois, ce qui nous intéresse dans l’Inspiration n’est pas ce qu’en disent les hommes, mais ce que Dieu révéla Lui-même à ses Prophètes. Nous croyons au plan de Dieu révélé par Dieu, même quand cela est un scandale pour ceux qui ont une foi matérialiste et un esprit obtus, les empêchant de comprendre les desseins divins.

Que dit le Coran à propos du Messie? Qu’il est la Parole de Dieu et son Esprit:

«Les Anges dirent à Marie: Dieu t’annonce une Parole de Lui; son nom est le Messie, Jésus fils de Marie.» (Coran III; Famille d’Imran,45)

Remarquez que le nom de cette Parole divine est «Jésus le Messie», ce qui revient à dire que le Messie est la Parole de Dieu. Or la Parole de Dieu est continuellement avec Lui, étant de son essence divine, comme cela est révélé par l’Évangile de St Jean:

«Au commencement était la Parole et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu… et la Parole s’est faite chair.» (Jean 1,1-14)

Le Coran nous révèle que le Messie est aussi l’Esprit de Dieu:

«Le Messie, Jésus fils de Marie, est l’Apôtre de Dieu et sa Parole déposée en Marie: Il est un Esprit venant de Dieu.» (Coran IV; Les Femmes,171)

Comme nous ne pouvons séparer la parole de la personne, de même nous ne pouvons en séparer l’esprit. La Parole de Dieu est Dieu Lui-même, l’Esprit de Dieu est aussi Dieu, c’est la Trinité divine rapportée par l’Inspiration évangélique.

Certains discutent de ces sujets en ayant recours à des arguments futiles, disant par exemple, qu’il se trouve des chefs religieux portant le titre de «Esprit de Dieu» (Ruh Allah) sans avoir, pour autant, l’essence divine. La réponse est que ce sont les traditions humaines qui ont attribué aux hommes de tels titres, l’Inspiration divine n’y est pour rien. Les Livres célestes n’ont jamais dit d’un prophète, quelle que soit sa grandeur, qu’il était la Parole de Dieu ou l’Esprit de Dieu. Ici apparaît le déviationnisme des traditions humaines que nous dénonçons.
Dieu a employé les meilleurs moyens pour révéler graduellement aux Arabes la vérité de la nature du Messie, usant – selon son habitude – d’une sage pédagogie. Ceux qui désirent approfondir les vérités inspirées, doivent avoir recours à la Bible. Ils doivent la lire, s’armant de l’Esprit de Dieu, afin de ne pas l’interpréter avec un esprit purement humain ou philosophique qui obnubile les vérités spirituelles. L’important n’est pas la simple lecture des Livres inspirés mais l’esprit avec lequel les Livres célestes sont lus.

Si le Coran ne nie pas la divinité du Messie, comment pouvons-nous interpréter le verset suivant?:

«Ils ont blasphémé ceux qui disent: Dieu c’est le Messie, fils de Marie. Le Messie n’a-t-il pas dit Lui-même: Ô enfants d’Israël, adorez Dieu qui est mon Seigneur et le vôtre! Quiconque associe à Dieu d’autres dieux, Dieu lui interdira l’entrée du paradis et sa demeure sera le feu. Il n’y a pas de défenseurs pour ceux qui commettent l’injustice.» (Coran V; La Table,72)

Le Coran vise, ici, une certaine catégorie de Chrétiens considérés comme infidèles à cause de leurs injustices. Remarquez que le verset ne dit pas: «Tous ceux qui disent que Dieu c’est le Messie blasphèment», mais «ils ont blasphémé ceux qui disent: Dieu, c’est le Messie», à savoir, les Chrétiens connus comme ceux qui disent «Dieu, c’est le Messie». La phrase doit être comprise ainsi: Les Chrétiens ont blasphémé (ou blasphèment).

Mais pourquoi ont-ils blasphémé? Est-ce pour avoir dit que Dieu est le Messie? Si telle était l’Intention divine, alors le verset aurait été inspiré sous une forme incontestable, dissipant tout malentendu, comme: «Tous ceux qui disent que Dieu est le Messie blasphèment», ou encore, «quiconque dit que le Messie est Dieu blasphème».

Mais le Coran ne considère pas tous les Chrétiens comme blasphémateurs. Bien au contraire, il loue les vertus de beaucoup de Chrétiens, sachant que ceux-ci disent: «Dieu, c’est le Messie». Dieu inspira encore à Muhammad les versets suivants:

«Tu trouveras que ceux qui aiment le plus les croyants (au Coran, les Musulmans) sont ceux qui disent: Nous sommes chrétiens: C’est parce qu’ils ont des prêtres et des moines exempts de tout orgueil.» (Coran V; La Table,82)

À noter que ces prêtres et moines croient que Dieu est le Messie pourtant le Coran les loue:

«Ceux qui ont cru, ceux qui suivent la religion juive, les Chrétiens, les Sabéens et quiconque aura cru en Dieu et au jour dernier, et qui aura pratiqué le bien, tous ceux-là recevront une récompense de leur Seigneur; ils n’ont rien à craindre et ne seront point affligés.» (Coran II; La Vache,62)

«Ceux à qui Nous avons donné le Livre (La Bible) avant Lui (le Coran), eux y croient et quand on Le leur lit, ils disent: ‘Nous y croyons, c’est la vérité (qui vient) de notre Dieu. Nous étions musulmans (soumis à Dieu) avant Lui!’ Ceux-ci recevront une double récompense car ils souffrent avec patience et repoussent le mal avec le bien et font des largesses des biens que Nous leur avons accordés. Quand ils entendent un discours frivole, ils s’en éloignent.» (Coran XXVIII; Le Récit,52-55)

Nous en déduisons que le Coran ne condamne pas globalement tous ceux qui disent «Dieu, c’est le Messie» pour avoir dit ces paroles. Autrement, Dieu aurait condamné, en bloc, tous les Chrétiens. L’intention réelle de Dieu dans ces versets est de condamner une catégorie de chrétiens qui, par leurs mauvaises oeuvres, ont blasphémé et sont devenus infidèles. D’autres versets coraniques, où Dieu loue les Chrétiens fidèles en raison de leurs bonnes actions, appuient cette interprétation. Il les tranquillise en disant:

«Ils n’ont rien à craindre et ne seront point affligés. Ils ont parmi eux des prêtres et des moines exempts de tout orgueil.» (Coran II; La Vache,62 / Coran V; La Table,82)

Le Coran distingue entre deux catégories de Chrétiens: celle qui suit le droit chemin et celle qui s’égare. Cette dernière est accusée, avec raison, par le Coran, d’être constituée de blasphémateurs.

Le Coran dit:

«Tous ne sont pas semblables. Il existe, parmi les gens du Livre, une communauté droite dont les membres récitent, durant la nuit, les Versets de Dieu. Ils se prosternent, ils croient en Dieu et au Jour Dernier, ils ordonnent ce qui est convenable, ils interdisent ce qui est blâmable; ils s’empressent de faire le bien: voilà ceux qui sont au nombre des justes. Quelque bien qu’ils accomplissent, il ne leur sera pas dénié, car Dieu connaît ceux qui Le craignent.» (Coran III; Famille d’Imran,113-115)

«Une partie de ceux qui ont reçu les Écritures désireraient vous égarer; mais ils n’égarent qu’eux-mêmes, et ils ne le sentent pas.» (Coran III; Famille d’Imran,69)

«Parmi ceux qui ont reçu les Écritures, il y en a à qui tu peux confier la somme d’un talent et qui te le rendront intact; il y en a d’autres qui ne te restitueront pas le dépôt d’un dinar, si tu ne les y contrains.» (Coran III; Famille d’Imran,75)

La distinction faite par le Coran entre les deux catégories des gens du Livre ressort clairement de ces versets. La catégorie des égarés est dénoncée par le Coran, non en raison de sa croyance à la divinité du Messie, mais à cause de ses mauvaises actions, notamment le vol des biens d’autrui. Car le Coran loue d’une part des prêtres et des moines, alors qu’il en fustige d’autres:

«Ô vous qui croyez, un grand nombre de docteurs et de moines mangent l’argent des gens injustement.» (Coran IX; Le Repentir,34)

Or «manger l’argent des gens» équivaut, d’après l’Inspiration évangélique, à de l’idolâtrie. De même, toute mauvaise action est considérée par l’Évangile comme idolâtrie. Et Jésus, le Messie a dit:

«Nul ne peut servir deux maîtres, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent.» (Matthieu 6,24)

Ainsi Saint Paul dit:

«Sachez-le bien, ni le fornicateur ni l’impudique, ni le cupide – qui est un idolâtre – n’ont droit à l’héritage dans le Royaume du Messie et de Dieu.» (Ephésiens 5,5)

En dépit de cela, beaucoup de Chrétiens prétendent appartenir au Messie, alors qu’ils ne sont, en vérité, que des idolâtres, ayant associé à l’adoration de Dieu l’adoration de l’argent et des plaisirs.

Il n’est donc pas étrange que le Coran, après l’Évangile, dénonce la catégorie impie des Chrétiens qui disent que Dieu est le Messie. Ces Chrétiens sont donc accusés d’idolâtrie à cause de leur amour pour l’argent et le plaisir, et non pas parce qu’ils disent que Dieu est le Messie. Telle est notre interprétation.

Oui, nous aussi, avec le Coran, nous affirmons: «Ils ont blasphémé ceux qui disent: Dieu, c’est le Messie». Pourtant, nous comptons parmi ceux qui disent que Dieu c’est le Messie. Nous l’affirmons sans inquiétude, confiants de «n’avoir rien à craindre et de ne pas être affligés» (Coran II; La Vache,62), sachant que nos bonnes actions nous classeront parmi les bénis, non parmi les blasphémateurs.

Toutefois – et pour être encore plus clairs – nous affirmons: «Ils ont blasphémé ceux qui disent que Muhammad est Prophète de Dieu». Pourtant nous croyons que Muhammad est un digne Prophète de Dieu. Et nous espérons ne pas être classés, en raison de mauvaises actions, parmi les blasphémateurs. Beaucoup de ceux qui disent que Muhammad est Prophète de Dieu se sont, en fait, éloigné des principes et des nobles commandements du Coran, rejetant l’esprit d’ouverture coranique. Ils comptent parmi les blasphémateurs. Nous référons nos lecteurs à ce que disent le Prophète Muhammad et le Sheikh Mohammed Abdo à ce sujet dans notre introduction.

De même, nous disons: «Ils ont blasphémé ceux qui disent que Moïse est prophète de Dieu». Pourtant nous croyons que Moïse est Prophète de Dieu. Mais nous dénonçons le sionisme et ses adeptes criminels qui disent que Moïse est prophète de Dieu.

L’incarnation divine répond à une nécessité absolue, vu les ténèbres épaisses dans lesquelles l’humanité était plongée. Les Prophètes eux-mêmes étaient incapables de sauver l’homme. Cette incapacité transparaît dans les paroles du Prophète Isaïe:

«Tous, nous étions égarés…» (Isaïe 53,6)

Seul Dieu ne s’égare pas. Lui seul est en mesure de libérer l’homme des ténèbres. C’est pourquoi:

«La Parole s’est faite chair et Elle a habité parmi nous.» (Jean 1,14)

Dieu a exaucé le cri déchirant du Prophète Isaïe:

«Ah, si Tu déchirais les Cieux, et si Tu descendais!» (Isaïe 63,19)

La crucifixion du Messie

La Bible, dans l’Ancien Testament, annonce que le Messie sera méprisé et mis à mort par les Juifs. Le prophète Isaïe (VIIIe siècle av.J.-C.) avait dit à propos du Messie:

«Il est objet de mépris et rebut de l’humanité, homme de douleurs et connu de la souffrance, Il était méprisé et déconsidéré. Or c’était nos souffrances qu’Il supportait et nos douleurs dont Il était accablé. Et nous autres, nous L’estimions châtié, frappé par Dieu et humilié. Il a été transpercé à cause de nos péchés, écrasé à cause de nos crimes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur Lui, et c’est grâce à ses plaies que nous sommes guéris. Tous comme des brebis nous étions égarés. Et Dieu a fait retomber sur Lui les crimes de nous tous. Affreusement traité, Il s’humiliait, Il n’ouvrait pas la bouche… Il a été retranché de la terre des vivants; pour nos péchés, Il a été frappé à mort. On Lui a dévolu sa sépulture au milieu des impies alors qu’Il n’a jamais fait de tort, ni de sa bouche proféré de mensonge. Dieu a voulu L’écraser par la souffrance. S’Il offre sa vie en expiation, Il verra une postérité, Il prolongera ses jours, et ce qui plaît à Yahvé s’accomplira par Lui.» (Isaïe 53,1-10)

Telle est la description faite par l’Ancien Testament du drame du Messie et de sa mise à mort, huit siècles avant son accomplissement. Si, aujourd’hui, nous devions dépeindre les souffrances du Messie, nous ne réussirions pas mieux qu’Isaïe.

Quel est le sens de cette prophétie divine: «Il a été transpercé à cause de nos péchés. Et tous nous étions égarés!» Quels sont ces péchés et de quel égarement les Juifs furent-ils atteints? Il s’agit des crimes du sionisme et de son égarement. En effet, l’esprit sioniste s’est infiltré dans le peuple juif au fil des siècles et cet esprit a été condamné avec force par les prophètes de l’Ancien Testament et par le Messie. «Tous nous étions égarés» a dit le prophète Isaïe. Cet égarement réside dans la politisation du Judaïsme. En effet, les Sionistes conçoivent le judaïsme comme un État israélien. Par contre, Dieu le désire foi et repentir pour toute l’humanité. Voilà pourquoi le Messie avait déclaré:

«Mon Royaume (spirituel et universel) n’est pas de ce monde (politique et restreint).» (Jean 18,36)

Les Juifs sionistes d’aujourd’hui suivent les pas de leurs ancêtres et s’égarent dans l’illusion du sionisme. Après avoir occupé la Palestine, la plupart des Israéliens rêvent encore du Grand Israël, l’empire israélien qui s’étendrait du Nil à l’Euphrate. Le drame du Moyen-Orient a pour cause le sionisme et reproduit au XXe siècle le drame de Jésus, le Messie, qui dénonça le sionisme jusqu’à la Croix.

Le mal sioniste avait également atteint les Apôtres de Jésus eux-mêmes. Ceux-ci attendaient – comme tous les autres Juifs – un Messie militaire qui prendrait la tête d’un mouvement sioniste de libération. Ils s’attendaient à ce que Jésus engagea une campagne expansionniste violente et armée contre les Romains et les pays avoisinants de la Palestine. Le but de ce mouvement messianique militaire aurait été l’établissement d’un empire sioniste. C’est la raison pour laquelle le Messie, loin de leur parler d’une gloire militaire, les prépare graduellement à la pensée de sa mise à mort, substituant ainsi une vision spirituelle du salut, à leurs ambitions politiques et racistes.

En effet, Jésus, après s’être assuré que ses Apôtres crurent en Lui comme Messie, il leur révéla son messianisme spirituel non politique par sa mise à mort:

«À dater de ce jour, Jésus commença de montrer à ses disciples qu’Il lui fallait s’en aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être mis à mort et, le troisième jour ressusciter.» (Matthieu 16,21)

La réaction spontanée des Apôtres fut une déception; Pierre rejeta cette vision non-politique et s’empressa de dire:

«Dieu t’en préserve, Seigneur. Non, cela ne t’arrivera point.» (Matthieu 16,22)

Mais le Messie le réprimanda et continua de répéter aux Apôtres qu’il fallait qu’Il soit crucifié et mis à mort (Matthieu 16,23 et Luc 9,22 / 9,44-45).

L’esprit sioniste avait tellement envahi la mentalité juive, que les Apôtres eux-mêmes éprouvèrent une immense difficulté à s’en débarrasser. L’Évangile mentionne que Jésus, même après sa mort et sa résurrection, dut apparaître à deux de ses disciples afin de leur expliquer les prophéties de l’Ancien Testament concernant ses souffrances. Il leur dit:

«Esprits sans intelligence, lents à croire tout ce qu’ont annoncé les Prophètes! Ne fallait-il pas que le Messie endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire? Et, commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait.» (Luc 24,25-27)

Le Messie est entré dans sa gloire à Lui – une gloire spirituelle, non mondaine ni politique – par la porte du martyre. Le martyre pour la Justice est aux yeux de Dieu une gloire et une dignité, non une honte comme certains le pensent. Le Messie n’a pas méprisé le martyre, et quiconque y voit un acte honteux n’est pas guidé par l’Esprit Saint de Dieu. Les Apôtres ont mis longtemps à comprendre cette manière de penser; certains avaient même honte de ce que St Paul, dans sa lettre, nomma «le scandale de la croix» (Galates 5,11).

Beaucoup ont méprisé Jésus à cause de sa crucifixion. Les Apôtres, par contre, n’ont pas rougi de sa mise à mort, car le Messie, après sa résurrection, leur a expliqué le sens profond de la Croix. Ils ont alors compris l’intention de Dieu et sa sagesse et s’y sont soumis. St Paul écrit dans sa première lettre aux Corinthiens:

«Nous prêchons, nous, un Messie crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les Païens.» (1 Corinthiens 1,23)

Dieu a voulu, par la mise à mort du Messie, établir un critère de foi pour séparer les vrais croyants des sionistes. Ceux-ci refusèrent de Le suivre en raison de leur attachement à la politique et à la gloire temporelle. Le Coran fait allusion à ces derniers qui, après avoir cru en Jésus comme un Messie sioniste, renoncèrent à Le suivre après sa mort, ayant compris qu’Il ne satisferait point leur rêve d’hégémonie:

«Parmi les gens du Livre (des Juifs), certains ont voulu croire en lui (au Messie) avant sa mort et le jour de la Résurrection il témoignera contre eux.» (Coran IV; Les Femmes,159)

Ce verset démontre clairement que le Messie a véritablement été mis à mort.

Si telle fut l’attitude des gens de la Bible – les Juifs, scribes et Pharisiens déjà initiés à la mort du Christ par les prophéties bibliques, – combien, à plus forte raison, Dieu devait-Il ménager les Arabes de l’époque, incapables d’assimiler ce fait de la Croix? Les Arabes du temps préislamique ne pouvaient ni concevoir ni accepter un Messie apparemment vaincu, accroché à une croix et mis à mort par des hommes, les Juifs, supposés êtres ses témoins.

Pourquoi le Messie devait-il être mis à mort? Pour abolir l’esprit sioniste dans la mentalité de ses adeptes. Ceux-ci, voyant Jésus auquel ils crurent comme Messie politique sur une croix, réalisèrent que le sionisme est une erreur et une illusion auxquelles il fallait définitivement renoncer.

Si le Messie n’avait pas été crucifié, ses disciples n’auraient pas compris leur erreur et auraient continué à lui demander d’établir le royaume sioniste d’Israël. Par la croix, le Messie a mis fin au concept sioniste.

Jésus est Sauveur car Il sauve tous ceux qui croient en Lui, non seulement des chaînes sionistes, mais également de tout idéal illusoire similaire, de toute mentalité matérialiste, même quand celle-ci se cache sous une apparence religieuse. Tel est le cas de l’Islam et du Christianisme politiques et nationalistes. Toute tentative de politiser la religion – toutes les religions – est un autre sionisme déguisé sous un autre nom. Le Vatican, en se proclamant «État» en 1929, semblable aux autres États, a chuté dans le même piège que le sionisme.

Comme déjà mentionné, il était impossible aux Arabes des temps préislamiques de comprendre le message du Messie vaincu en apparence. C’est pourquoi le Coran – en bon pédagogue – leur présente graduellement les vérités et les faits évangéliques. Il faut aussi tenir compte du fait qu’à cette époque, les Arabes évaluaient l’homme par sa force physique, sa vaillance et sa bravoure à manier l’épée, non par des qualités comme la tendresse, l’humilité et le martyre pour la Justice.

Cette mentalité prévaut aujourd’hui encore dans beaucoup de sociétés; un grand nombre n’a rien appris de l’Inspiration divine et a continué à mépriser les humbles et les doux, les traitant de faibles. De tels comportements caractérisent l’esprit sioniste, vaincu par Jésus sur une humble croix.

Le Coran a préparé les Arabes avec beaucoup de doigté et de finesse à la compréhension de la sagesse du martyre du Messie. Ceci ne peut être découvert que par le chercheur minutieux et bien intentionné. Car le Coran dit des Juifs en les condamnant:

«Ils ont rompu l’Alliance, ils ont blasphémé contre les Signes de Dieu, ils ont mis injustement les prophètes à mort. Ils ont blasphémé en inventant contre Marie des calomnies atroces. Ils ont dit: Nous avons mis à mort le Messie, Jésus, fils de Marie, l’Envoyé de Dieu. Non, ils ne L’ont point tué, ils ne L’ont point crucifié; mais cela leur a semblé… Mais Dieu L’a élevé à Lui.» (Coran IV; Les Femmes,155-158)

Certains croyants superficiels s’empressent de penser que ces versets coraniques nient la crucifixion et la mise à mort physique du Messie. Emportés dans leur enthousiasme, ils se lancent dans une attaque en règle contre l’Évangile prétendant que celui-ci – qui rapporte la crucifixion de Jésus – est falsifié. Par leurs conclusions hâtives, ils contredisent le Coran qui dit attester l’Évangile. En prenant du recul, pour consulter calmement et sans fanatisme le Coran, ils auraient découvert que celui-ci parle – dans un autre verset – de la mise à mort du Messie.

Ici, apparaît l’importance de la recherche de l’unité de l’Inspiration et la nécessité d’un approfondissement de l’étude coranique pour atteindre l’intention divine. Ainsi, guidés par un «Livre lumineux», nous pourrons éviter le piège de l’interprétation littérale, qui éloigne de l’intention divine. Le Coran nous encourage lui-même à suivre cet itinéraire par une déclaration franche sur la mort du Messie, où celui-ci enfant dit:

«La paix est sur Moi au jour où Je naquis et au jour où Je mourrai et au jour où Je serai ressuscité.» (Coran XIX; Marie,33)

Le Coran parle donc de la mort du Messie et de sa résurrection, attestant en cela l’Évangile. Certains croyants superficiels pensent que ces versets visent le retour du Messie à la fin des temps. C’est alors seulement que le Messie serait – selon eux – mis à mort. L’Inspiration divine ne fournit aucun fondement à ces élucubrations. Nous ne comprenons pas les raisons pour lesquelles ces «croyants» acceptent l’idée de la mort du Messie à la fin des temps, tout en la refusant pour sa première venue. Le Coran mentionne également la mort du Messie dans le verset suivant où Jésus, parlant à Dieu après sa mort, dit à propos des Juifs qui renoncèrent à Jésus après sa mort:

«J’étais témoin contre eux tant que J’étais parmi eux. Puis, quand Tu M’as fait mourir, Tu as été Toi-même témoin contre eux et Tu es le Témoin de toutes choses.» (Coran V; La Table,117)

Nous avons déjà vu que le Coran condamne les gens du Livre (les Juifs) qui cessèrent de croire en Jésus après sa mort:

«Parmi les gens du Livre, certains ne crurent en Lui (Jésus) qu’avant sa mort et le Jour de la Résurrection, Il témoignera contre eux.» (Coran IV; Les Femmes,159)

La mort du Messie est aussi rapportée au verset suivant qui dit à propos des Juifs incrédules:

«Ils ont rusé contre Jésus (pour le tuer) Mais Dieu aussi a rusé, et certes Dieu est le plus fin des rusés. Car Dieu dit: Ô Jésus, Je Te ferai subir la mort (moutawaffîca) et T’élèverai à Moi. Je Te délivrerai des blasphémateurs (des Juifs qui te renient), et J’élèverai ceux (les Juifs croyants) qui T’ont suivi au-dessus de ceux qui ne croient pas en Toi jusqu’au Jour de la Résurrection.» (Coran III; Famille d’Imran,54-55)

NB: Ici encore le mot arabe «moutawaffîca», qui signifie «Je Te ferai mourir», est mal traduit par «Te rappeler à Moi». Ce qui est faux. En effet, ce mot désigne un décès physique, une mise à mort corporelle.

Comment concilier les versets coraniques où Dieu déclare Lui-même la mise à mort de Jésus et ceux où Jésus Lui-même déclare sa mort, avec le verset du Coran IV; les Femmes,157, qui dit:

«Ils ne L’ont point tué, ils ne L’ont point crucifié; mais cela leur a semblé!» (Coran IV; les Femmes,157)

L’Inspiration coranique se contredit-elle? Certes non!

Ceux qui s’arrêtent à l’interprétation littérale trébuchent et, comme le dit le Coran à propos de ceux qui adorent Dieu à la lettre:

«Ils tombent sur la face dans ce monde et dans l’autre. Voilà la perdition évidente.» (Coran XXII; Le Pèlerinage,11)

En nous élevant au niveau de l’Intention divine dans l’Inspiration – pour comprendre selon l’esprit et non selon la lettre – nous ne verrons dans le verset 157 du chapitre des Femmes (Coran IV) aucune négation du crucifiement et de la mise à mort physique du Messie. L’Intention divine est de nous faire comprendre que les Juifs, en mettant le Messie à mort, n’ont pas mis fin à son message. «Il leur a semblé» qu’en le tuant, ils pourraient avorter sa mission dans le berceau. Mais son message, après sa mort, s’est répandu comme feu dans la paille, jusqu’aux confins de la terre.

Les Juifs craignaient le message de Jésus, opposé au sionisme, encore plus que sa Personne. Or voici que son message, qu’ils avaient visé en Le tuant, se répandit dans le monde, en raison même de cette crucifixion. Ainsi, Dieu, «le plus fin des rusés», triompha de l’astuce des Juifs (Coran III; Famille d’Imran,54-55).

Certains pensent que la ruse de Dieu a été plus fine que celle des Juifs sionistes parce qu’Il a élevé à Lui le Messie, Lui évitant la mise à mort. Mais cette interprétation contredit l’Inspiration biblico-coranique. Nous ne pouvons donc l’accepter. Nous croyons que la ruse divine a triomphé de celle de ces incroyants car la mort du Messie a été la cause de la défaite du sionisme. Dieu, après la mort du Messie, L’a ressuscité et L’a élevé vers Lui, alors que les Juifs pensaient L’avoir précipité au plus profond de l’enfer. La victoire divine sur les Juifs ne s’arrête pas à l’élévation du Messie: Le Créateur confond encore davantage les Juifs, en élevant éternellement au-dessus d’eux, les disciples de son Messie:

«Dieu dit à Jésus: J’élèverai ceux qui T’ont suivi (les Juifs croyants) au-dessus de ceux qui ne croient pas en Toi (les Juifs sionistes), jusqu’au Jour de la Résurrection.» (Coran III; Famille d’Imran,55)

Rien ne justifie ceux qui nient la crucifixion du Messie sous prétexte de Le glorifier. Le martyre pour la cause de Dieu n’est pas une honte. Aussi, Dieu répond dans le Coran à tous ceux qui pensent glorifier le Messie en niant sa crucifixion:

«Réponds-leur (Muhammad): Qui pourrait arrêter le bras de Dieu s’Il voulait anéantir le Messie, fils de Marie, et sa mère, et tous les êtres de la terre!» (Coran V; La Table,17)

Or, comme nous l’avons vu précédemment, la Bible nous révèle par le prophète Isaïe, huit siècles avant Jésus, que Dieu avait déjà décidé d’anéantir le Messie:

«… Il a été retranché de la terre des vivants. Pour nos péchés, Il a été frappé à mort… Dieu a voulu l’écraser par la souffrance.» (Isaïe 53,8-10)

Notre conviction est ferme: Nul ne peut arrêter le bras de Dieu qui agit selon son plan et sa sagesse, bien souvent incomprise des hommes. Dieu a vraiment anéanti physiquement le Messie comme cela a été prophétisé dans l’Ancien Testament et comme le Messie Lui-même l’a enseigné dans l’Évangile. Le Coran ne fait que le certifier. Toutefois, si Dieu a voulu anéantir corporellement le Messie, c’était dans le but de Le glorifier spirituellement et éternellement. Ceci se réalisera par la destruction prochaine et définitive du sionisme incarné de nos jours dans l’État d’Israël.

Croire que le Messie ne fut pas mis à mort, signifie croire en un Messie politique et militaire. Ceci est une autre forme du sionisme. Le Messie devait passer par la mort pour changer la mentalité des hommes bien intentionnés tombés dans les filets du matérialisme.

Suite à ces réflexions, une conclusion simple et véridique s’impose: la croyance en la crucifixion du Messie ne contredit pas le Coran quand ses versets sont interprétés spirituellement, selon notre principe valable pour tous les Livres inspirés. Par contre, la négation du crucifiement du Messie pousse les interprètes du Coran à rechercher des explications contorsionnées pour les adapter aux versets coraniques qui parlent de sa mise à mort. Ils finissent ainsi par contredire l’Évangile, au lieu de le confirmer comme le veut le Coran. Ce comportement coupable n’est ni «le Meilleur des Arguments», ni «la Voie Droite» prescrits par le Coran.

Mourir martyr pour Dieu est une gloire infinie: Nul ne pourra la ravir au Messie Jésus, le Premier des martyrs. Celui qui a saisi cette vérité cessera de vouloir éloigner du Messie la «honte» de la croix. Mourir pour Dieu, c’est vivre éternellement comme le révèle le Coran:

«Ne dites pas que ceux qui sont tués dans la voie de Dieu sont des morts. Non, ils sont vivants; mais vous ne le comprenez pas.» (Coran II; La Vache,154)

Le Coran est logique avec lui-même. Il ne considère pas les martyrs de Dieu comme morts, mais comme vivants. C’est pourquoi, respectant ses propres principes, il ne s’arrête pas à la mise à mort du Messie, mais, comme martyr, Le déclare vivant à jamais. Les Juifs ne l’ont pas mis à mort car Dieu, «le plus fin des rusés», L’a fait revivre éternellement, mais eux «ne le comprennent pas». Le Coran dit en outre à ce sujet:

«Ne croyez pas que ceux qui ont été tués dans le sentier de Dieu soient morts: Ils vivent près de Dieu, et reçoivent de Lui leur nourriture.» (Coran III; Famille d’Imran,169)

Nous disons, nous qui croyons en la crucifixion, la mort et la résurrection du Messie: Le Messie est vivant, «ils ne L’ont point tué, ils ne L’ont point crucifié. Mais cela leur a semblé».

La falsification de la Bible

Les preuves coraniques de l’authenticité de la Bible

Au long des siècles, certains Juifs ont répandu la rumeur de la falsification de la Bible, et particulièrement de l’Évangile, par des Chrétiens. Leur but était de convaincre les gens que les prophéties sur lesquelles s’appuient les Chrétiens pour croire en Jésus comme Messie sont falsifiées et n’existent pas dans l’Ancien Testament – du moins dans la forme présentée par les Chrétiens -. Ainsi, ceux-ci auraient manipulé les textes bibliques pour les adapter à Jésus.

Beaucoup ont cru cette calomnie et l’ont colportée jusqu’à nos jours, méprisant ainsi la Bible et particulièrement l’Évangile. Certains Arabes vont jusqu’à empêcher l’introduction de l’Évangile dans leur pays et leurs maisons quand, paradoxalement, ils ouvrent leurs portes aux livres et aux revues immoraux.

Prétendre que la Bible est falsifiée est une hérésie inspirée par le Diable qui, comme dit le Coran:

«suggère les mauvaises pensées et souffle le mal dans les coeurs des hommes.» (Coran CXIV; Les Humains,5)

Nous ne trouvons dans le Coran aucun verset qui mette le croyant en garde contre la falsification de la Bible. Au contraire, le Coran dit qu’il vient certifier la Bible (Coran IV; les Femmes,47) Le Coran authentifierait-il un texte biblique falsifié?

Comment le Coran mettrait-il en garde contre la Bible, quand l’Inspiration est une? Dieu est Tout-Puissant pour protéger son Inspiration, et ne peut permettre la falsification du Livre qu’Il a inspiré. Comment pourrions-nous, sinon, avoir recours à un «Livre lumineux» pour nous guider dans la bonne voie? Et quelle référence aurions-nous? Celui qui diffame la Bible en prétendant qu’elle est falsifiée, diffame par le fait même le Coran, qui en certifie l’authenticité.

Une des différences fondamentales entre l’Inspiration coranique et beaucoup de Musulmans traditionnels, réside dans le fait que le Coran atteste la Bible, tandis que ceux-là la calomnient. Le Coran dit:

«Ceux à qui Nous (Dieu) avons donné le Livre (la Bible), Le lisent correctement. Ceux-ci y croient et ceux qui n’y croient pas sont les perdants.» (Coran II; La Vache,121)

L’explication donnée par «Al-Jalalein» pour l’expression «Le lisent correctement» est la suivante: «C’est-à-dire qu’ils Le lisent comme Il a été inspiré». Nous adoptons cette interprétation correcte qui a le mérite d’exprimer l’Intention du Seigneur.

Le témoignage du Coran en faveur de l’authenticité de l’Ancien et du Nouveau Testaments rend pour nous toute discussion inutile. Nous nous demandons comment certains prétendent croire au Coran tout en affirmant que la Bible est falsifiée. En calomniant la Bible, ils démontrent qu’ils ne croient pas au Coran, puisque Celui-ci dit explicitement de la Bible que:

«Ceux qui n’y croient pas sont les perdants.» (Coran II; La Vache,121)

Le Coran témoigne de l’Évangile en disant encore:

«Que les gens de l’Évangile jugent d’après ce que Dieu y a inspiré et ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a inspiré sont infidèles.» (Coran V; La Table,47)

Le Coran incite donc les gens de l’Évangile à juger en vertu de ce que Dieu y a inspiré pour les guider. Cette attestation coranique en faveur de l’Évangile n’est-elle pas un témoignage sûr de son authenticité et du devoir d’y recourir? Malgré cela, des Juifs, des Musulmans et des Chrétiens, en grand nombre, affirment le contraire. Quel sera le jugement de ces «infidèles», comme les qualifie le Coran?

Ceux qui prétendent que l’Évangile est «falsifié» ne manifestent pas une foi absolue dans le Coran, mais un fanatisme aveugle. En fait, ces gens-là cachent sous un masque leur haine pour toute Inspiration divine. Les mêmes remarques visent ceux qui méprisent le Coran sous prétexte de croire à l’Évangile.

Tout Musulman qui pense que l’Évangile est falsifié est contre le Coran. Et tout Chrétien qui attaque le Coran est contre l’esprit évangélique. Quiconque a vraiment compris l’esprit de l’Évangile ne peut qu’embrasser le Coran.

Le Coran s’appuie incessamment sur la Bible comme sa référence sûre et fidèle. En effet, Dieu conseille à Muhammad de se référer aux lecteurs de la Bible s’il doute des paroles divines qui lui sont inspirées:

«Si tu doutes de ce qui t’a été envoyé d’En Haut, interroge ceux qui lisent les Écritures envoyées avant toi.» (Coran X; Jonas,94)

Nous aurions aimé voir tout Musulman mettre en pratique l’esprit du Coran et tout Chrétien mettre en pratique l’esprit de l’Évangile, afin de briser les chaînes du fanatisme menant à la perdition. Que tout Musulman imite donc le Prophète de l’Islam qui n’a rempli son coeur que de paroles de piété et de respect pour la Bible:

«Nous (Dieu) avons inspiré la Torah dans laquelle il y a la lumière et la direction pour que les Prophètes jugent d’après son contenu… Et sur leurs pas Nous envoyâmes Jésus, fils de Marie, pour confirmer la Torah. Nous lui donnâmes l’Évangile qui contient la bonne direction et la lumière et il confirme la Torah. Que les gens de l’Évangile jugent d’après ce que Dieu y a inspiré.» (Coran V; La Table,44-47)

Y a-t-il un seul verset coranique que le croyant en l’Évangile puisse refuser sous prétexte qu’il attaque l’Évangile? Non, il ne se trouve dans le Coran aucun verset qui contredise l’Évangile et ses enseignements, à condition, toutefois, que l’interprétation prenne en considération «le Meilleur des Arguments», c’est-à-dire celui qui atteste l’Évangile, non celui qui le contredit.

Toute interprétation coranique contraire à l’Évangile est un faux témoignage porté contre le Coran. Nous sommes consternés devant ceux qui présentent de fausses interprétations coraniques, puis justifient leurs affirmations erronées en prétendant que c’est l’Évangile qui est falsifié. Cette justification est encore plus condamnable que l’erreur elle-même. Le Coran lui-même dénonce et juge ces personnes.

De même, nous sommes consternés devant ceux qui refusent le Coran sous prétexte qu’il est contraire à l’Évangile. Cette affirmation est fausse, car le Coran atteste l’Évangile et le confirme, Pourquoi donc le rejeter sous un faux prétexte? N’est-il pas, au contraire, plus honnête et plus simple de croire au Coran, car il témoigne en faveur de l’Évangile? En effet, le Coran dit aux gens de la Bible:

«Vous qui avez reçu le Livre (la Bible) croyez à ce que Dieu a fait descendre du Ciel (le Coran) confirmant ce qui est avec vous (la Bible).» (Coran IV; Les Femmes,47)

C’est pourquoi les gens de la Bible doivent s’efforcer de rechercher l’interprétation coranique qui confirme la Bible «qui est avec eux». En agissant avec amour et sagesse, ils parviendront à unir les rangs et à mettre un terme à la haine confessionnelle.

Le Coran adresse également ses commandements aux Musulmans, en disant:

«Ô croyants! Croyez en Dieu, en son apôtre (Muhammad), au Livre qu’Il lui a envoyé (le Coran), au Livre descendu avant lui (la Bible). Celui qui ne croit pas en Dieu, en ses Anges, à ses Livres (L’Ancien, le Nouveau Testament et le Coran), à ses Apôtres et au Jour Dernier est dans un égarement lointain.» (Coran IV; Les Femmes,136)

Il ne nous appartient pas de juger ceux qui ne croient pas aux Livres Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament dans leur texte actuel, ni de les condamner plus fermement que ne l’a déclaré Dieu lui-même dans le Coran: «Ils sont dans un égarement lointain». Nous exhortons donc à croire au texte actuel de la Bible, car c’est ce texte que le Prophète Muhammad a connu. L’Inspiration divine dans le Coran désigne ce texte-ci, parce que les preuves, même scientifiques, de son authenticité sont multiples et détruisent toute argumentation contraire.

Il n’existe, par contre, aucune preuve scientifique de la falsification de la Bible. Si une personne convaincue de cette falsification parvient à présenter une preuve scientifique de ce qu’elle avance, je lui en saurai bien gré et deviendrai son disciple.

Les preuves scientifiques de l’authenticité de la Bible

Dieu n’a pas inspiré la Bible pour la livrer aux caprices et à la malice des hommes. Voici les principales preuves scientifiques – fruits de l’archéologie moderne – qui, avec le Coran, attestent l’authenticité de la Bible:

  1. Les rouleaux de la «Mer Morte» découverts en 1947 à Qumram (près de la Mer Morte) démontrent l’authenticité de l’Ancien Testament. Les savants ont comparé ce texte à celui que nous possédons et l’ont trouvé authentique. Ces textes du IIe siècle av.J.-C, sont inscrits sur cuir de chèvres. Ces rouleaux se trouvent au Musée Rockefeller de Jérusalem. Les musées internationaux en ont des copies.
  2. Le papyrus «Rylands», qui date de l’an 125 après Jésus-Christ, contient une partie du chapitre 18 de l’Évangile de St Jean. Il concorde avec le texte actuel.
  3. Les papyrus appelés «Chester Beatty» comportent de grandes parties du Nouveau Testament. Ils datent du IIIe siècle ap. J.-C.. Ce texte concorde également avec le texte actuel et se trouve au Musée de Michigan (U.S.A.).
  4. La Bible dite Vaticanus remonte au IVe siècle apr.J.-C. et comporte toute la Bible en latin. Elle se trouve au Musée du Vatican.
  5. La Bible dite Sinaïticus, découverte au Couvent Ste Catherine au Sinaï, se trouve au British Muséum. C’est la Bible en grec; elle remonte également au IVe siècle après Jésus-Christ. Elle fut découverte par un prince russe à la fin du XIXe siècle.
  6. Une preuve logique de l’authenticité de la Bible: la multiplicité des confessions chrétiennes ont le même texte biblique. Ce texte existe en différentes langues et concorde avec les textes originaux.
  7. Beaucoup de savants musulmans nient la falsification de la Bible. Les principaux sont les deux grands cheikhs (défunts) connus: Afghani et Muhammad Abdo.

D’après une fable colportée par certains «croyants», l’Évangile aurait été élevé au Ciel avec le Messie et ne se trouverait plus sur la Terre. À ces gens nous posons la question suivante: Quelle part de vérité ces propos renferment-ils, puisque le Coran dit de ceux qui lisent la Bible, qu’ils «la lisent correctement»? Comment pourraient-ils la lire correctement si elle ne se trouve plus sur terre?

Ces élucubrations sont d’autant plus ridicules que le Coran recommande aux gens de l’Évangile de juger d’après ce que Dieu y a inspiré. Dieu peut-Il, dans le Coran, recommander de juger d’après un Livre qui n’existe plus?

Nous avons démontré que le Coran est une lecture arabe de la Bible qui, du temps du paganisme arabe, existait en trois langues seulement: l’hébreu, le grec et le latin. Ceci est une preuve irréfutable, appuyée par les découvertes de l’archéologie moderne, de la présence de la Bible sur la terre à cette époque. Elle n’a donc pas été enlevée avec le Messie au Ciel! Les découvertes archéologiques déjà mentionnées démontrent cela.

La tradition musulmane officielle rapporte également, dans les «Nobles Discussions.» du Prophète Muhammad, un fait d’importance primordiale.
(Ces Discussions (Hadith, en arabe) sont rapportées par le savant Bokhari.)

Après l’apparition de l’Ange Gabriel à Muhammad, lui annonçant sa mission, le Prophète fut troublé. Il quitta aussitôt son lieu de méditation habituel et rapporta le fait à Khadija, son épouse. Pour le tranquilliser, elle le mena directement chez Waraka-Ibn-Nofal, le cousin de Khadija et l’oncle de Muhammad. Bokhari rapporte que Waraka était un scribe arabe – converti au christianisme – qui rédigeait «l’Évangile en hébreu». La Bible existait donc «sur terre» du temps de Muhammad, dans la péninsule Arabique elle-même.

Les preuves scientifiques et scripturaires présentées ici démontrent l’authenticité de la Bible. Elles manifestent l’abîme immense entre, d’une part, les paroles du Coran et de son Prophète concernant la Bible et, de l’autre, les calomnies de certains croyants traditionalistes. Pour notre part, nous faisons confiance au témoignage du Coran et de son Prophète en faveur de la Bible. Et ce témoignage nous suffit.

Certains croient que l’Évangile a été falsifié après l’Inspiration coranique. Ceci est le pire des arguments et révèle une mauvaise foi. Car nous avons présenté des preuves scientifiques irréfutables de l’authenticité du texte évangélique actuel qui est identique à celui inspiré par le passé, avant Muhammad. C’est en faveur de ce même texte que le Coran témoigne.

«L’évangile» de Barnabé

Beaucoup de personnes en Orient croient au pseudo évangile de Barnabé. Cet «évangile» est une parodie de la vie du Messie, admise malheureusement par beaucoup de Musulmans. Mais tout Musulman digne de ce nom, ne peut que rejeter cet «évangile» pour la simple raison que Jésus y est présenté comme n’étant pas le Messie, mais le prédécesseur du Messie. D’après cet «évangile» mensonger, Muhammad serait le Messie.
Voici quelques extraits de cet «évangile»:

«Le prêtre dit à Jésus: Lève-toi Jésus, car nous devons savoir de toi qui tu es: Il est écrit dans le livre de Moïse que Dieu va nous envoyer le Messie qui nous informera de la volonté de Dieu. C’est pourquoi je te prie de nous dire la vérité. Es-tu le Messie de Dieu que nous attendons? Jésus répondit: Il est vrai que Dieu nous a promis cela, mais je ne suis pas le Messie, car celui-ci a été créé avant moi et il viendra après moi.» (Chapitre 96,1-5)

Le chapitre 97,13-17 rapporte également:
«Le prêtre dit alors: Et comment se nommera le Messie? Jésus répondit: Le nom du Messie est admirable car Dieu lui-même lui a donné un nom quand il créa son âme et il le plaça dans une béatitude céleste. Dieu a dit: Attends ô Muhammad! Son nom béni est Muhammad.»

Ces versets sont en contradiction flagrante avec l’Inspiration divine dans l’Évangile et dans le Coran qui témoignent, tous deux, que Jésus est vraiment le Messie.

En outre, Muhammad ne prétendit jamais être le Messie, ni n’a dit que Jésus ne l’était pas. Il n’a jamais déclaré avoir été créé avant Jésus. Les enseignements du Coran sont contraires aux vulgaires tromperies de «l’évangile» de Barnabé et confirment fortement que Jésus est bien le Messie de Dieu.

Le but des auteurs de cet «évangile» – qui cache mal la main sioniste, – était de susciter une séparation entre Chrétiens et Musulmans, appliquant le principe de «diviser pour régner». Ils ont joué sur l’affection des Musulmans pour Muhammad, le présentant plus grand que Jésus. Les croyants superficiels sont tombés aveuglément dans ce piège, sans saisir le fond du problème. Ils ne réalisent pas qu’en niant le messianisme de Jésus et en l’attribuant à Muhammad, ils se transforment en contre-témoins du message coranique auquel ils prétendent pourtant appartenir.

Le Coran parle-t-il de falsification?

Les propagateurs de la rumeur de la falsification de la Bible, s’appuient sur certains versets coraniques. Ils oublient que le Coran se présente comme témoin de la Bible. Nous mentionnerons certains versets coraniques auxquels se réfèrent les adeptes de la falsification et démontrerons que l’intention du Coran est de dénoncer ceux qui falsifient l’interprétation des versets bibliques. Le Coran ne vise donc pas les versets bibliques mais la mauvaise foi des interprètes. Le Coran dit:

«Désireriez-vous maintenant, ô Musulmans que les Juifs deviennent croyants à cause de vous? Un certain nombre d’entre eux cependant obéissaient à la Parole de Dieu (dans la Bible), mais par la suite ils l’altérèrent sciemment après l’avoir comprise.» (Coran II; La Vache,75)

«Ceux à qui nous avons donné le Livre (La Bible), le connaissent comme ils connaissent leurs enfants. Et une partie d’entre eux taisent la vérité sciemment.» (Coran II; La Vache,146)

Ces interprètes mal intentionnés altérèrent sciemment, en toute connaissance de cause, le sens des versets bibliques, «après les avoir compris». Il s’agit d’une falsification dans l’interprétation de la parole de Dieu. Ailleurs, le Coran révèle aussi:

«Quelques-uns d’entre eux tordent les paroles du Livre avec leur langue pour vous faire croire que ce qu’ils disent se trouve dans le Livre, mais ceci ne fait pas partie du Livre. Ils disent: Ceci vient de Dieu. Mais cela ne vient point de Dieu. Ils disent des mensonges contre Dieu alors qu’ils savent.» (Coran III; Famille d’Imran,78)

Remarquez que ces gens-là «tordent leur langue», ils ne falsifient pas les textes bibliques. En «tordant leur langue», ils présentent des interprétations fausses – qui les arrangent – pour faire croire que ce qu’ils disent vient de Dieu. «Mais ceci ne vient point de Dieu».

Telle est notre interprétation des versets cités ci-dessus, versets que des gens mal intentionnés veulent «tordre» pour calomnier l’Évangile. Le Coran accuse les Juifs notamment d’avoir recours à ce genre de pratique:

«Parmi les Juifs, il y en a qui détournent le sens des Paroles (des Écritures)…» (Coran IV; Les Femmes,46)

«Ceux qui détournent le sens des Paroles», les dévient du sens voulu par Dieu, en présentant une fausse interprétation. Le Coran dit encore à ce propos:

«Ils (les Juifs) ont violé le pacte conclu, et Nous les avons maudits. Nous avons endurci leurs coeurs. Ils dévient les Paroles des Écritures de leur place et oublient une partie de ce qui leur fut enseigné…» (Coran V; la Table,13 et 15)

Il est clair que la «déviation de la Parole» vise, ici, les fausses interprétations de l’Intention divine.

Mais le Coran n’est pas seul à dénoncer les scribes juifs. Dans l’Ancien Testament, le prophète Jérémie s’était déjà insurgé contre eux pour la même raison:

«Comment pouvez-vous dire: Nous sommes sages et nous avons la Loi de Yahvé! Vraiment c’est en mensonge que l’a changée la plume mensongère des scribes.» (Jérémie 8,8)

Il est important de méditer ces paroles inspirées de Jérémie pour atteindre l’Intention divine qui s’y révèle: démasquer les scribes juifs qui défigurent le message biblique par leurs fausses interprétations.

Nous avons démontré que le texte biblique est authentique. Le texte actuellement en nos mains correspond donc parfaitement au texte connu avant le Messie. Ce texte est confirmé par les Rouleaux de la «Mer Morte». C’est ce texte-là qu’ont connu le Messie et le Prophète Muhammad. Aucune falsification ne s’y trouve; aucune main humaine ne peut le falsifier car Dieu, dans sa Sagesse infinie, veut que ce texte entier de l’Inspiration divine parvienne jusqu’à nous. La raison en est que Dieu veut nous informer de son plan de salut en faveur de l’humanité entière, ainsi que de l’influence néfaste de l’esprit sioniste sur les chefs et les scribes juifs.

En effet, les scribes en transcrivant la Bible, ajoutèrent, en faveur du plan sioniste, beaucoup de textes faussement attribués à Dieu, comme l’a bien souligné le Coran. Ces textes se trouvent encore aujourd’hui dans la Bible. Dieu, dans sa Sagesse, a permis qu’ils y demeurent pour révéler la main sioniste qui les a introduits afin de justifier, au nom de Dieu, des traditions humaines, non voulues de Dieu. Ces versets sont autant de parasites facilement détectables par tout homme avisé.

Jésus n’a pas manqué de dénoncer ces scribes et ces pharisiens «hypocrites»:

«Pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au nom de votre tradition!… Vous avez annulé la Parole de Dieu au nom de votre tradition. Hypocrites! Isaïe a bien prophétisé de vous, quand il a dit: ce peuple m’honore des lèvres mais leur coeur est loin de Moi. Vain est le culte qu’ils me rendent. Les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains.» (Matthieu 15,3-9)

Il faut donc souligner que la Bible nous invite Elle-même à discerner entre l’Inspiration divine et l’inspiration sioniste qui s’y trouvent. Le croyant ne doit pas s’éloigner de la Bible en raison de cette infiltration sioniste. Au contraire, cet état de fait doit inciter les coeurs forts et vaillants à scruter la Bible afin d’en extraire les trésors, en dépit des écueils. C’est ainsi qu’ont agi Jérémie, Jésus et Muhammad.

Par ailleurs, le respect du Prophète Muhammad envers la Bible est une garantie supplémentaire et suffisante pour tous les Musulmans qui veulent y recourir. Car Dieu Lui dit dans le Coran:

«Dis-leur (aux Arabes qui méprisaient la Bible): Apportez donc d’auprès de Dieu un autre livre qui soit un meilleur guide que Ces Deux-là (la Torah et l’Évangile) et je le suivrai.» (Coran XXVIII; Le Récit,49)

Quel meilleur témoignage en faveur de la Bible peut-on demander à ce noble prophète arabe? Il est clair, que dans la mentalité du Prophète de l’Islam, la Bible est bien inspirée par Dieu. Nous voulons préciser: La Bible dans son texte actuel puisque c’est ce même texte que Muhammad connut.

Dans le verset cité ci-dessus, Dieu fait de Muhammad l’Apôtre, non seulement du Coran, mais aussi de la Bible, le Coran étant une Inspiration arabe de la Bible. C’est la raison pour laquelle Dieu, dans le Coran, demande à Muhammad de ne pas exiger des gens de la Bible d’avoir recours à lui comme juge, car ils ont la parole de Dieu dans la Bible:

«Mais comment te prendraient-ils pour juge quand ils ont la Bible où sont renfermés les préceptes du Seigneur…» (Coran V; la Table,43)

«Que les gens de l’Évangile jugent d’après ce que Dieu y a inspiré. Ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a inspiré sont infidèles.» (Coran V; la Table,47)

Le Prophète Muhammad invite tous les croyants arabes à suivre la voie «de ceux qui les ont précédés» dans la foi, les Juifs et les Chrétiens fidèles mûris par les Eaux spirituelles de la Bible. Le Coran dit:

«Dieu veut vous expliquer clairement ses volontés et vous guider dans le chemin de ceux qui vous ont précédés…» (Coran IV; Les Femmes,26)

«… Ô croyants (arabes) croyez en Dieu, en son Apôtre (Muhammad), au Livre (le Coran) qu’Il lui a envoyé, et au Livre (Bible) qu’Il a révélé auparavant. Quiconque ne croit pas en Dieu, à ses Anges, à ses Livres et ses messagers et au Jour Dernier se trouve dans une profonde perdition.» (Coran IV; Les Femmes,136)

Tel est le commandement du Coran: croire non seulement en Muhammad et au Coran, mais aussi aux Écritures inspirées par Dieu avant le Coran: la Torah et l’Évangile dans leur texte actuel. Tout vrai croyant, Juif, Chrétien ou Musulman, ne peut que croire en la totalité de l’Inspiration biblico-coranique.

Que le Dieu Tout-Puissant rassemble ses élus, tous les coeurs sincères, tous les hommes de bonne foi, autour de son Inspiration une et indivisible, afin qu’ils forment une seule unité face aux puissances du mal qui cherchent à les fragmenter.

La vie du Prophète Muhammad

Certains orientalistes reprochent au Prophète Muhammad la multiplicité de ses épouses et le grand nombre de ses guerres. Nous allons exposer les raisons qui justifient ces comportements qui, pour notre époque, paraissent inacceptables et incompatibles avec un prophète.

Les mariages de Muhammad

Un des reproches concerne le mariage de Muhammad avec Zaynab, fille de Jahsh. Zaynab était la femme de Zayd, le fils adoptif de Muhammad. Après son divorce, Muhammad dut l’épouser. Les Musulmans ne font aucun effort pour présenter la meilleure explication de ce mariage. Celle que nous donnerons plus loin s’adapte parfaitement au caractère et à la vie intègre du Prophète Muhammad. En effet, certaines interprétations islamiques officielles de ce mariage ont pour conséquence l’éloignement des orientalistes – et de beaucoup de Chrétiens – du Coran et du Prophète Muhammad. Les savants Musulmans l’interprètent ainsi: «Après le mariage de Zaynab avec Zayd, le regard du Prophète s’arrêta sur Zaynab et l’amour pour elle envahit son coeur».

Cette explication n’est ni certaine ni définitive: elle est le fruit d’une mentalité particulière des interprètes arabes de l’époque. Or, la recherche dans le domaine de l’interprétation demeure ouverte. Elle est connue dans l’Islam sous le nom de «Ijtihad» qui signifie «effort», car il s’agit de s’efforcer comme le prescrit le Coran, de rechercher la meilleure interprétation. C’est ce que nous avons fait et nous pensons l’avoir trouvée. Nous l’expliquerons par la suite, après avoir brièvement exposé la vie du Prophète.

Muhammad est né en l’an 570 de notre ère, à La Mecque. Il est mort le 8 juin 632. Son père, Abdallah mourut quelques mois avant sa naissance et sa mère, Aména mourut quand il n’avait que cinq ans environ. Orphelin, il fut pris en charge par son grand-père, Abd-El-Muttalleb. Ce dernier mourut trois ans plus tard, le laissant aux soins de son fils Abi-Taleb, l’oncle paternel de Muhammad qui l’aimait beaucoup en raison de la droiture de ses moeurs. Abi-Taleb est le père d’Ali, le cousin bien-aimé de Muhammad et son fidèle ami pour la vie. Ali épousa par la suite Fatima, la fille bien-aimée de Muhammad. Abd-El-Muttalleb, le grand-père de Muhammad, était un notable de la famille de Bani-Hashim de la tribu de Quraish de La Mecque. Il avait dix fils dont Abdallah (père de Muhammad), Abi-Taleb (l’oncle qui l’a hébergé et adopté), Hamza (qui crut en Muhammad), et Abu-Lahab (qui l’a combattu)
Aména, la mère de Muhammad, était la soeur de Waraka-Ibn-Nofal que nous avons déjà mentionné. Ce dernier était le cousin de Khadija, la première épouse de Muhammad. Muhammad passa sa jeunesse à La Mecque et il fut connu pour son intégrité, sa chasteté et la droiture de ses moeurs. Il aimait l’isolement et la méditation et ne partageait pas avec les autres jeunes de son âge le goût de la vie mondaine. Les habitants de La Mecque l’appelaient «l’Honnête» (en arabe: «El Amine») à cause de sa fidélité et de son honnêteté. Son amour pour la prière et pour la méditation le menait souvent dans les grottes des montagnes surplombant La Mecque. Là, il fuyait le tumulte de la cité pour approfondir la recherche de la spiritualité.

Ceci ne l’empêchait pas pour autant de participer à la vie commerciale de La Mecque. Il s’occupait des caravanes de marchandises qui transitaient entre le Yemen et la Syrie. Muhammad était employé chez sa cousine Khadija – veuve d’un riche commerçant mecquois – dont il menait les caravanes vers la Syrie, pour le commerce. Elle fut attirée par son honnêteté lors des transactions et lui envoya Abi-Taleb (l’oncle de Muhammad qui l’hébergeait) pour lui parler de mariage. Muhammad accepta. Il avait alors 25 ans et Khadija en avait 40.

Le mariage fut heureux jusqu’au bout. Ils eurent trois garçons morts en bas âge et quatre filles: Rokaya, Zeinab, Om-Kalthoum et Fatima, la bien-aimée de Muhammad.

Durant ses nombreux voyages en Syrie, Muhammad connut plusieurs moines chrétiens dont le fameux moine Bohaira auquel Muhammad se lia par une profonde amitié. Bohaira avait admiré en Muhammad sa haute moralité et lui parlait souvent des prophètes et du Messie. Ainsi Dieu le préparait déjà, à son insu, à une grande mission.

Quand l’âme de Muhammad fut mûrie par la contemplation, à l’âge de 40 ans, le Ciel se manifesta à lui. L’Ange Gabriel lui apparut alors qu’il était solitaire dans une grotte près de La Mecque nommée «Harra». Le Prophète, la vision terminée, accourut inquiet vers Khadija, son épouse, et lui relata le fait. Ces versets se trouvent dans le Coran XCVI; Le Sang coagulé,1-3. Nous reproduisons ici l’histoire telle que rapportée par Bokhari:

«Gabriel se présenta à moi et me dit: Lis (la Bible)! Je répondis: Je ne sais pas lire (Muhammad était illettré) L’Ange me prit et me couvrit jusqu’à ce que je retrouve mon calme, puis il me dit: Lis. J’ai répondu: Je ne sais pas lire. Il me prit, il me couvrit une deuxième fois jusqu’à ce que je retrouve mon calme et il me dit: Lis. Je répondis: Je ne sais pas lire. Il me prit, me couvrit une troisième fois et m’envoya en disant: Lis, au nom de ton Dieu qui a créé. Il créa l’homme du sang coagulé. Lis, car Dieu est généreux. Et le prophète retourna avec ces paroles gravées en lui, le coeur tremblant, chez Khadija fille de Khowaylid et lui rapporta tout ce qui était arrivé. Il lui dit: J’ai craint pour ma personne.»

Telle fut la première vision de Muhammad. Il en trembla comme avaient tremblé avant lui Moïse, Jérémie, Daniel et d’autres prophètes. Khadija décida d’aller avec Muhammad voir Waraka-Ibn-Nofal, son cousin. Celui-ci était chrétien et transcrivait des textes bibliques. Waraka le tranquillisa en lui disant que ceci correspondait au message de Moïse, au message biblique. Bokhari rapporte l’histoire ainsi:

«Muhammad se rendit donc avec Khadija chez Waraka-Ibn-Nofal qui était devenu vieux et aveugle. Khadija lui dit: Cousin, écoute ce que ton neveu (Muhammad) désire te communiquer. Waraka lui dit: Mon neveu, qu’y a-t-il? Le prophète l’informa alors de sa vision. Waraka lui dit: C’est la Loi de Moïse que Dieu a fait descendre sur lui. Ah! que ne puis-je demeurer en vie pour participer à cette mission. Que ne puis-je demeurer en vie quand ton peuple te reniera. Et le Prophète Muhammad de s’exclamer: Me renieront-ils? Il répondit: Oui, nul homme ne donne ce que tu viens donner, sans avoir d’ennemis. Et si cela m’est accordé, je te soutiendrai jusqu’à ta victoire. Waraka ne tarda pas à mourir.»

Ainsi, Waraka attesta l’authenticité de la vision et lui certifia que son message était biblique. Le message est donc un et la mission est la même. Il est important que ce fait soit relevé.
La prophétie de Waraka s’est accomplie car les habitants de La Mecque, dont la tribu principale est la tribu de Quraish, combattirent farouchement le Prophète.

Au début, et pour longtemps, seul un petit groupe avait cru en Muhammad. Khadija son épouse, fut la première des croyantes. La nouvelle religion qui commençait à poindre à La Mecque inquiéta les marchands d’idoles et les puissants de la ville qui prélevaient des taxes et profitaient des pèlerinages païens qui s’y tenaient. La croyance monothéiste représentait un grand danger pour leur commerce, leur pouvoir et leur hégémonie. Ils se transformèrent donc en ennemis jurés de Muhammad et de ses disciples et les persécutèrent fortement.

Le Prophète supporta courageusement le poids pénible de sa mission et sut patienter bien que cela lui ait coûté son argent et son repos. Il refusa de s’opposer par les armes à ses ennemis armés, s’abstenant même de porter une épée pour se défendre. Il conseilla à ses disciples de fuir La Mecque et de se réfugier en Éthiopie, pays chrétien. Parmi ses disciples, douze d’entre eux se rendirent chez le Négus, l’empereur d’Éthiopie. Il les accueillit et leur octroya le droit de refuge, leur assurant un séjour tranquille.

Dix ans durant, Muhammad aura supporté la persécution à La Mecque, en y prêchant en vain le monothéisme, n’ayant autour de lui qu’un nombre restreint de fidèles. L’opposition de la tribu de Quraish augmentait en violence au point de menacer la vie de Muhammad et de ses disciples. Il y eut plus d’un attentat contre sa vie. Muhammad dut finalement se résigner à fuir La Mecque et se rendit à Yathreb, par la suite nommée «Al Madina», qui en arabe signifie «La Cité», c’est-à-dire la Cité du Prophète.

Muhammad quitta secrètement La Mecque, durant la nuit, ayant été averti qu’un complot se tramait contre lui pour le tuer. Cette nuit même, Ali, son cousin, le remplaça dans sa maison et même dans son lit pour simuler sa présence, lui sauvant ainsi la vie. Dans cette cité, de nombreux adeptes le protégeaient et seuls les Juifs de Yathreb constituaient une menace pour lui.

Avant la fuite vers Yathreb, deux évènements douloureux frappèrent le Prophète: la mort de son oncle protecteur Abi-Taleb (ceci précipita les complots contre lui) et celle de sa chère épouse Khadija, compagne fidèle de sa vie et de sa mission. Elle était son appui spirituel, l’avait confirmé dans sa foi et lui avait donné confiance en lui-même. L’année de la mort de ces deux personnes chères à Muhammad fut nommée «l’An de Tristesse».

Les gens de la tribu de Quraish, menés par le notable Abi-Sifian, essayèrent de soudoyer Muhammad. Ils déléguèrent un comité à son oncle Abi-Taleb, peu avant sa mort, alors qu’il était déjà sur son lit de malade, afin d’obtenir son intervention auprès de Muhammad. Ils proposèrent à Muhammad de l’argent, de la gloire et même la royauté, à condition de renoncer au monothéisme. Ils lui dirent: «Si ton intention dans la prédication est l’argent, nous t’en donnerons. Nous ramasserons de notre argent afin que tu sois le plus riche d’entre nous. Si tu désires l’honneur, nous t’établirons comme chef et rien ne se décidera sans ton consentement. Si tu veux le royaume, nous ferons de toi notre roi; quant au Dieu unique, non!»

En entendant ces paroles, le Prophète s’attacha encore davantage à sa mission et dit: «Par Dieu, si vous me donnez le soleil dans ma droite et la lune dans ma gauche pour me faire renoncer à cette affaire, je n’y renoncerai pas». À la mort de son oncle Abi-Taleb qui cherchait à tempérer entre les gens de Quraish et Muhammad, la tension était à son paroxysme.

Peu avant sa fuite pour «Yathreb», Muhammad vécut le miracle du Voyage Mystique relaté dans la Sourate XVII, nommé «Le Voyage Nocturne». Ce fait mystique et historique est très important dans la vie de Muhammad et de ses disciples; il constitue une plaque tournante de sa mission. En cette nuit, Muhammad était chez sa cousine Hind, la soeur d’Ali, fils d’Abi-Taleb. Il vit l’Ange Gabriel se présenter à lui pour le transporter en vision sur un cheval nommé «Al Bouraq» (l’Eclair) vers le mont Sinaï, là où Dieu parla à Moïse. Puis il le prit à Bethléem, berceau du Messie et ensuite à Jérusalem, au site du Temple. De là, il l’éleva au Ciel, puis il le ramena à Jérusalem où il reprit son cheval pour retourner chez sa cousine Hind. «Le Voyage Nocturne» commence ainsi:

«Louange à Celui qui a transporté, pendant la nuit, son serviteur du Temple sacré de La Mecque, au Temple éloigné de Jérusalem, dont nous avons béni l’enceinte pour lui faire voir nos merveilles.» (Coran XVII; Le Voyage Nocturne,1)

Les habitants de Quraish refusèrent de croire à cette vision. Beaucoup de ses disciples-mêmes refusèrent d’y prêter foi et renoncèrent à le suivre. Après cette expérience, l’animosité à La Mecque augmenta encore à son égard et l’isolement du Prophète devint quasi-total. Le 24 septembre 622, Muhammad décida de fuir La Mecque pour Yathreb, «Al Médina». Cette fuite marque le début du calendrier de l’Hégire (de hijra: départ, fuite, émigration)
Après son départ, Muhammad prit plusieurs épouses, non par amour des femmes, comme plusieurs orientalistes le pensent, mais pour unifier les tribus arabes par des liens de parenté. La première épouse de Muhammad, Sawda, était la veuve d’un de ses douze disciples partis pour l’Éthiopie à la demande du Prophète, afin de fuir la persécution. Sawda n’était plus jeune et était mère de plusieurs enfants. Muhammad l’épousa par reconnaissance, pour la protéger et subvenir aux frais des enfants, car elle et son mari avaient compté parmi ses premiers disciples.

Il épousa également Aïcha, la fille d’un de ses premiers disciples, Abu-Bakr, pour resserrer les liens entre cet ami fidèle et lui. Aïcha n’avait que sept ans, mais elle demeura deux ans dans la maison de son père, avant d’intégrer le logis du Prophète. C’est durant ces deux ans qu’il épousa Sawda. Muhammad épousa aussi Hafsa, la fille d’Omar Ibn-El-Khattab, le second des quatre Califes qui lui succédèrent après sa mort.

Dans le même souci d’unifier les rangs arabes, il donna en mariage ses filles à des hommes choisis. Osman-Ibn-Affan, un de ses fidèles disciples qui devint le troisième des Califes, épousa ses filles Rokaya et Om-Kalthoum. Ali, son cousin, épousa Fatima, sa fille bien-aimée. Il donna en mariage sa fille Zeinab à Khaled-Ibn-El-Walid, un des officiers ennemis qui l’avait vaincu à Uhud, mais qui devint croyant par la suite. Muhammad lui-même en retour épousa la tante de Khaled, pour renforcer, par des liens matrimoniaux, la communauté des premiers croyants. Muhammad épousa, en outre, deux femmes d’un certain âge, Zaynab et Salma, parce qu’elles étaient veuves de deux martyrs tombés lors des combats.

Quant au mariage de Muhammad avec Zaynab, fille de Jahsh, auparavant l’épouse de son fils adoptif Zayd, les interprètes musulmans, à notre avis, font une erreur en présentant ce fait comme un lien d’amour humain.

Nous citerons ici les versets coraniques à ce sujet, en ajoutant le commentaire du «Jalalein», interprétation officielle et généralement admise que nous désapprouvons. Puis nous présenterons notre interprétation qui démontre la noblesse de l’intention du Prophète en épousant Zaynab. Le Coran dit à ce propos:

«Il ne convient pas à un croyant, ni à une croyante de suivre leur propre choix, si Dieu et son apôtre en ont décidé autrement. Quiconque désobéit à Dieu et à son apôtre, est dans un égarement manifeste.» (Coran XXXIII; Les Confédérés,36)

Interprétation du «Jalalein»:

Ce verset a été inspiré à propos de Abdallah-Ibn-Jahsh et de sa soeur Zaynab. Le Prophète avait l’intention de donner Zaynab comme épouse à son fils adoptif Zayd. Mais en arrivant chez le Prophète, Zaynab et Abdallah furent déçus en apprenant l’intention de Muhammad, ayant cru que Muhammad lui-même voulait épouser Zaynab et non la donner à son fils adoptif. Ils se soumirent néanmoins au jugement du Prophète, après que ce verset fut inspiré: «Quiconque désobéit à Dieu et à son apôtre est dans un égarement manifeste».

Le Prophète donna Zaynab en mariage à Zayd, mais par la suite, son regard s’arrêta sur elle et son coeur s’enflamma d’amour pour elle. Zayd la prit en haine. Il dit au Prophète: «Je veux divorcer d’avec elle.» Mais le Prophète lui dit: «Garde ton épouse auprès de toi.»

Notre interprétation:

Le Prophète Muhammad n’a pas éprouvé un amour passionnel pour Zaynab. C’est la raison pour laquelle il refusa le divorce de Zayd, d’autant plus que Muhammad, lui-même, avait invité Zaynab et son frère à la célébration du mariage de Zaynab avec Zayd. Celui-ci eut lieu malgré l’objection initiale de Zaynab et de son frère. Ils n’acceptèrent qu’après l’inspiration du prophète. Par la suite, l’intention de divorce de Zayd mettait le Prophète dans un embarras évident et exposait Zaynab au déshonneur et à l’infamie. Les gens auraient dit: «Le fils du Prophète l’a répudiée». C’était la mettre au ban de la société avec, pour conséquence, une animosité entre le Prophète Muhammad et les gens de la famille de Jahsh. Il ne restait plus devant Muhammad qu’une seule issue: à contrecoeur, épouser lui-même Zaynab afin qu’on dise: «Muhammad l’a épousée». C’était l’élever en dignité au lieu de l’abaisser.

Muhammad craignait néanmoins l’incompréhension de la société. Beaucoup auraient dit qu’il prit pour épouse la femme de son fils ayant été séduit par elle. C’est la raison pour laquelle il insista auprès de Zayd pour empêcher ce divorce. S’il avait été amoureux d’elle, il aurait apprécié et même désiré le divorce.

Zayd était esclave avant de connaître Muhammad. Ce dernier l’avait affranchi avant d’entamer sa mission et Zayd, par la suite, crut en l’Islam. Une double grâce lui fut donc accordée: celle de l’affranchissement et celle de la foi. C’est la raison pour laquelle Dieu, après le verset 36, poursuit en disant à Muhammad:

«Tu dis à cet homme (Zayd) que Dieu a gratifié (par l’Islam) et que tu as gratifié (en l’affranchissant): Garde ta femme et crains Dieu; et tu caches dans ton coeur ce que Dieu voit.» (Coran XXXIII; Les Confédérés,37)

Interprétation du «Jalalein»:

«Tu caches dans ton coeur» l’amour pour Zaynab et l’intention de l’épouser si Zayd l’éloigne.

Notre interprétation:

Le prophète ne cache pas dans son coeur son amour pour Zaynab, mais son souci, conscient de la gravité de la situation. Il réalise qu’en cas de divorce d’avec Zayd, il serait dans l’obligation de l’épouser lui-même pour ne pas la déshonorer. Par ailleurs, les gens ne comprendraient pas son intention profonde et interpréteraient mal son geste; ils penseraient, de surcroît, qu’il l’épousa par amour, ce que certains pensent encore aujourd’hui. Telle est la raison pour laquelle Dieu incita Muhammad à se conduire selon sa propre conscience, indépendamment de ce que pourraient penser les gens: «Et tu crains les hommes (car ils diraient qu’il a épousé la femme de son fils). C’est Dieu plutôt que tu dois craindre.»

Interprétation du «Jalalein» à propos de ce verset:

«Épouse-la donc sans te soucier des paroles des gens.»

Notre interprétation:

Le prophète doit agir sagement devant Dieu, ignorant les dires des hommes. Muhammad doit modeler son comportement en fonction du meilleur, non pas rechercher le moyen de plaire aux hommes, même si ceux-là devaient le calomnier en disant qu’il a épousé Zaynab par passion. Le Prophète doit tenir compte du jugement de Dieu qui connaît son intention cachée: épouser Zaynab pour lui éviter le déshonneur et pour éviter la discorde entre arabes.
Notre interprétation s’harmonise avec toute la vie du Prophète, particulièrement en ce qui concerne les motivations nobles et profondes de ses mariages.

Les principales batailles du Prophète Muhammad

À «Al Médina», la «Cité du Prophète», la «Cité Lumineuse», telle qu’elle fut encore nommée par la suite, Muhammad avait plusieurs disciples dont les deux tribus «Al Aws» et «Al Khazraj». Il n’y avait comme ennemis que les Juifs qui s’étaient alliés avec les idolâtres de La Mecque. C’est la raison pour laquelle le Coran dit:

«Tu constateras que les plus grands ennemis de ceux qui ont cru sont les Juifs et les idolâtres (de La Mecque). Ceux qui aiment le plus les croyants (au Coran) sont ceux qui disent: ‘Nous sommes chrétiens!’. C’est parce qu’ils ont des prêtres et des moines exempts de tout orgueil.» (Coran V; La Table,82)

Après sa fuite pour Al Médina, les Juifs de cette ville incitèrent les idolâtres de La Mecque à continuer à combattre Muhammad. Le Prophète avait, jusque-là, refusé de porter les armes, mais cette poursuite l’obligea à y recourir en situation de légitime défense. Il lui fallait défendre ses disciples, la première société des croyants, et sa propre vie contre les ennemis qui attaquaient Al Médina. Ceux-ci avaient déjà envahi les maisons des croyants à La Mecque et les avaient contraints à l’exil. Le Coran y fait allusion dans le verset suivant:

«Ceux qui ont été injustement chassés de leurs foyers uniquement pour avoir dit: ‘Notre Seigneur est le Dieu unique’.» (Coran XXII; Le Pèlerinage,40)

C’est la raison pour laquelle Muhammad jugea qu’il fallait se défendre à Al Médina. La légitime défense est non seulement un droit mais également un devoir. Dieu autorisa donc au Prophète le combat:

«Dieu a permis à ceux qui ont subi l’injustice de combattre leurs ennemis. Dieu est capable de leur donner la victoire.» (Coran XXII; Le Pèlerinage,39)

«Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition et que le culte soit rendu à Dieu en sa totalité.» (Coran VIII; Le Butin,39)

Avant d’aborder ce sujet des combats, il est important de souligner que Muhammad, selon les versets coraniques cités, ne prit jamais l’initiative d’une bataille, mais se trouvait toujours en situation de défense. En certaines circonstances, Muhammad fut accusé d’avoir pris l’initiative, mais il s’agissait d’une poursuite de l’ennemi, d’un combat qui parachevait un autre.

L’invasion de Badr

Durant cette première bataille, les Musulmans affrontèrent, au nombre de 300 seulement, les idolâtres de la tribu de Quraish de La Mecque, au nombre de 1000. Malgré leurs effectifs réduits, les Musulmans triomphèrent des idolâtres et ce fut une grande joie et un grand signe pour eux. Cette bataille eut lieu en l’an II de l’Hégire.

L’invasion de Uhud

Les idolâtres de la tribu de Quraish de La Mecque, incités par les Juifs de Al Médina, attaquèrent Muhammad à Uhud, une banlieue de Al Médina. Les Quraishites, forts d’une alliance secrète avec les Juifs, étaient menés par le chef de l’armée, Khaled Ibn-El-Walid qui, par la suite, se convertit à l’Islam et épousa Zaynab, la fille de Muhammad. Cette bataille s’acheva par la défaite des Musulmans et la mort de Hamza, l’oncle bien-aimé de Muhammad. Durant cette invasion, le Prophète prit conscience de l’alliance secrète entre les Juifs de Al Médina et les idolâtres de Quraish et décida de mettre fin à la puissance juive.

L’invasion des «Tranchées»

Cette invasion fut nommée ainsi car une tranchée fut creusée autour de Al Médina pour empêcher les Quraishites d’y avoir accès. Les Juifs, à nouveau, exhortèrent les idolâtres de La Mecque au combat contre les Musulmans. Les Mecquois ont donc encerclé Al Médina avec un effectif considérable de 10 000 hommes. Muhammad avait à ses côtés un ex-combattant perse, Salmane. C’était un militaire chrétien avisé au combat. Il conseilla à Muhammad de creuser une tranchée autour de Al Médina et les chevaux des Mecquois ne parvinrent point ainsi à envahir la ville. Cela sauva Muhammad et les siens. Cette bataille eut lieu en l’an V de l’Hégire (627 ap. J.-C.) Les Mecquois croyaient en une victoire facile, mais ils furent bloqués dans le désert avec des vivres qui diminuaient et un froid glacial. Ils furent donc contraints au retrait.

L’invasion de Bani-Qorayza

L’invasion du village juif de Bani-Qorayza fait suite à l’invasion des Tranchées. Muhammad avait entre-temps découvert le complot des Juifs dirigé contre lui et leur rôle déterminant dans l’invasion des Tranchées. Muhammad décida de les poursuivre. Les Juifs avaient fui dans le village de Bani-Qorayza où il les attaqua et les anéantit. Les survivants gagnèrent leur dernier refuge dans la Péninsule Arabique, une forteresse juive dans la ville de Khaybar. C’est en ce lieu que se déroula par la suite le dernier combat de Muhammad contre les Juifs.

Après les invasions des Tranchées et de Bani-Qorayza, les assises de l’Islam dans la péninsule Arabique furent consolidées et Muhammad connut un temps de paix. Les Arabes commencèrent à le craindre et cherchaient à établir des liens pacifiques avec lui.

Le pacte de Hudaybiyya

Six ans après la sortie du Prophète et de ses disciples de La Mecque, ces derniers voulurent y retourner en pèlerinage. Le Prophète prit la tête d’une marche pacifique vers La Mecque. Ils s’arrêtèrent dans un lieu, aux alentours de La Mecque, nommé Hudaybiyya. Les gens de Quraish refusèrent aux Musulmans l’autorisation de pénétrer en pèlerins dans La Mecque. Des pourparlers furent organisés et aboutirent au «Pacte de Hudaybiyya» en vertu duquel une trêve de dix ans fut proclamée. Ce pacte permettait aux Musulmans de se rendre en pèlerinage à La Mecque l’année suivante et pour une période de trois jours seulement.

Les pèlerins et Muhammad retournèrent donc trois semaines plus tard à Al Médina. Le pacte de Hudaybiyya permit à Muhammad de répandre son message dans toute la péninsule Arabique et contribua à manifester le visage pacifique de l’Islam. Un bon nombre d’Arabes embrassèrent la religion monothéiste et se rallièrent au Prophète. À cette époque, le grand officier Khaled-Ibn-El-Walid, converti à l’Islam, épousa Zeinab, la fille du Prophète, après avoir combattu les Mulsumans à Uhud. En retour, Muhammad épousa Maymouna, la tante de Khaled, consolidant ainsi l’unité entre eux.

Émissaires de Muhammad aux Rois

La situation s’étant calmée dans la Péninsule Arabique, Muhammad envoya des émissaires chargés d’une lettre, aux principaux rois, leur demandant d’adhérer à la foi mulsumane et à son message. Les rois sollicités furent Héracle, le roi byzantin, Xerxès, le roi perse, le Négus «Ahmassa» d’Éthiopie et, enfin, le Chef de la communauté Copte en Égypte. Dans le chapitre VI, nous reproduisons le contenu de la lettre envoyée au roi Héracle.

L’invasion de Khaybar

La paix étant généralisée dans la Péninsule Arabique, il ne restait plus devant Muhammad qu’une menace émanant des Juifs retranchés à Khaybar. Un mois après le pacte de Hudaybiyya, Muhammad sortit lui-même à la tête d’une armée musulmane et encercla la ville et la forteresse. Les Musulmans se lancèrent vaillamment au combat sans crainte de la mort et triomphèrent après un combat acharné et farouche. C’était la 7e année de l’Hégire, 629 apr.J.-C.

Dix ans après l’Hégire, la lumière de l’Islam s’était répandue dans la totalité de la péninsule Arabique où Musulmans et Chrétiens vivaient en paix. Muhammad fit une entrée triomphale et pacifique à La Mecque, sans rencontrer de résistance. Il entra dans la «Quâba» et en détruisit les idoles. Il prononça alors ces paroles:

«Dis: La vérité est venue et le mensonge est vaincu! car le mensonge est destiné à être vaincu.» (Coran XVII; Le Voyage Nocturne,81)

Muhammad pardonna généreusement à ses ennemis – Abi Sifian et tous ceux qui avaient pris la tête de la résistance contre lui – et ne chercha pas à se venger.

Ce noble Prophète mourut la 11e année de l’Hégire, l’année 632 de notre ère, à Al Médina, où se trouve actuellement son tombeau.

Les principaux points de rencontre entre le Coran et l’Évangile

Le grand point d’accord entre la Bible et le Coran est la révélation du Dieu Unique, le Créateur de l’Univers. Par ailleurs, le principal témoignage du Coran en faveur de l’Évangile est la confirmation que Jésus est vraiment le Messie. Si le Coran n’avait pas attesté cette vérité évangélique fondamentale, il n’aurait été ni sincère ni véridique. C’est particulièrement ce témoignage qui confondit les Juifs, suscitant leur haine contre Muhammad, d’autant plus que le Coran se présente comme une confirmation du message évangélique dans sa totalité. Or, l’Évangile est un livre banni par les Juifs, les Athées et les Païens.

Si le Coran avait affirmé que Jésus n’était pas le Messie, les Juifs n’auraient pas combattu Muhammad et cela aurait justifié leur attente d’un Messie sioniste connu dans l’Évangile sous le nom d’Antichrist. Nous aborderons ce sujet en parlant du Messie.
Les principaux points de rencontre entre le Coran et l’Évangile sont les suivants:

  1. Le Messie.
  2. La Vierge Marie.
  3. La Table Céleste.
  4. L’Esprit (Saint).

Le Messie

La première et grande vérité révélée par le Coran aux Arabes est l’existence d’un seul Dieu.

La deuxième vérité fondamentale est que Jésus est vraiment le Messie envoyé par Dieu et annoncé par les prophètes de l’Ancien Testament. Comme déjà mentionné, c’est la révélation de cette vérité par le Coran qui irrita les Juifs et les empêcha de porter leur appui au Coran. Car en reconnaissant le Coran ils auraient dû renoncer à l’attente d’un Messie sioniste.
Voici les versets coraniques qui confirment que Jésus est le Messie, le Prophète de Dieu, la Parole de Dieu et l’Esprit de Dieu:

«Ô Marie: Dieu t’annonce la bonne Nouvelle d’un Verbe émanant de Lui: Son nom est le Messie Jésus Fils de Marie…» (Coran III; la Famille d’Imram,45)

«… et parce qu’ils (les Juifs) ont dit: nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, le Prophète de Dieu…» (Coran IV; les Femmes,157)

«Le Messie, Jésus, Fils de Marie est le Prophète de Dieu, sa Parole qu’Il a jetée en Marie, un Esprit émanant de Lui.» (Coran IV; les Femmes,171)

«Dis: Qui donc pourrait s’opposer à Dieu, s’Il voulait anéantir le Messie fils de Marie, ainsi que sa Mère…» (Coran V; la Table,17)

Si les Juifs acceptaient le messianisme de Jésus, ils n’attendraient plus leur Messie sioniste et, par conséquent, devraient renoncer de ce fait au sionisme et à l’État d’Israël qui incarne les idéaux sionistes. Les Juifs ont rejeté Jésus comme Messie par le passé et continuent de le faire parce qu’Il condamne l’établissement d’une entité politique au nom du judaïsme. St Jean rapporte dans son Évangile que Jésus, voyant les foules se précipiter vers Lui pour le proclamer roi d’Israël, s’enfuit vers la montagne tout seul (Jean 6,14-15). Jésus enseigna encore que le royaume de Dieu était à l’intérieur de l’homme (Luc 17,20-21), non à l’extérieur dans le monde politique comme les Juifs et tant d’autres le croient encore aujourd’hui.

Douze siècles avant Jésus, Gédéon, un chef militaire, avait, lui aussi, décliné la royauté que lui offraient les Juifs:

«Les gens d’Israël dirent à Gédéon: ‘Règne sur nous, toi, ton fils, et ton petit fils, puisque tu nous as sauvés de la main de Madian’. Mais Gédéon leur répondit: ‘Ce n’est pas moi qui régnerai sur vous, ni mon fils non plus, car Dieu est votre Roi.’» (Juges 8,22-23)

Par la suite, le Prophète Samuel avait annoncé le rejet par Dieu d’un royaume israélien (1 Samuel 8). Mais les Juifs, de longue date, avaient aspiré à un empire sioniste par le truchement d’un royaume israélien en Palestine. Ils ont ignoré les commandements de Dieu et sa volonté proclamés par le Prophète Samuel (1 Samuel 8,19).

En refusant l’établissement d’un royaume israélien, le Messie révèle le but spirituel, non politique de la religion juive et de toute religion. Ceci n’exclut pas l’exercice d’une activité politique par des croyants. Au contraire, il est préférable que des croyants prennent les rênes du pouvoir afin d’instaurer des réformes sociales et morales au service de la société. Mais politiser le spirituel en créant, au nom de la religion, un nouvel État, comme le veulent certains Juifs, Chrétiens et Musulmans, est contraire au plan de Dieu. Car Dieu est pour les croyants, mais l’État est pour tous, croyants et incroyants et, comme dit le Coran:

«Pas de contrainte en religion.» (Coran II; La Vache,256)

Une telle Révélation aurait dû être écrite en lettres d’or.

La foi en Jésus comme Messie est le sommet de l’enseignement évangélique:

«Nul ne peut dire: ‘Jésus est Seigneur’ (c-à-d qu’il est le Messie), que sous l’action de l’Esprit Saint.» (1 Corinthiens 12,3)

«Quiconque croit que Jésus est le Messie, est né de Dieu.» (1 Jean 5,1)

Jésus Lui-même avait dit aux Juifs qui complotaient contre lui:

«Si vous ne croyez pas que Je suis (le Messie), vous mourrez dans vos péchés.» (Jean 8,24)

Il y a lieu de relever un autre verset coranique témoignant de Jésus comme le Messie attendu:

«Ils ont pris leurs docteurs (les Rabbins juifs) et leurs moines (les Chrétiens) ainsi que le Messie, fils de Marie, comme seigneurs, au lieu de Dieu. Mais ils n’ont reçu l’ordre que d’adorer un Dieu unique. Il n’y a de Dieu que lui!» (Coran IX; Le Repentir,31)

Ce verset, qui témoigne que Jésus, le «fils de Marie» est le Messie, est souvent mal interprété par certains qui y voient une négation de la divinité du Messie. Tel n’est pas l’intention du Coran qui se présente comme confirmant l’inspiration évangélique (Coran IV; Les Femmes,47) Or, l’Évangile révèle la divinité incarnée en la personne de Jésus. (Voir chapitre «Les Points de Litige», partie 3: «La Divinité du Messie»). Il ne faut donc pas prendre comme Seigneur et Dieu le Fils de Marie AU LIEU de Dieu, mais EN TANT que Dieu incarné annoncé par les prophéties bibliques. Autrement l’on adorerait deux dieux indépendants l’un de l’autre: Dieu d’une part et le Messie d’une autre quand «ils n’ont reçu l’ordre que d’adorer un Dieu unique». À noter que le mot «seigneurs» est mis au pluriel indiquant un polythéisme. Cette subtilité n’est pas perçue par tous les interprètes du Coran qui ne se sont pas donnés la peine d’interprèter par «le meilleur des arguments» comme le prescrit le Coran au chapitre XXIX; L’Araignée,46.

Par ailleurs, l’Inspiration évangélique nous met en garde contre l’apparition du faux messie sioniste appelé l’Antichrist par St Jean:

«Vous avez entendu dire qu’un Antichrist doit venir… Celui qui nie que Jésus est le Christ: le voilà l’Antichrist.» (1 Jean 2,18-22)

Nous savons que les Juifs nient que Jésus soit le Messie, particulièrement les Sionistes.

Que conclure de ces paroles évangéliques? Nous en tirons deux conclusions:

  1. Muhammad, en reconnaissant Jésus comme Messie est inspiré par l’Esprit Saint et il «est né de Dieu».
  2. Tous ceux qui nient que Jésus est le Messie, c’est-à-dire les Juifs qui le refusent et attendent un autre messie, forment ensemble la personne morale de l’Antichrist. En somme, l’État moderne d’Israël incarne les puissances de l’Antichrist.

L’Inspiration évangélique révèle que Jésus anéantira lui-même l’Antichrist quand ce dernier apparaîtra. Selon St Paul, l’Avènement du Messie sera précédé de l’apparition de «l’Homme Impie», de «l’Ennemi», que le Messie, Jésus, anéantira par la splendeur de sa venue (2 Thessaloniciens 2,3-12) L’impiété annoncée par St Paul est le comportement impie et raciste des Sionistes, Dieu étant universel, non-raciste. «L’Homme Impie», le «Fils de la Perdition» et «l’Ennemi» dont parle St Paul, est l’homme sioniste, dont la conduite ne plaît pas à Dieu et le rend «ennemi de tous les hommes» comme l’explique Paul (1 Thessaloniciens 2,15).

Par le passé, les Juifs sionistes ont travaillé secrètement sous l’Empire Romain pour fonder l’État d’Israël. Ils en furent empêchés par les Romains. À présent, l’apparition de cet État leur permet de s’activer ouvertement et avec plus de puissance qu’autrefois pour étendre leur influence. Aujourd’hui, cette puissance antichrist est armée par des alliés qui prétendent être disciples de Jésus. En cela réside la séduction et la trahison de la fin des temps prédites par l’Évangile (Matthieu 24).

Le Prophète Muhammad a parlé dans ses «Nobles Discussions» de l’apparition de cette force d’impiété en disant que l’Antichrist aura inscrit sur son front, trois lettres «K. F. R.» Ces lettres en arabe forment le mot «Kufr» qui signifie impiété ou blasphème. Il spécifia même que cette force du mal émanait des Juifs. Dans l’Inspiration évangélique, nous retrouvons ces mêmes blasphèmes inscrits sur la tête de la «Bête» apocalyptique:

  1. Il fut donné à cette bête «de proférer des paroles d’orgueil et de blasphème.» (Apocalypse 13,5)
  2. «Je vis… une Bête écarlate, couverte de titres blasphématoires… sur son front un nom était inscrit: MYSTÈRE.» (Apocalypse 17,1-5) Voir le texte: «La Clé de l’Apocalypse».

Le Prophète Muhammad confirmant St Paul, a également souligné dans ses «Nobles Discussions» que, lors de l’apparition de l’Antichrist, Jésus et ses élus se lèveront pour le combattre et le détruire. Les disciples de Jésus aujourd’hui, selon l’intention de l’Inspiration et des prophéties divines, ne sont pas les Chrétiens traditionnels qui collaborent avec Israël et le soutiennent. Ce coupable soutien «chrétien» à Israël a également été prophétisé, car selon l’Évangile, l’Antichrist séducteur parviendra à séduire les faux disciples de Jésus (Matthieu 24). De nos jours, les vrais croyants sont les assoiffés de Justice, qui subissent le poids de l’iniquité sioniste, résistant à Israël et au sionisme international.

Selon les prophéties évangéliques et celles du Prophète Muhammad, l’État d’Israël disparaîtra à jamais. Sa chute sera le symbole de la faillite du sionisme et de toute mentalité matérialiste équivalente. Par cet événement, beaucoup réaliseront que Jésus est vraiment le Messie et que son Royaume est à jamais bien établi sur terre selon l’annonce des prophètes.

La Vierge Marie

Le Coran contient les plus beaux versets à propos de la Vierge Marie. Il place la Mère du Messie au plus haut sommet de la sainteté humaine:

«Les anges dirent: Ô Marie! Dieu t’a choisie: Il t’a purifiée, Il t’a choisie entre toutes les femmes de l’univers.» (Coran III; Famille d’Imran,42)

Ce témoignage condamne les Juifs qui, comme le révèle le Coran, ont inventé contre Marie des calomnies atroces (Coran IV; les Femmes,155) Dieu, dans l’Inspiration coranique, atteste ce qu’il a inspiré dans l’Évangile à propos de Marie:

«Tu es bénie entre toutes les femmes.» (Luc 1,42)

Le Coran révèle également l’exceptionnelle pureté de Marie et sa Conception Immaculée ainsi que celle de Jésus. Dans les deux versets suivant, la femme d’Imran, c’est-à-dire la mère de Marie (la Famille d’Imran sont les parents de Marie) prie en disant:

«Seigneur, je T’ai voué le fruit de mon sein: agrée-Le car Tu entends et connais tout. Lorsqu’elle eut enfanté, elle dit: Seigneur, j’ai mis au monde une fille et je l’ai nommée Mariam (Marie) je la mets sous Ta protection, elle et sa postérité (Jésus), afin que Tu les préserves des ruses de Satan.» (Coran III; Famille d’Imran,35-36)

Dieu écouta la prière de la mère de Marie et exauça son voeu: Marie et Jésus furent seuls protégés du démon, ainsi que le rapporte Muhammad dans ses «Nobles Discussions»:

«Nul homme ne naît sans que le diable l’atteigne dès sa naissance et il crie à cause de cette atteinte satanique (tare du péché originel), à l’exception de Marie et de son fils

Ce verset des «Nobles Discussions» est rapporté dans l’interprétation du «Jalalein» du verset 35 de la Sourate de la Famille d’Imran ; c’est un hadith rapporté par Abi Houraira, voir http://www.el-ilm.net/t1333-maryam-bint-imran. Il est aussi rapporté de façon légèrement modifiée par Al Bokhari, voir «L’authentique tradition musulmane, choix de hadiths», Fasquelle, p.48.
Ces paroles, acceptées par tout le monde musulman, sont une reconnaissance de l’Immaculée Conception de Marie.

Par ces propos, le Prophète Muhammad nous apprend que tout homme, y compris les Prophètes et lui-même, naissent avec cette tare, à l’exception de l’Immaculée Marie et, naturellement, de son Fils, le Messie.

La Table Céleste

Le Coran nous révèle que Dieu fit descendre du Ciel une «Table» servie pour nourrir les Apôtres de Jésus. Cette nourriture céleste est un point commun entre la Bible et le Coran, un point ignoré de la grande majorité des croyants. Il s’agit de la communion au Corps et au Sang du Messie, Table spirituelle de Dieu. En effet, le Coran rapporte pédagogiquement, sous une forme imagée et condensée, le dernier Repas pascal que Jésus partagea avec ses Apôtres et au cours duquel Il institua le Repas spirituel par son Corps et son Sang. Ce fait est rapporté par le Coran de manière subtile, en respectant l’ignorance du monde arabe d’alors du message évangélique:

«Les Apôtres dirent: Ô Jésus fils de Marie, Ton Seigneur peut-Il faire descendre du Ciel sur nous une Table (servie)? Il dit: Craignez Dieu si vous êtes croyants. Ils dirent: Nous voulons en manger et avoir nos coeurs rassurés, savoir que Tu nous as dit la vérité, et en être les témoins (témoins de la Table) Jésus fils de Marie dit: Ô Dieu notre Seigneur, fais descendre sur nous du Ciel une Table (servie) Elle sera pour nous une fête – pour le premier et le dernier des nôtres – et un Signe de Toi et entretiens-nous (nourris-nous), Toi, le meilleur des nourriciers. Dieu dit: Je la fais descendre sur vous. Celui donc parmi vous qui sera incrédule après cela, Je le ferai souffrir d’une souffrance dont Je n’ai encore fait souffrir personne de par les mondes.» (Coran V; La Table,112-115)

En quoi consiste cette Table (servie) descendue du Ciel? Il est important d’en connaître la vraie nature puisque les Apôtres s’engagèrent à «en être témoins». De plus, ce témoignage doit durer jusqu’au dernier croyant sur Terre, puisque Jésus réclame cette Table de Dieu afin qu’Elle soit «une fête pour le premier et le dernier d’entre nous». Alors Dieu La fit descendre menaçant les incrédules du plus dur des châtiments.

Certains interprètes voient dans cette Table une nourriture matérielle constituée de poissons ou de viande. Ils confondent ainsi entre le miracle matériel de la multiplication des pains et des poissons opéré par Jésus et rapporté par l’Évangile (Jean 6), et le miracle du Repas Spirituel, celui de la Table spirituelle «qui descend du Ciel» comme le précise le Coran.

L’Évangile rapporte, au chapitre 6 de St Jean, les paroles du Messie à propos de ce Repas spirituel d’une importance vitale. Il avait dit que «sa chair et son sang» étaient une nourriture et un breuvage spirituels qui donnaient «la Vie éternelle» aux croyants. Beaucoup de ses disciples, en écoutant ces paroles, les trouvèrent «trop fortes» et s’éloignèrent de Lui (Jean 6,48-66). Aujourd’hui encore beaucoup de «croyants» refusent ces paroles et se demandent «comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger!» (Jean 6,52).

Les Juifs, après des siècles de préparations, n’ont pu comprendre Jésus. Beaucoup de prétendus Chrétiens, aujourd’hui encore, ne saisissent pas le sens profond de ses paroles. Comment alors expliquer ce Repas Spirituel, cette Table servie, aux Arabes de la péninsule Arabique qui ignoraient tout de la Bible? Le Coran se devait donc de présenter le message biblique par insinuations et paraboles afin de susciter chez les Arabes épris de vérité, une sainte curiosité aboutissant à la recherche du sens profond de ce message dans l’Évangile. Là, ils trouveront la plénitude de la lumière concernant le mystère de la Table coranique qui descend du Ciel. Comme nous l’avons dit, beaucoup trouvent ce fait difficile à croire; c’est une affaire «à croire ou ne pas croire! À prendre ou à laisser». À chacun sa responsabilité.

Certains interprètes prétendent que cette Table servie n’a pas encore été envoyée par Dieu. Ceci ne correspond pas aux paroles coraniques: «Dieu dit: Je La fais descendre sur vous». Dieu l’a donc déjà faite descendre sur les Apôtres autrefois, menaçant même les incrédules d’une souffrance inégalée. En outre, Jésus La demanda à Dieu pour qu’en témoignent «le premier et le dernier» des croyants. Les premiers Apôtres y avaient donc déjà participé. Elle doit demeurer jusqu’à la fin des temps, pour qu’en témoignent les derniers croyants sur Terre.

Le Messie donna aux Apôtres cette «Table servie» qui descend du Ciel. Elle est ce «Pain de vie qui descend du Ciel» (Jean 6,32-36). Jésus donna ce Pain du Ciel un an après en avoir parlé. Cela se passa durant le dernier Repas pascal qu’Il eut avec ses Apôtres quand, prenant du pain, Il le leur donna en disant:

«Prenez et mangez: ceci est mon Corps livré pour vous. Puis prenant une coupe Il la leur présenta en disant: Buvez en tous, ceci est mon Sang, le Sang de la Nouvelle Alliance, versé pour vous et pour beaucoup, pour la rémission des péchés.» (Matthieu 26,26-29)

C’est alors que les Apôtres, et les croyants après eux, comprirent comment le Messie se donne à eux comme nourriture et boisson. Le Repas, la Table servie, que le Messie vivant offre au «premier et au dernier» croyant est l’Esprit Saint. Celui-ci demeure dans le coeur des croyants par ce Pain qu’ils mangent et ce Vin qu’ils boivent et qui contiennent le Corps, le Sang et l’Ame du Messie éternellement vivant.

Cette Boisson céleste est celle mentionnée dans le Coran au chapitre Les Fraudeurs: ceux qui boivent de ce Vin rare sont les purs, les élus de Dieu, et ceux qui refusent d’en boire sont les damnés. Le Coran révèle en effet:

«Les purs sont dans le bonheur; étendus sur leur couche, ils observent tout autour d’eux. L’on reconnaît sur leur visage l’éclat du bonheur. Ils sont abreuvés d’un vin cacheté, son cachet est de musc et c’est là que doivent entrer en compétition les compétiteurs. Son mélange est l’eau de Tasnîm, une source céleste à laquelle s’abreuvent les rapprochés de Dieu. Les criminels (ceux qui refusent d’en boire) se moquaient de ceux qui ont cru (en ce vin scellé)…» (Coran LXXXIII; Les Fraudeurs,22-29)

Le Coran, en offrant aux croyants d’une manière poétique et harmonieuse, ce mystérieux «Vin cacheté», témoigne en faveur des paroles de Jésus dans l’Évangile de Jean à propos du «Pain cacheté» lui aussi, la nourriture scellée par Dieu, qui descend du Ciel, à savoir Jésus Lui-même, «car c’est Lui que le Père, Dieu, a marqué (cacheté) de son sceau» (Jean 6,27). Cette nourriture céleste se trouve dans le Pain et le Vin qui sont généreusement servis sur la Table Céleste de Dieu qui descend continuellement du Ciel.

Rappelons ce que Jésus dit au chapitre de la Table (servie):

«Ô Dieu Notre Seigneur, fais descendre sur nous du Ciel une Table (servie), elle sera pour nous une fête, pour le premier et le dernier des nôtres, et un signe de Toi…» (Coran V; La Table,114)

Ceci signifie que la Table descendue ne le fut pas pour les Apôtres seulement; elle continue de descendre tous les jours, et en tout lieu, pour être une fête «pour le premier et le dernier», donc pour les croyants de tous les lieux jusqu’au dernier croyant, jusqu’au jour de la Résurrection et Elle témoignera éternellement devant Dieu en faveur de ceux qui auront témoigné pour Elle sur Terre.

La Table servie et ce Vin divin scellé de musc qui descendent du Ciel, ont pour but de séparer l’humanité en deux: d’une part les élus de Dieu, ceux qui se nourrissent de cette Table, et de l’autre les damnés qui refusent de s’en nourrir et se moquent de ceux qui y croient.

Enfin, il faut signaler un fait de la plus haute importance, à savoir que le divin Coran incite les croyants à entrer en compétition vers cette Boisson mystérieuse qui descend du Ciel (Coran LXXXIII; Les Fraudeurs,26). Celle-ci diffère totalement des boissons alcoolisées du monde d’ici-bas. Que tous ceux qui refusent ce Vin divin, s’arment donc de Sagesse. Que ceux qui se moquent des croyants qui s’y précipitent en «compétition», se ressaisissent avant qu’il ne soit, pour eux, trop tard.

L’Esprit

Le monde islamique n’a de l’«Esprit» qu’une notion vague. Ce mot revient souvent dans le Coran sans que son essence ne soit clarifiée. Les croyants sont ainsi portés à se demander ce que signifie exactement ce mot. Nous trouvons dans le chapitre XVII, Le Voyage Nocturne,85:

«Ils t’interrogent au sujet de l’Esprit. Dis: l’Esprit est du ressort de mon Seigneur. Et vous n’avez reçu (dans le Coran) que peu de science.» (Coran XVII, Le Voyage Nocturne,85)

C’est d’après une sagesse divine que le Coran cache aux Musulmans ce qu’est l’Esprit. Dieu a voulu que Sa Révélation coranique soit une porte ouverte et un passage vers la Bible notamment vers l’Évangile, comme Il a voulu que le Coran soit un témoignage attestant la véracité de la Révélation biblique, comme expliqué auparavant.

Dans le Coran, la question de l’Esprit est similaire à celle de la «Table» que Dieu fit descendre du Ciel sur les Apôtres. Le croyant ne peut en comprendre la signification qu’en ayant recours à la Bible. En effet, le Coran lui-même incite le croyant à consulter la Bible et les gens de la Bible. Nous lisons dans le chapitre «Jonas»:

«Si donc tu (Muhammad) es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge alors ceux qui dès avant toi lisent le Livre (Bible) Certes la Vérité t’est venue de ton Seigneur, ne sois donc point dans le doute.» (Coran X; Jonas,94)

Le Coran paraît ainsi un passage vers la Bible. Là, les croyants trouveront l’éclaircissement de ce qui a été partiellement révélé dans le Coran. Ce dernier, en effet, déclare clairement qu’il n’offre aux Arabes, ignorant à l’époque, qu’une partie de la science seulement, voire «peu de science» dont le complément se trouve dans la Bible:

«Vous n’avez reçu (dans le Coran) que peu de science.» (Coran XVII; Le Voyage Nocturne,85)

Ceux qui dénigrent la Bible font partie de «ceux qui doutent» (Coran X; Jonas,94). Mais le croyant qui se veut ouvert à l’ensemble de la Révélation divine trouvera dans la Révélation biblique la réponse à la signification du mot «Esprit»: c’est l’Esprit Saint de Dieu, Dieu lui-même qui envoya son Esprit éternel aux prophètes depuis Abraham, puis s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie comme Dieu le révéla dans la Bible et le Coran.

L’Évangile rapporte en effet:

«… Marie dit à l’ange: ‘Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme?’ L’ange lui répondit: ‘L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre; c’est pourquoi l’Être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu’.» (Luc 1,34-35)

De même, nous lisons dans le Coran:

«Le Messie fils de Marie est l’Envoyé de Dieu et Sa Parole jetée en Marie et un Esprit émanant de Lui.» (Coran IV; Les Femmes,171)

Par ailleurs, lorsque les envoyés du Prophète Muhammad se présentèrent devant le Négus pour lui expliquer les enseignements du Prophète, Jaafar-Ibn-Abi-Taleb répondit que Jésus «est le Serviteur de Dieu, son Envoyé, son Esprit et sa Parole jetée en la Vierge Marie».

Invitation à la réflexion

Ce dernier chapitre invite le lecteur à réfléchir sur deux points:

  1. La lettre d’invitation à la foi adressée par Muhammad à l’empereur Héracle.
  2. L’accueil réservé par le Négus d’Éthiopie aux Musulmans venus se réfugier chez lui après leur fuite de La Mecque.

La lettre à Héracle

Voici la traduction de cette lettre:

«Au nom du Dieu miséricordieux. De Muhammad, serviteur de Dieu, à Héracle, le Grand Roi des Byzantins, salut à ceux qui suivent la bonne orientation. Maintenant je t’invite à recevoir le message de l’Islam. Accepte l’Islam, tu seras sauvé et Dieu te donnera une double récompense. Si tu refuses, l’impiété des Ariens sera sur toi. Ô gens du Livre, venez, discutons et soyons d’accord sur le fait que nous n’adorons qu’un seul Dieu sans Lui associer rien d’autre, et sans proclamer parmi nous des seigneurs à part Dieu. Si vous acceptez dites: Témoignez que nous sommes musulmans.»

Deux points nous intéressent dans cette lettre:

La double récompense

Le Prophète Muhammad assure à Héracle une «double récompense» de la part de Dieu s’il croit en son Message. Le Prophète répète ici cette double récompense promise par Dieu aux Chrétiens qui avaient proclamé leur foi en l’Islam en disant:

«Nous étions musulmans avant Lui (le Coran)». Dieu répond à leurs propos dans le Coran: «Ceux-ci recevront une double récompense.» (Coran XXVIII; Le Récit,53-54)

La première récompense découle de leur foi au Messie et à l’Évangile, la deuxième résulte de leur foi au Coran qui témoigne en faveur de la Bible et de l’Évangile.

Quelle doit être l’attitude des Chrétiens d’aujourd’hui qui croient en l’Évangile et au Coran? Selon le Prophète Muhammad – et contrairement à l’avis de beaucoup de Musulmans traditionnels – ils ne doivent renoncer à aucun enseignement évangélique, Muhammad leur demandant uniquement de dire: «Nous sommes musulmans» (c’est-à-dire soumis à Dieu). Selon la Sourate du Récit, citée ci-dessus, ceux-ci étaient déjà musulmans, soumis à Dieu, avant le Coran.

Quand le Négus d’Éthiopie, en compagnie des patriarches coptes, écouta pour la première fois le message musulman, les patriarches s’exclamèrent: «Mais ces paroles proviennent de la même source que les paroles de notre Seigneur Jésus, le Messie!»

Pareillement, le Coran témoigne que l’Islam préexistait à la révélation coranique:

«Jésus s’aperçut de leur incrédulité (des Juifs) Il s’écria: Qui m’assistera en faveur de Dieu? Nous, répondirent les Apôtres, nous sommes pour Dieu. Nous avons cru en Dieu. Témoigne que nous sommes musulmans (soumis).» (Coran III; La Famille d’Imran,52)

Et Dieu dit dans un autre verset:

«J’ai dit aux Apôtres: Croyez en Moi et en mon Envoyé (Jésus), ils répondirent: Nous croyons! Témoigne que nous sommes musulmans.» (Coran V; La Table,111)

Ainsi, dans le concept coranique, les Apôtres de Jésus étaient déjà musulmans avant l’Islam, et quiconque croit que Jésus est le Messie est déjà musulman, «soumis» à Dieu en acceptant l’Évangile.

Après la venue du Prophète Muhammad confirmant l’Évangile, ceux qui nient Muhammad nient l’Évangile et ceux qui croient en Muhammad témoignent avec lui de l’authenticité de l’Évangile et obtiennent un «double salaire». De même, le Musulman qui croit au Coran et à Muhammad, s’il se soumet à l’Évangile aussi – dans son texte actuel, – il en témoigne avec le Coran. Mais s’il renie l’Évangile, il cesse d’être musulman. Il devient ainsi un faux témoin de l’Évangile et du Coran et l’impiété des Ariens l’atteint.

L’impiété des ariens

Le deuxième point digne d’intérêt dans cette lettre est la mention de «l’impiété arienne», connue en Occident sous le nom d’«arianisme». L’arianisme est apparu à Alexandrie au IIIe siècle après Jésus-Christ. Un prêtre chrétien nommé Arius nia la divinité du Messie et eut beaucoup de disciples connus sous le nom d’Ariens (à ne pas confondre avec la race aryenne). Le concile de Nicée (Turquie) tenu en 325 après Jésus-Christ, condamna l’arianisme. Cette hérésie, bien connue dans l’histoire du christianisme, persista longtemps après le concile de Nicée. Elle se répandit en Orient jusqu’au temps du Prophète Muhammad, et même par la suite. Ces conséquences maléfiques existent encore aujourd’hui. Les interprètes musulmans qui ignorent encore le vrai sens de l’arianisme, sont incapables d’en donner une explication exacte, et défigure l’intention de Muhammad.

En mentionnant cette impiété, Muhammad témoigne d’une sagesse et d’une intelligence qui frappent tout esprit avisé. Car le Prophète certifie ainsi, à partir de son milieu arabe et désertique, que les décisions du concile de Nicée, condamnant l’arianisme, sont justifiées et qu’il les approuve pleinement. Or, cette impiété était la négation de la divinité de Jésus et de la Trinité Divine. N’est-ce pas là une reconnaissance implicite de la part de Muhammad de ces deux Vérités divines?

Le refuge des Musulmans en Éthiopie

Les premiers disciples de Muhammad se réfugièrent en Éthiopie en deux groupes successifs. Lorsque le premier groupe arriva en Éthiopie, la tribu de Bani-Quraish de La Mecque, farouche ennemie de Muhammad, envoya deux messagers, Amru Ibn-El-Ass – qui ultérieurement devint musulman – et Abdallah Ibn-Abi-Rabiah, à leur suite, avec de précieux cadeaux à offrir au Négus «Ahmassa», réclamant l’extradition des réfugiés musulmans. Ils les accusèrent d’être malintentionnés, d’avoir quitté la religion de leur peuple et de s’opposer à la religion du Négus. Ils avaient, prétendirent-ils, inventé une religion inconnue, contraire à celle du Négus et des Arabes.

Le Négus refusa de livrer les réfugiés avant de les avoir entendus. L’un d’entre eux, Jaafar Ibn-Abi-Taleb, prit donc la parole en présence du Négus et des chefs religieux éthiopiens:
«Ô Roi, nous étions un peuple ignorant qui adorait les idoles jusqu’à ce que Dieu nous ait envoyé un des nôtres comme Prophète dont nous connaissons l’origine, l’honnêteté et la fidélité. Il nous a invités à croire en l’Unique Dieu et à l’adorer.»
Le Négus répondit: «Peux-tu nous lire un texte écrit par cet homme de la part de Dieu!»
Jaafar répondit: «Oui» et il lui récita tout le chapitre coranique de Marie jusqu’au verset où Jésus dit:

«La Paix est sur Moi le jour où Je naquis, et le jour où Je mourrai, et le jour où Je serai ressuscité.» (Coran XIX; Marie,33)

Quand les patriarches entendirent ces versets, ils dirent: «Mais ces paroles proviennent de la même source que les paroles de notre Seigneur Jésus, le Messie.»
Et le Négus de confirmer cela en disant aux deux messagers: «Les paroles de ces gens-là et les paroles de Moïse émanent d’une même source. Partez! Au Nom de Dieu, je ne vous livrerai point ces gens.»

Mais les deux messagers ne renoncèrent point à leur projet. Ils revinrent dire au Négus: «Les Musulmans tiennent de mauvais propos sur Jésus, Fils de Marie. Envoie-les chercher et interroge-les à ce sujet.» Quand ils furent arrivés devant le Négus, Jaafar lui répondit: «Nous disons ce que notre Prophète nous a enseigné: Jésus est le Serviteur de Dieu, son Envoyé, son Esprit et sa Parole envoyée à la Vierge Marie». Ces Musulmans avaient donc compris que Jésus seul était l’Esprit et la Parole de Dieu.

Quand le Négus entendit cela, il prit un bâton et traça une ligne par terre en disant: «Entre votre religion et la nôtre, il n’y a pas plus que cette ligne».
Si le Négus avait connu personnellement Muhammad et entendu ses enseignements de sa propre bouche, et si les deux messagers de La Mecque n’avaient pas envenimé l’atmosphère, le Négus n’aurait certainement pas tracé cette ligne entre les croyants. Le Prophète Muhammad n’a jamais imaginé ni voulu pareille ligne de séparation. N’avait-il pas été, lui le Prophète, inspiré à dire aux gens du Livre:

«Notre Dieu et votre Dieu est Un.» (Coran XXIX; L’Araignée,46)

Où est-elle donc cette ligne dans la mentalité de Muhammad? Elle n’existe simplement pas.

Il est temps à présent, pour tout croyant mûr dans la foi, de dépasser les lignes et les obstacles artificiels érigés durant des siècles par le fanatisme humain. Le moment est venu pour que le croyant retrouve et embrasse son frère croyant.
Il n’y a plus de Juifs, il n’y a plus de Chrétiens, il n’y a plus de Musulmans. Nous sommes tous des Juifs, nous sommes tous des Chrétiens et nous sommes tous Musulmans, à condition toutefois de dépasser la lettre pour nous étreindre dans l’Esprit de Dieu après avoir découvert son intention réelle dans sa révélation biblico-coranique. «Jugeons par nous-mêmes de ce qui est juste» comme le recommande le Messie (Luc 12,57). Telle est «la Voie Droite» du Coran (Coran I; Fatiha,6).

Ayons le courage d’être des croyants indépendants!

Conclusion

Pourquoi ai-je appelé ce livre «Regard de foi sur le Coran»?

La raison est simple: aux yeux des hommes, je suis chrétien et, à leurs avis, un Chrétien ne croit pas au Coran. Pourtant mon christianisme est plus fidèle à l’Islam que ne le sont beaucoup de Musulmans. Le Coran et son digne Prophète Muhammad témoignent en ma faveur et m’octroient un double salaire.

Le Coran et la Bible ne sont le monopole de personne. Le Coran est une Inspiration divine adressée à tous ceux qui aiment la Vie spirituelle et aspirent à sublimer leurs pensées pour s’asseoir auprès du Créateur, en Sa compagnie et vivre éternellement de Son Souffle et de son Esprit vivifiants.

Je crois en Dieu, en Abraham, en Jésus, le Messie de Dieu et en Muhammad, le Prophète de Dieu. Je suis un croyant indépendant. Je ne suis ni juif, ni chrétien, ni musulman. Et pourtant je suis tout à la fois juif, chrétien et musulman. Car je crois qu’il n’y a que deux communautés: la communauté des croyants bénis et la communauté des fanatiques bannis, appartenant à tous les peuples, nations et religions.

Aussi, je conclus mon témoignage par ce verset coranique lumineux de la Sourate III; La Famille d’Imran,199:

«Il y a parmi les gens du Livre» – dont je fais partie – «des personnes qui croient en Dieu, à ce qui vous a été révélé (Coran), et à ce qui leur a été révélé (Bible). Humbles devant Dieu, ils n’ont pas vendu à vil prix les Signes de Dieu. Ceux-là ont leur récompense auprès de leur Seigneur.» (Coran III; La Famille d’Imran,199)

Pierre (13.10.1984 / Revu le 23.02.2008)

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